Lors de son intervention devant le groupe "Sport" du Parlement européen (PE) dans le cadre de la session "Développement durable et environnement dans le sport", Federico Addiechi, Directeur du département Développement Durable à la FIFA, a expliqué comment l'approche de la FIFA en matière de développement durable a évolué au cours des dernières années. Il a déclaré qu'il était désormais "impossible que le développement durable n'occupe pas une place centrale dans les candidatures à l'organisation de tout nouvel évènement sportif".

Cette table ronde était organisée par le groupe "Sport" du Parlement européen sous l'égide des députés Tomasz Frankowski, Tiziana Beghin et Viola von Cramon-Taubadel, qui ont modéré les débats. Nicole Mündelein, Coordinatrice du groupe de travail sur le Développement durable dans les villes hôtes de l'EURO 2024 de l'UEFA, et Riikka Rakic, Responsable du Développement durable à l'Union internationale de biathlon (IBU), ont également pris part aux échanges.

S'il a reconnu que les grandes compétitions de la FIFA avaient un impact "substantiel" sur les questions de développement durable, M. Addiechi a expliqué que la FIFA avait une triple responsabilité en matière de changement climatique.

La première consiste à analyser et à quantifier l'impact des activités de la FIFA, ce qui permettra d'identifier des scénarios réalistes et ambitieux à mettre en œuvre dans le cadre du plan de réduction des émissions d'ici à 2030 pour atteindre zéro émission nette d'ici à 2040. Ces objectifs s'inscrivent dans le cadre de la Stratégie de la FIFA pour le climat lancée par le Président de la FIFA Gianni Infantino lors de la COP26 à Glasgow et ils correspondent au Cadre d'action climatique des Nations Unies dans le sport, dont la FIFA a été l'un des premiers signataires.

Par ailleurs, M. Addiechi a déclaré que la FIFA avait la responsabilité de profiter de la popularité de ses compétitions pour sensibiliser à l'importance et au caractère nécessaire de l'action climatique.

La troisième responsabilité de la FIFA consiste à reconnaître la menace qui pèse sur le football lui-même. "Le changement climatique a déjà un impact sur la pratique du football à cause des phénomènes météorologiques extrêmes qui se produisent dans le monde entier. Ces phénomènes affectent la santé et le bien-être des joueurs, des joueuses et des participants. Sur le territoire de certaines de nos associations membres, ils représentent même une véritable menace de mort", a-t-il déclaré.

M. Addiechi a également précisé que les effets du changement climatique affectent la manière dont la FIFA interagit avec ses parties prenantes et conçoit l'avenir du football. "Je crois qu'au cours des dernières décennies, nous avons été un modèle d'intégration complète du développement durable dans le monde du sport et notre objectif est de continuer sur cette voie, mais je suis également conscient du fait que les défis auxquels nous sommes confrontés dans cette crise climatique sont énormes."

M. Addiechi a expliqué que lorsque la Coupe du Monde de la FIFA 2022™ a été attribuée au Qatar en 2010, le processus de candidature ne prévoyait pas d'exigences strictes en matière de développement durable, ce qui est en revanche le cas depuis 2016. Néanmoins, il a indiqué que grâce aux efforts conjoints de la FIFA et des organisateurs, le Qatar a mené à bien l'un des projets les plus aboutis en matière de développement durable dans le monde du sport, laissant un héritage positif pour la gouvernance sociale, économique et environnementale du pays comme de la région.