Historiquement, le pays hôte d'une Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ a presque toujours brillé en ouverture de "son" tournoi. À l'exception de la Suède en 1995, toutes les sélections qui accueillaient l'épreuve l'ont emporté pour leur entrée en lice. Les supporters du Canada s'attendront à ce que l'histoire se répète le 6 juin prochain, lorsque leurs protégées feront face à la RP Chine pour la première rencontre de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2015™.

Leur dernière confrontation à ce niveau, lors d'États-Unis 2003, s'était soldée par une victoire des Canucks, qui avaient déjoué les pronostics et s'étaient hissées jusqu'en demi-finales. En janvier dernier, les troupes de John Herdman ont remis ça en s'imposant 2:1 face aux Chinoises, organisatrices du Tournoi Féminin des Quatre Nations, après avoir concédé l'ouverture du score. Malgré ces résultats en leur défaveur, les Roses d'Acier n'aborderont pas ce match d'ouverture en victimes expiatoires.

Gu Yasha mise pour cela sur une préparation sans faille de sa jeune sélection. En janvier dernier, elle avait ouvert le score face aux Canadiennes, mais n'avait pas pu répondre au doublé de l'attaquante Christine Sinclair. Au-delà de la défaite, la milieu de terrain préfère retenir les nombreux enseignements en vue du prochain affrontement entre les deux nations. "Notre entraîneur nous a demandé de décortiquer le match, de regarder la vidéo, d'évaluer notre performance et d'en faire une analyse sur PowerPoint", raconte à FIFA.com l'une des rares rescapées de l'aventure olympique de 2008. "Nous aurons donc un plan de jeu très précis la prochaine fois. Le Canada se repose sur plusieurs joueuses d'expérience, qui ont toutes d'énormes qualités. Mais elles ont aussi quelques défauts. Nous pouvons trouver des failles dans cette armure."

Gu Yasha, aussi réservée soit-elle en dehors des terrains, a pour habitude de se battre de la première à la dernière minute. À Pékin 2008, pour ses débuts dans une compétition FIFA, l'adolescente qu'elle était alors était entrée en jeu lors de la deuxième sortie des siennes, achevée sur un score de parité face au… Canada (1:1). Surtout, elle avait inscrit le but décisif lors de la rencontre suivante contre l'Argentine (2:1), validant ainsi la qualification de la RP Chine pour les quarts de finale.

Vitesse et travail Trois mois plus tard, elle représentait son pays en Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA. "Notre équipe est très jeune et mon rôle est de faire bénéficier mes coéquipières de mon expérience", explique-t-elle. "Je suis internationale depuis sept ans, ça veut dire qu'il y a plus de responsabilités sur mes épaules. Mais ces jeunes joueuses ont confiance en elles et ont l'intention de montrer qu'elles ont leur place en Coupe du Monde. Je ne crois pas qu'elles seront impressionnées par l'événement. Nous ne devrons pas avoir peur de faire des erreurs, même s'il faudra bien sûr les limiter."

Un bon résultat face au pays hôte permettrait à la RP Chine de se mettre dans les meilleures dispositions pour sortir d'un groupe également composé des Pays-Bas et de la Nouvelle-Zélande, une sélection vaincue 2:0 dans le cadre de la Coupe du Monde de la FIFA, RP Chine 2008™. "Les Néo-Zélandaises ont fait énormément de progrès", prévient toutefois Gu. "Mais nous sommes capables de faire au moins jeu égal avec elles. Nous ne connaissons pas très bien les Pays-Bas, mais nous devrons déployer notre jeu habituel."

En raison de son accélération et de sa vivacité, Gu Yasha est comparée à Zhao Lihong, membre de la génération dorée des Roses d'Acier qui brillait par ses débordements époustouflants. "Zhao Lihong évoluait sur le côté droit, alors que moi, je suis plus à l'aise à gauche", coupe-t-elle en souriant. "Ma vitesse est l'un de mes atouts. Récemment, j'ai plus souvent été alignée au poste d'avant-centre que sur l'aile. Quand je vais vers le but, c'est vrai que je suis plus rapide que mes vis-à-vis. Mais il faut que je travaille encore plus dur", conclut-elle, espérant que le travail paiera dès le match d'ouverture face au Canada.