mardi 18 octobre 2016, 10:00

Le Venezuela ne voulait pas revivre ça

La musique et les bruyantes exclamations d'ordinaire audibles à travers la porte du vestiaire ont fait place à un silence de plomb. Comme il y a deux ans, le Venezuela a trébuché sur l'avant-dernière marche de la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA. Vaincu à l'époque par le Japon (1:4), il s'est inclinée en 2016 devant la RDP Corée (0:3). "Les Asiatiques ont un temps d'avance", observe avec consternation l'un des intendants de la sélection.

La porte s'ouvre et Deyna Castellanos apparaît, un muffin à la main et un jus de fruit dans l'autre. Elle s'entretient calmement avec FIFA.com et esquisse même un demi-sourire malgré son énorme déception. Elle estime que la finale était à leur portée, bien plus qu'en 2014 au Costa Rica. Elle ne mâche pas ses mots. "Ce n'est pas la Corée qui a gagné, c'est le Venezuela qui a perdu. Nous avions les moyens d'atteindre la finale cette année, mais nous n'avons pas su le faire. Nous avons déjoué", regrette-t-elle.

La capitaine sort de 90 minutes douloureuses, pendant lesquelles elle a été muselée et n'a pu convertir les rares occasions dont elle a disposé. "C'est un peu ce que nous avons vécu il y a deux ans. La soirée va être difficile", se désole-t-elle. Elle sait cependant qu'elle n'a d'autre choix que de tourner la page et qu'elle doit s'adresser à ses coéquipières. "Il faut rappeler aux filles qu'il nous reste une chance de monter sur le podium. Ce serait fabuleux de terminer à la troisième place."

Elle compte sur ses camarades de l'édition costaricaine, telles Sandra Luzardo, Verónica Herrera ou encore Nayluisa Cáceres, pour remotiver le groupe. "Cette défaite nous affecte tout particulièrement, mais nous devons aider l'équipe à relever la tête", ajoute-t-elle avec un sourire amer.

Encore un match crucial La porte du vestiaire s'ouvre à nouveau pour laisser passer Sandra. Le regard perdu, la défenseuse est encore sous le choc. "C'est difficile d'essuyer un deuxième échec si près du but", confie-t-elle à FIFA.com. Elle parle lentement et s'efforce de ne pas craquer pour se concentrer sur la suite du tournoi. "Il ne faut pas jeter l'éponge. Nous avons encore un match crucial à jouer. Nous ne baissons jamais les bras. C'est inscrit dans notre ADN". Quelques heures après la déception, elle répètera inlassablement ce message à ses coéquipières. Aujourd'hui, elle s'y accroche pour résister au découragement.

Toujours aussi silencieuses, les joueuses sortent une par une du vestiaire pour se diriger vers le bus. Le technicien Kenneth Zseremeta arrive au moment où les intendants ramassent les derniers équipements. Lui aussi vient de voir la finale lui passer sous le nez pour la deuxième fois, mais il est réaliste. "C'est dur, mais il faut reconnaître que nous sommes encore loin du niveau du Japon ou de la Corée. Trois des quatre demi-finalistes étaient de grandes équipes. Nous sommes un Petit Poucet", estime-t-il.

Zseremeta a beau reconnaître la supériorité de l'Espagne, à laquelle la Vinotinto disputera la troisième place, il n'est pas résigné pour autant. "Nous n'avons pas atteint nos limites. Je suis convaincu que nous pouvons décrocher la troisième place". Au Costa Rica, le Venezuela a fini quatrième. L'objectif du stratège et de ses protégées est clair : "Nous voulons prendre notre revanche."