Peu de footballeuses peuvent se targuer d'être à la fois titulaire incontestée en sélection du Brésil et maillon essentiel de l'équipe championne d'Europe en titre. À 29 ans, la milieu de terrain Rosana a tout pour être tranquille. Mais un facteur vient quelque peu compliquer les choses : elle vit constamment sous pression.

Les objectifs fixés en sélection nationale sont aussi simples à énoncer que difficiles à conquérir : gagner toutes les compétitions disputées et rattraper un certain retard dans un pays où l'on est habitué aux exploits de l'équipe masculine. À Lyon aussi, la pression est énorme, mais pour d'autres raisons. "Ça paraît facile d'être dans l'équipe championne d'Europe, mais il existe beaucoup de pression", explique-t-elle au micro de FIFA.com. "Pour gagner une place de titulaire, il faut se battre à fond, car le niveau est extrêmement relevé. "En France en général, le football féminin a déjà réussi à obtenir une certaine reconnaissance. La pression existe plus au niveau du club, pour être à la hauteur des investissements qui sont faits pour les équipes féminines. L'avantage, c'est qu'il existe ici de très bonnes structures pour permettre aux joueuses de donner le meilleur d'elles-mêmes", poursuit la native de São Paulo.

Évolution progressive Avant de signer pour un club de l'Hexagone, Rosana connaissait surtout le football tricolore à travers les performances de l'équipe de France féminine, grâce notamment à la quatrième place des Bleues lors de la dernière Coupe du Monde Féminine de la FIFA™. "J'étais curieuse de savoir ce qu'il y avait derrière ces bonnes performances", confie-t-elle. "Je me suis vite rendu compte que le niveau du championnat de France était très élevé. Ce n'est pas parce que vous êtes titulaire en équipe nationale que vous allez l'être automatiquement en club. Je pense que je me suis bien adaptée au football européen sur le plan physique", continue-t-elle.

Après son arrivée sur les bords du Rhône en septembre 2011, la milieu de terrain brésilienne a passé pas mal de temps sur le banc. Ensuite, elle a réussi à obtenir de plus en plus de temps de jeu, même si elle ne fait toujours pas partie des titulaires incontestées. Elle a déjà marqué trois fois en championnat avec l'Olympique Lyonnais. C'est notamment elle qui a inscrit le but de la victoire 1:0 face à Montpellier, à l'occasion de la 13ème journée.

Objectifs ambitieux Quand la conversation revient sur l'équipe du Brésil, Rosana s'anime. L'élimination subie face aux États-Unis lors de la dernière Coupe du Monde Féminine de la FIFA™, après que les Américaines ont égalisé à la dernière minute de la prolongation par Abby Wambach avant de s'imposer aux penalties, n'est visiblement toujours pas passée.

"Ça nous a fait très mal, surtout à cause du scénario. Le Brésil avait largement le potentiel pour être dans les trois premiers. Nous avons dans notre équipe un talent immense, ça se voit à chaque match. Nous avons progressé au niveau des résultats, mais nous devons faire encore mieux. Je pense que nous avons de quoi terminer sur le podium à chaque compétition que nous disputons. Nous avons un groupe à la fois très diversifié au niveau des qualités et homogène dans la mentalité."

Rosana a déjà marqué plusieurs buts avec la Seleção, sans compter les passes décisives adressées à ses coéquipières Marta et Cristiane. De quoi lui remettre du baume au cœur, avant une nouvelle plongée dans la pression... En club, avec des matches de plus en plus décisifs en championnat de France et en Ligue des champions, et avec le Brésil, sous la forme d'un tournoi amical contre les Japonaises et les Américaines, en avril prochain.

"Ce sera une excellente préparation pour les Jeux Olympiques. Il est important de jouer des matches amicaux de haut niveau. C'est peut-être l'une des erreurs que nous avons commises avant la dernière Coupe du Monde ", poursuit la joueuse qui porte le numéro 6 en Seleção. "Avec Lyon, je veux remporter toutes les compétitions dans lesquelles nous sommes engagées cette année. Ça me permettra d'arriver dans le meilleur état d'esprit possible à Londres, pour les Jeux Olympiques. Nous y allons pour gagner la médaille d'or."

Histoire de se mettre un peu plus de pression.