jeudi 03 avril 2014, 08:50

Sundhage n'est jamais rassasiée

À 54 ans, la Suédoise Pia Sundhage est l'une figures les plus importantes de l'histoire du football féminin. Après une carrière de joueuse bien remplie, elle est aujourd'hui une sélectionneuse titrée et reconnue. Ses quatre nominations successives pour le titre d'Entraîneur de l'Année de la FIFA pour le football féminin parlent d'elles-mêmes. "Je suis fière de mon parcours, mais j'ai bénéficié du concours de très bonnes équipes. Mes passages à la tête des sélections américaine et suédoise m'ont mise en valeur", estime l'intéressée au micro de FIFA.com.

En dépit de nombreux succès remportés avec les Etats-Unis, un seul titre manque toujours à son palmarès : la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™. Depuis la fin de l'année 2012, la Suédoise a quitté les USA pour reprendre en main l'équipe de son pays, en espérant combler ce manque. En guise de répétition avant la prochaine épreuve mondiale, elle a déjà pu connaître de grandes émotions sur la scène européenne. "L'Euro a été magique. Je rêvais de vivre quelque chose de spécial avec mon équipe. Au bout du compte, j'ai été comblée", raconte-t-elle. "Nous avons bénéficié d'un formidable soutien et nous avons vraiment fait progresser le football féminin. Certes, nous n'avons pas remporté le tournoi, mais je considère tout de même cette expérience comme un succès."*

  • Un jeu résolument offensif Le titre a finalement échappé à la Suède mais, pour autant, Sundhage se montre très satisfaite des performances de son équipe. "Évidemment, nous voulions aller jusqu'en finale, mais la chance ne nous a pas souri", estime la Scandinave, guitariste à ses heures perdues. "Nous sortons tout de même grandies de cette compétition, car nous avons donné le meilleur de nous-mêmes. Le public était avec nous et nous avons proposé un jeu résolument offensif. Certaines séquences faisaient plaisir à voir. A d'autres moments, nous avons manqué de réussite. Maintenant, il faut reconnaître que l'Allemagne reste la superpuissance du football féminin européen."

Deux ans après, le quotidien des Suédoises est rythmé par la fin des qualifications pour la Coupe du Monde Féminine 2015 au Canada. En attendant l'issue des débats, Sundhage s'est offert un succès face à de vieilles connaissances en Coupe de l'Algarve. Sur la côte portugaise, les Suédoises ont remporté une victoire de prestige (1:0) face aux États-Unis, actuellement leaders du Classement mondial féminin de la FIFA.

L'exploit est d'autant plus remarquable que Sundhage ne peut désormais plus compter sur les talents de buteuse d'Abby Wambach. "Nous avons aussi des joueuses de qualité, comme Lotta Schelin par exemple. Elle est très différente de Wambach, mais c'est une buteuse. Elle s'est également montrée très efficace pendant l'Euro. Caroline Seger et Schelin tirent incontestablement leurs coéquipières vers le haut", se félicite la sélectionneuse suédoise. "Nous avons beaucoup de joueuses très véloces. Les Américaines ont la réputation d'être rapides et puissantes. Mais cette fois, nous étions trop vives pour elles."

Serré jusqu'au bout La Suède aborde donc dans les meilleures conditions la suite des préliminaires pour Canada 2015. Les Scandinaves sont actuellement engagées dans une lutte avec l'Écosse pour la première place. Les Damlandslaget occupent actuellement le deuxième rang du Groupe 4 derrière les Écossaises, qui ont, elles aussi, misé sur une sélectionneuse suédoise. "S'il y a bien une chose que j'ai apprise au cours de toutes ces années, c'est de ne jamais rien tenir pour acquis. Il faut respecter le jeu et chaque adversaire", prévient Sundhage, qui résume le jeu de son équipe comme "Un football de contre, avec beaucoup de cœur". "Cette équipe va nous donner du fil à retordre. Les Écossaises ont beaucoup progressé ces dernières années. Ça sera serré jusqu'au bout."

Les deux équipes ont rendez-vous le 14 juin pour un duel qui s'annonce décisif. "Nous allons tout faire pour gagner car nous voulons vraiment aller au Canada. J'espère que nous jouerons le meilleur football." Le meilleur, un qualificatif qui colle depuis toujours à la carrière de Pia Sundhage, qui n'a qu'une seule ambition : "Je veux profiter de la vie et ma vie, c'est le football."