Ronielson grandit dans l’État du Para, où la pauvreté fait des ravages. Chaque jour, il se lève à l’aube, après avoir dormi dans un lit de fortune. Avec ses deux frères et ses deux sœurs, il passe l’essentiel de ses journées dans les champs, à ramasser des herbes et à planter des graines. Ce travail leur rapporte quelques centimes, qu’ils échangent contre un peu de pain. Un jour, le frère de Rony revient d’un match de football en rapportant quelques billets. Rony est subjugué. "J'étais impressionné à l'idée qu’on lui avait donné de l’argent pour jouer au football." Ce jour-là, Rony se jure de devenir footballeur professionnel.

Aujourd'hui, il est sur le point de participer à la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, EAU  2021™ sous les couleurs de Palmeiras. À 26 ans, il espère pouvoir dire à son fils, qui porte le même nom que lui, qu’il est désormais champion du monde.

Rony, pouvez-vous nous parler de votre enfance dans le Para ? C’était très dur, je n’ai vraiment pas eu une enfance facile. Nous étions pauvres. J’ai dû me battre pour arriver là où j’en suis aujourd’hui. Il n’y a pas de mots pour dire à quel point je suis fier. Je ressens une immense fierté et j’espère me montrer à la hauteur en livrant de belles performances dans cette Coupe du Monde des Clubs. C’est un grand honneur. Il n’y a pas si longtemps, vous étiez encore un supporter. Que représente Palmeiras pour vous ? Nous sommes tous supporters de Palmeiras, dans la famille. Le club a vu défiler des joueurs hors du commun au fil des années et récemment encore, nous n’avons pas été à plaindre. Edmundo, en particulier, m’a beaucoup marqué. C’est un joueur sensationnel, qui a inscrit énormément de buts avec ce club. J’ai eu la chance d’échanger souvent avec lui. Il répond à mes messages. Il m’a énormément aidé. 

Comment avez-vous vécu la mauvaise performance de Palmeiras au tournoi la saison dernière ? Nous avons dû gérer un calendrier infernal. Nous n’avons pratiquement pas eu le temps de nous entraîner, à notre arrivée au Qatar. Nous étions tout le temps enfermés dans nos chambres, comme des prisonniers. Le décalage horaire ne nous a pas aidés non plus. Nous n’avons pas eu la possibilité de nous adapter. Nous ne dormions pas bien. Nous avons fait de notre mieux, mais les résultats n'ont pas été au rendez-vous. C’était tout de même une expérience intéressante. Nous avons beaucoup appris et aujourd'hui, nous avons l’occasion de prendre notre revanche. Nous sommes motivés et concentrés. Le simple fait de participer est une chance énorme, mais nous sommes là aussi pour gagner un titre. Je vais tout donner pour que Palmeiras rentre avec le trophée.

Que ressentez-vous à l’idée de retrouver cette compétition ? Je suis heureux d’être là. C’est comme rêve qui se réalise. Tout le monde n’a pas la chance de participer plusieurs fois. Je suis fou de joie et j’ai hâte d’entrer dans le vif du sujet. Mon état d’esprit est complètement différent cette année. Je veux prendre du plaisir sur le terrain car de telles occasions se présentent rarement. Je vais faire de mon mieux pour aider Palmeiras à gagner. Si je tiens tant à remporter ce titre, ce n’est pas seulement pour moi ou pour mon club, mais aussi pour mes enfants. Ce serait génial si je pouvais dire un jour à mon fils que je suis champion du monde. Avez-vous d’autres objectifs dans ce tournoi ? J’aimerais marquer un but, pourquoi pas celui de la victoire en finale. J’aimerais aussi être élu homme du match. Mais le plus important, c'est de faire de son mieux. J’espère pouvoir aider Palmeiras à aller au bout.