mardi 02 octobre 2018, 06:32

Daniels, guérison et nouvelles ambitions

  • Yana Daniels se prépare aux barrages pour France 2019 avec la Belgique

  • Une grave blessure au genou l'a écartée des terrains pendant deux ans

  • Elle a travaillé comme gardienne de zoo pendant sa convalescence

Yana Daniels revient de loin. La victoire 3-0 de Twente, son club de l'époque, sur le FC Bruges en mars 2015 aurait pu être le dernier match de l'internationale belge. "Je me suis déchiré le ligament croisé latéral pour la troisième fois et je savais devoir subir trois opérations en deux ans pour être remise sur pied", se souvient-elle au micro de FIFA.com.

Le diagnostic est d'autant plus cruel pour une jeune fille de 22 ans qui vient d'achever ses études et bâtit des projets d'avenir. Le seul moyen de ne pas retomber dans des blessures à répétition consistait à lui casser la jambe pour la réaligner et réparer le ligament du genou. Ensuite, il ne restait plus qu'à espérer...

"J'ai dû réapprendre à marcher trois fois en deux ans. C'était dur. J'ai vécu des mois en fauteuil roulant, puis sur des béquille", explique l'attaquante de Liverpool et des Red Flames, en évoquant son interminable rééducation. "C'est difficile, parce qu'on se reconstruit pour passer de nouveau sur la table d'opération, puis il faut tout recommencer avant la prochaine intervention."

Éléphants et cour des grands

Daniels en est arrivée à un tel point de frustration qu'elle s'est détournée du football. Elle a trouvé du travail ailleurs, d'abord dans un zoo, puis comme conductrice de bus. "C'était génial ! J'ai travaillé pendant six mois avec les éléphants et j'ai adoré !", s'exclame-t-elle à propos de son expérience au zoo de Planckendael, entre Anvers et Bruxelles. "En plus, c'est une bonne rééducation, parce qu'il faut marcher et rester longtemps debout. S'occuper des éléphants est un travail assez physique, excellent pour la forme."

Une fois rétablie, Daniels a fait un retour fulgurant au bon moment, puisque la Belgique s'apprêtait à disputer en 2017 son premier UEFA EURO féminin. "J'ai retrouvé le terrain en janvier et les listes des joueuses retenues ont été dévoilées en juin. Je n'ai donc eu que six mois pour revenir au top niveau", se souvient-elle.

Daniels avec ses collègues de l'enclos des éléphants au zoo de Planckendael

Nouvelles ambitions

  • Avant 2017, la Belgique n'avait jamais disputé de grand tournoi en 18 campagnes de qualification

  • "Enfant, on n'y pense pas vraiment en Belgique. Mais maintenant, on peut commencer à rêver"

  • Les perceptions ont changé depuis la qualification à l'UEFA EURO féminin 2017

  • "Beaucoup de petites filles se sont mises au football aujourd'hui et c'est super de voir toutes ces jeunes supportrices au bord du terrain. On a déjà nettement plus de fans, environ 4 000 à 5 000, contre seulement 1 000 ou 2 000 auparavant"

Tout s'est accéléré pour Daniels depuis l'EURO. Elle s'est engagée auprès de Bristol Academy, en Super League anglaise, avant de rejoindre Liverpool, et elle espère franchir les derniers barrages qui séparent les Red Flames de leur première Coupe du Monde Féminine de la FIFA™.

Les demi-finales s'annoncent corsées face à la Suisse, qui a fêté son baptême du feu mondialiste à Canada 2015. "La Suisse s'appuie sur de nombreuses individualités talentueuses, tandis que notre force réside dans la qualité de notre collectif, commente-t-elle. "Si nous obtenons un bon résultat à domicile, nous ferons le plein de confiance", conclut-elle avec l'assurance de celle qui semble avoir déjà gagné son match personnel : "Je suis heureuse d'avoir eu droit à une deuxième chance."