LE FILM DE LA JOURNÉE - Les quatre dernières équipes d’Allemagne 2011 entraient en jeu ce 29 juin à Augsbourg et Moenchengladbach. Dans la ville la plus méridionale du tournoi, à l’origine un camp militaire romain, tout le monde s’attendait à un siège norvégien devant le but équato-guinéen. Mais sous un soleil de plomb, le match n’a pas du tout tourné comme prévu. Les outsiders africaines ont fait bien mieux que de la résistance. Peut-être inspirées par le match à suivre, les Guinéennes ont joué une partition très brésilienne : passements de jambes, lob lointain, frappes de tous les côtés, ciseau retourné, le spectacle était au rendez-vous. Mais pas le résultat, puisque les Européennes l’ont finalement emporté "à l’expérience". Une expression erronée en l’occurrence puisque la buteuse providentielle, Emilie Haavi, est âgée de 19 ans. Deux jours après son troisième anniversaire la Norvège devenait d’ailleurs championne du monde, le 18 juin 1995. Un signe ?

Du côté de la ville au nom presque imprononçable, le match entre Brésiliennes, finalistes de l’édition 2007 et l’Australie, en constante progression, promettait beaucoup. En huit rencontres entre les deux nations, aucun match nul jusque-là. Et l’Australie avait toujours encaissé un but au moins dans ses 13 précédents matches de l'épreuve reine. Le tout dans l’antre des "Poulains de Gladbach", une équipe qui dans les années 70 faisait rêver toute l’Europe grâce à son jeu léché. On se frottait les mains d’avance, le festival de buts allait venir… Que nenni. Malgré un superbe match, les défenses ont pris le pas sur les attaques, une tendance nouvelle dans le football  féminin ? Seule une action très "samba" a permis d’éviter le match nul et vierge et de préserver la continuité des statistiques entre les deux pays.

Les résultats Norvège - Guinée équatoriale 1:0 Brésil - Australie 1:0

Le but*Brésil - Australie, Rosana (54') Un but dans la pure tradition auriverde* : à l’entrée de la surface, Cristiane réussit un coup du sombrero, donne de la tête à Rosana qui élimine sa vis-à-vis d’un grand pont semi-aérien et décoche une demi-volée du gauche. Imparable.

Les moments-clés *Mes bien chères Soeurs : Trois nonnes, arborant des écharpes aux couleurs de  l’Allemagne, étaient particulièrement enthousiastes dans les tribunes à Augsbourg, ne manquant jamais le passage de la Ola* mexicaine. Une surprenante image pour un suprenant match dans la cité bavaroise. Qui soutenaient-elles ? Dieu seul le sait...

En rythme : C’est devenu un rituel quasi immuable, les Brésiliennes se chauffent en musique. Ce mercredi en arrivant au vestiaire, Marta jouait du triangle tandis que Cristiane chantait et Aline faisait semblant de filmer la scène, le tout sur fond de musique du pays à la radio. La méthode fonctionne puisque les Canarinhas ont gagné. Les Equato-Guinéennes, elles, n’ont pas encore ce niveau de sophistication dans le show, même si le warm up s’est tout de même terminé par une chanson initiée par Christelle. Les Africaines ont encore à apprendre de leurs consoeurs brésiliennes.

Génération future : L’expérience ne fait pas tout, les matches de ce 29 juin l’ont prouvé. Emilie Haavi, 19 ans, a marqué le but libérateur des Norvégiennes contre les Guinéennes. Et la défenseuse australienne Caitlin Foord, 16 ans et 218 jours (soit la troisième joueuse la plus jeune du tournoi), a réussi à contenir 90 minutes durant une certaine Marta, quintuple Joueuse mondiale de la FIFA.

La stat 24. La pauvre Lene Mykjaland est entrée à la mi-temps du match contre la Guinée Equatoriale mais a dû retourner se changer 24 petites minutes plus tard, la faute à un coup reçu sur la cuisse. Soit la deuxième entrée-sortie la plus rapide de l’histoire de la Coupe du Monde féminine de la FIFA, après les 17 minutes de la Japonaise Eriko Arakawa en 2007.

Entendu... "Je  suis très fière, je suis si impatiente que cela commence. C’est un moment très spécial pour moi et mon équipe. Et j’espère que nous aurons toujours le sourire à la fin du match" - Eli Landsem, la sélectionneuse norvégienne, juste avant la rencontre contre la Guinée équatoriale. Vue la physionomie du match, on ne sait pas si le sourire était très large au coup de sifflet final.

"Nous ne sommes pas venues sur le terrain pour regarder le Brésil jouer. Je suis fière de notre match et de notre performance. Je suis juste déçue d'avoir concédé ce but" - Melissa Barbieri, gardienne de but et capitaine de l'Australie.

Le programme*Jeudi 30 juin 2011 * Canada - France, 18h00 (CET), Bochum Allemagne - Nigeria, 20h45 (CET), Francfort

Votre opinion ?Les Brésiliennes sont-elles capables cette année d’enfin remporter le titre suprême ?