La FIFA a apporté une perspective globale au Séminaire sur les Clubs de Football Féminin de la CONMEBOL qui s'est tenu à Montevideo le dimanche 21 novembre, lors d'un événement qui a rassemblé des représentants du football de toute l'Amérique du Sud. Parmi les personnes présentes figuraient Alejandro Dominguez, Vice-Président de la FIFA et Président de la CONMEBOL, et Beatriz Argimon, Vice-Présidente de l'Uruguay. Cette rencontre s'inscrivait dans le cadre d'une série d'événements organisés par la CONMEBOL à l'approche de la finale de la Copa Libertadores Féminine 2021, qui s'est déroulée à l'Estadio Gran Parque Central de Montevideo, où Corinthians (Brésil) a été sacré championnes d'Amérique du Sud. "Merci de nous avoir invitées à participer à ce séminaire avant la finale de la Libertadores Femenina", a déclaré Sarai Bareman, Directrice du Football Féminin de la FIFA, dans son discours de bienvenue par vidéoconférence. "Dans le tournoi masculin équivalent, l'équipe gagnante sera assurée de participer à la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, qui se tiendra à Abou Dabi au début de l'année 2022", a-t-elle noté. "Peut-être qu'un jour, une compétition féminine similaire et véritablement mondiale pourra faire partie du calendrier. C'est nécessaire car le football de clubs est crucial pour la croissance du football féminin. Les tournois sont des moteurs essentiels à son développement."

Soulignant l'importance du Rapport d'Evaluation Comparative de la FIFA sur le Football Féminin, qui a été publié cette année en mai, elle a ajouté : "Il a présenté à la communauté mondiale plusieurs perspectives sur le potentiel que nous avons pour une forte croissance". Après les remarques de Bareman, David Peradalta, Responsable Principal de la Professionnalisation pour le Développement du Football Féminin de la FIFA, et Andres Portabella, Conseiller pour le Football Féminin et le Football Professionnel de la FIFA, sont montés sur la scène de l'Embajada del Hincha ("Ambassade des Supporters") à Montevideo. Portabella a commencé par faire l'éloge du développement et de la réalisation de la Copa Libertadores Féminine, en établissant des comparaisons avec d'autres tournois de clubs organisés par d'autres confédérations, comme la Ligue des champions féminine de l'UEFA, qui existe depuis 20 ans, et les compétitions continentales de clubs en plein essor organisées par la CAF et l'AFC. Il a ensuite souligné le rôle novateur joué par la CONMEBOL en matière d'octroi de licences aux clubs, tant dans le football féminin que dans son pendant masculin, en insistant sur le fait que, pour participer à la Copa Libertadores Féminine de cette année, les clubs ont dû - pour la première fois - passer par un processus de demande de licence.

Comme Bareman, Peradalta a souligné l'importance du Rapport d'Évaluation Comparative de la FIFA sur le Football Féminin, ainsi que du système de correspondance des transferts. Ces deux outils, a-t-il dit, "aident à faire face au manque de données, à mieux comprendre chaque situation et à prendre des décisions plus fortes." Emilio Garcia Silvero, Directeur Juridique et Conformité de la FIFA, a également participé au séminaire. Par vidéoconférence, il a salué le développement général du football féminin au cours de la dernière décennie et a félicité la CONMEBOL pour son travail de professionnalisation de la discipline. Toutefois, il a également émis une mise en garde. "Ces progrès doivent s'accompagner d'un cadre réglementaire approprié qui protège les joueuses et offre au football féminin la meilleure plateforme possible, garantissant sa durabilité et répondant aux attentes professionnelles à long terme des joueuses", a-t-il fait remarquer. À cet égard, il a expliqué les derniers ajustements apportés au Règlement de la FIFA sur le Statut et le Transfert des Joueuses, adopté fin 2020 et en vigueur depuis juillet de cette année, relatifs à la maternité des footballeuses. Ceux-ci reposent sur quatre principes fondamentaux : les périodes d'enregistrement, la protection de la grossesse et la rémunération obligatoire, le retour au travail et la protection contre la résiliation du contrat. "En aucun cas les footballeuses ne peuvent faire l'objet de discrimination en raison de leur statut de mère ou de future mère. Nous savons que cela ne résout pas tout en ce qui concerne les contrats de travail des femmes, mais c'est tout de même un premier pas important au niveau international", a déclaré Garcia Silvero, qui a salué le travail accompli par la Fédération Argentine de Football dans le domaine du droit du travail.

Monserrat Jimenez, Directrice Juridique et Secrétaire Générale Adjointe de la CONMEBOL, a présenté la vision du football féminin en Amérique du Sud. Les efforts de l'Argentine en matière de réglementation du travail ont été abordés plus tard au cours du séminaire, tout comme ceux de l'Association Paraguayenne et Uruguayenne de Football, qui a réussi à obtenir un sponsor de premier plan pour sa ligue nationale féminine, et de Corinthians, dont la gestion du marketing de l'équipe et des joueuses a été présentée comme un exemple brillant dans la région. Corinthians a ensuite remporté sa deuxième Copa Libertadores Féminine en trois ans, en battant les Colombiennes de l'Independiente Santa Fe 2-0 en finale. Les phases préliminaires du tournoi se sont déroulées à Asuncion, au Paraguay, du 3 au 18 novembre, mais la CONMEBOL a déplacé la finale à Montevideo pour l'aligner sur les finales de la Copa Sudamericana et de la Copa Libertadores masculines. Le séminaire n'était qu'une partie des activités organisées par la CONMEBOL à l'Ambassade des Supporters, qui comprenaient, entre autres, des séances de questions-réponses avec la sélectionneuse du Brésil Pia Sundhage, l'entraîneur de Rosario Central Roxana Vallejos et celle de l'Atlético Paranaense Rosana Augusta, ainsi qu'avec Fabimar Franchi, Responsable du Développement Durable et du Football Féminin de la CONMEBOL, et l'attaquante de l'América de Cali Catalina Usme.