jeudi 11 avril 2019, 15:22

Maritz : "Nous allons ramener le titre à Wolfsbourg !"

Pour la deuxième fois de l’histoire, un tournoi féminin se tiendra dans le cadre du Tournoi Juniors FIFA/Blue Stars. Novices dans la compétition, les U-19 féminines du VfL Wolfsbourg ne comptent pas pour autant y faire de la figuration. Nous nous sommes entretenus avec une joueuse de l’équipe qui connaît très bien la ville hôte. La Suissesse Noëlle Maritz, 23 ans, défend les couleurs du club allemand depuis 2013.

Quelle importance une compétition telle que le Tournoi Juniors FIFA/Blue Stars a-t-elle sur le développement du football féminin ? Pour les jeunes talents, c’est évidemment intéressant de participer à une compétition comme celle-là, notamment parce qu’on y affronte les meilleures et que beaucoup de recruteurs sont présents en tribunes.

De quelles caractéristiques les jeunes joueuses doivent-elles disposer pour réussir le grand saut chez les professionnelles ? En Suisse comme dans beaucoup d’autres pays, les jeunes joueuses suivent une formation ou vont à l’école. Le soir venu, elles s’entraînent dans leur club et tentent tant bien que mal de s’y donner à fond. Cela demande de l’ambition, mais aussi une certaine forme de décontraction, et, surtout, un plaisir sans cesse renouvelé de jouer au football.

Justement, comment avez-vous commencé le football ? J’ai passé une partie de mon enfance aux États-Unis, où le football féminin jouit d’une immense reconnaissance. Là-bas, les jeunes garçons font principalement du baseball et les jeunes filles du football. À environ cinq ans, mes parents m’ont donc inscrit dans un club. Est-ce un avantage ? Aux États-Unis, la formation commence tôt. On apprend dès le plus jeune âge les bases du football. Je dirais que c’est plutôt un avantage, car l’apprentissage est plus simple à cet âge.

En quoi votre période aux États-Unis vous a-t-elle influencée ? J’ai cette mentalité typiquement américaine qui consiste à ne jamais abandonner et à toujours avancer. En Suisse, j’ai découvert un football différent. J’étais plus âgée, je jouais dans une équipe de garçons et j’ai intégré un centre de formation.

En 2013, vous quittez le FC Zurich pour le VfL Wolfsbourg. Quelle est pour vous la plus grande différence entre les deux clubs ? Le fait que nous soyons plus proches des équipes masculines, ce qui fait que tout le club pousse dans le même sens. Cela donne une impression de professionnalisme ; une impression qui est avérée d’ailleurs. Le club fait du bon travail à ce niveau. Ce n’est pas pour rien que chaque année certaines des meilleures joueuses de la planète nous rejoignent.

Comment voyez-vous l’avenir du football féminin ? Une chose est sûre : on va dans la bonne direction. Dans certains pays, le football féminin remplit des stades de 60 000 places. L’image que cela renvoie est importante. Il faut à présent maintenir le cap afin que les clubs continuent d’investir dans la discipline.

Qu’est-ce qu’il faudrait faire de plus selon vous ? La Coupe du Monde organisée cet été en France sera sans aucun doute une réussite, notamment parce que les Français sont des passionnés de football. Je pense, ou plutôt j’espère, que la compétition va donner un nouvel élan au football féminin et créer un véritable engouement.

La Suisse ne s’est pas qualifiée pour cette Coupe du Monde. Quelle est la suite ? Nous avons évidemment toutes été très déçues de ne pas se qualifier pour la Coupe du Monde, mais il faut aller de l’avant, et c’est ce que nous faisons en nous préparant pour les éliminatoires de l’EURO. Nous devons nous améliorer collectivement et continuer à tout faire pour participer à un maximum de grandes compétitions.

Quels sont vos objectifs personnels ? Continuer à m’améliorer et à être performante au plus haut niveau. J’aimerais évidemment aussi remporter d’autres titres avec mon club. Et vous pensez que Wolfsbourg parviendra à s’imposer lors du Tournoi Juniors FIFA/Blue Stars ? La liste des équipes engagées est impressionnante, mais nous avons une très bonne équipe de jeunes. Je pense qu’elle ne fera pas que de la figuration... Nous allons ramener le titre à Wolfsburg !

Noëlle Maritz et …

… ses loisirs : J’aime principalement passer du temps avec mes amis et ma famille. … son plus grand moment de football : Il y en a beaucoup... Mais le plus beau reste celui associé à ce sentiment que l’on ressent au moment de remporter un trophée à l’issue d’une saison où on a tout donné. On se dit que tout n’a pas été en vain. Remporter la Ligue des Champions en 2014 constitue assurément un des moments forts de ma carrière. Disputer la Coupe du Monde 2015 au Canada dans des stades combles en était un autre. … son idole : Roger Federer ! Et pas seulement parce qu’il est Suisse [rires]. Ses succès et sa carrière parlent évidemment pour lui, mais j’aime aussi beaucoup l’image qu’il renvoie, celle de quelqu’un d’assez terre à terre. J’ai lu de nombreuses biographies à son sujet et suis sa carrière de près. C’est juste incroyable ce qu’il fait.