jeudi 13 mai 2021, 16:41

D’Agostino dans la peau du héros des Olyroos

  • Nick D’Agostino a inscrit le but grâce auquel l’Australie a mis fin à sa traversée du désert olympique

  • "Au coup de sifflet final, plusieurs joueurs ont fondu en larmes", se souvient-il

  • L’attaquant a fait mouche à cinq reprises dans les qualifications

Nick D’Agostino s'est offert un place dans l'histoire du football australien. Son but en barrage a permis à l’Australie de retrouver le Tournoi Olympique de Football Masculin, après une traversée du désert de 13 ans, une attente prolongée d’un an par la pandémie de Covid-19. À Tokyo, D’Agostino et ses coéquipiers se préparent à marcher sur les traces des plus grands noms du monde du sport.

Parmi eux, Usain Bolt, occupe une place de choix dans les souvenirs du jeune Australien, qui a lui-même brillé en sprint durant sa carrière scolaire. Mais ses origines maltaises ne lui ont guère laissé le choix ; dans sa famille, le football règne en maître. "Je voulais faire de l’athlétisme, mais mes parents ne l’auraient jamais accepté", confirme l’intéressé, sur le ton de la plaisanterie, au micro de FIFA.com.

Un atout majeur

Auteur de trois réalisations durant le tournoi de qualification, dont la frappe décisive dans le barrage contre l’Ouzbékistan, tenant du titre continental U-23, D’Agostino a abordé la compétition en toute discrétion. Il faut dire qu' en club, au cours des huit mois précédent, l'attaquant avait dû se contenter, en tout et pour tout, de 14 minutes de jeu en A-League australienne.

Pourtant à Bangkok, l’Australie a pu compter sur un buteur inspiré et en grande forme, comme le montrent son doublé contre le pays hôte (2-1) et un autre au tour préliminaire contre la République de Corée. "Ce tournoi marque un tournant dans ma carrière", confirme le joueur de 23 ans. "Nous sommes arrivés avec des objectifs précis en tête et Graham Arnold, le sélectionneur, a su me mettre en confiance pour me permettre de m’exprimer pleinement. Avoir un entraîneur qui croit en vous, c’est un atout majeur."

Le récent tirage au sort de Tokyo 2020 n’a pas été tendre avec les Australiens, qui affronteront l’Espagne et de l’Argentine. L’Égypte, quatrième équipe du groupe, pourra quant à elle faire valoir son expérience londonienne, en 2012. "Nous avons travaillé dur pour en arriver là", poursuit D’Agostino. "J’espère que notre patience sera récompensée et que nous atteindrons nos buts."

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L’émotion et l'ambition

Avant de manquer l’édition 2012 à Londres, l’Australie restait sur six participations consécutives. Sans surprise, ce retour sur le devant de la scène a suscité des émotions vives chez les Olyroos. "Au coup de sifflet final, plusieurs joueurs ont fondu en larmes", raconte D’Agostino. "La route a été longue et difficile, mais nous savions que si nous pouvions atteindre le niveau de performance que l’on attendait de nous, la récompense serait à la hauteur de nos efforts. Quand le match a pris fin, nous avons pris conscience que tous ces sacrifices avaient été payants. Ça nous a libérés d'un grand poids. C’est un sentiment incroyable, qu’on n’éprouve que rarement dans sa vie."

Graham Arnold insiste beaucoup sur la confiance. Avant de partir pour la Thaïlande, il avait promis à ses joueurs qu'ils allaient se qualifier. En réponse, ceux-ci l'ont assuré qu'ils allaient viser le titre. "Nous n'avons pas atteint la finale, mais nous avons très bien joué dans les matches couperets, notamment le dernier", juge D'Agostino. "Les Ouzbeks avaient beaucoup de bons joueurs, mais nous avons défendu courageusement et nous avons attaqué intelligemment. J’ai eu la chance de me procurer une bonne occasion et de la mettre au fond."

Grâce à cette réalisation, les Australiens peuvent préparer leurs bagages pour le Japon. "Les joueurs qui iront à Tokyo vont vivre une expérience extraordinaire", estime l'attaquant. "Nous voulons affronter les meilleurs. Nous voulons tester nos limites", conclut-il, en espérant les repousser au maximum.