jeudi 24 février 2022, 19:00

Ary Borges : "C'est un honneur de jouer avec Marta"

  • À 22 ans, Ary Borges fait partie des grands espoirs brésiliens

  • Elle confie son admiration pour Messi et sa fierté de jouer aux côtés de Marta

  • Elle espère qualifier la Seleçao pour la Coupe du Monde Féminine 2023

À 22 ans la meneuse de jeu brésilienne Ary vient de connaître un semestre spectaculaire. Début septembre, elle a honoré sa première sélection en équipe du Brésil. Parallèlement, elle s’est offert un triplé en finale du championnat avec Palmeiras, enregistrant au passage son premier sacre national. Après avoir débloqué son compteur personnel avec la Seleçao quelques jours plus tard, Ary a remporté un premier trophée avec le Brésil en décembre. Plus récemment, Pia Sundhage l’a titularisée à trois reprises lors du Tournoi de France, où son talent n’est pas passé inaperçu. Avant de s’envoler pour São Paulo depuis Paris, Ary a répondu aux questions de FIFA.com sur son ascension fulgurante, son admiration pour Lionel Messi, sa présence aux côtés de Marta, son ambition de participer à la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ et la montée en puissance de Palmeiras.

Ary, d’où vient votre admiration pour Lionel Messi, et votre implication dans le d"abt entre lui et Cristiano Ronaldo ? Quand j’ai commencé à m’intéresser de près au football, je regardais souvent des vidéos de Ronaldinho Gaucho, à l’époque où il jouait à Barcelone. J’ai toute suite été fascinée par sa relation avec Messi. Petit à petit, je me suis mise à suivre les matches du Barça et je suis tombée amoureuse du jeu de Messi. Il est devenu mon idole. Cette histoire entre Messi et Ronaldo, ça se passe surtout lorsque je discute avec mes mais. C’est le genre de sujet qui revient régulièrement. J’aime beaucoup Cristiano Ronaldo. Il a énormément de talent mais je suis une fan de Messi et je le défendrai toujours, envers et contre tout ! Ces derniers mois, vous vous êtes imposée comme une titulaire au sein de la Seleçao. Êtes-vous satisfaite de vos performances ? Oui, plutôt. Pia Sundhage m’a donné ma chance. Nous sommes dans une période de transition. J’essaye de justifier sa confiance. Je travaille dur au quotidien pour rester dans le groupe.

Qu’avez-vous ressenti lorsqu’on vous a demandé de participé au jubilé de Formiga ? C’était formidable. La réputation de Formiga dépasse de loin les frontières du Brésil. C’est une légende vivante. Je suis très fière d’avoir participé à cette grande journée. Esemble, nous avons tourné une page de l’histoire du football féminin. C’était un événement mémorable. À titre personnel, j’en ai profité pour inscrire mon premier but avec le Brésil.

En parlant de légendes, appréciez-vous le fait de jouer aux côtés de Marta ? C’était mon rêve et ça l’est toujours ! Quand on parle de l’équipe du Brésil féminine, le nom de Marta est toujours le premier qui vient à l’esprit. C’est une joueuse extraordinaire et une femme adorable. Je suis vraiment très heureuse d’avoir la chance de jouer avec elle et d’apprendre à mieux la connaître. C’est un honneur. Je passe de très bons moments avec elle au sein de la Seleçao et j’en suis enchantée.

Pendant le Tournoi de France, le Brésil a fait match nul avec les Pays-Bas, s’est incliné 2-1 face à la France et a terminé son parcours sur un nul vierge avec la Finlande. Quel bilan tirez-vous ? La Seleçao est en pleine transition. Dans cette situation, il faut être patient. Les débuts sont souvent difficiles. Nous essayons de nous approprier le message de Pia et nous progressons à chaque match. Personnellement, je trouve que nous n’avons pas démérité face à des adversaires de haut niveau. Évidemment, nous aurions bien aimé repartir avec le trophée, mais nous avons appris beaucoup de choses. Nos performances montrent que nous sommes sur la bonne voie.

Durant ce tournoi, Pia Sundhage a lancé plusieurs joueuses qui ont disputé la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA 2018 en France : vous, Geyse, Kerolin, Angelina et Ana Vitoria. La relève de la Seleçao est-elle assurée? Nous étions ravies. Nous avons de très bons souvenirs de cette Coupe du Monde. C’était une belle expérience. C’était la dernière fois que nous avons joué ensemble à ce niveau. Aujourd’hui, nous sommes de retour en France et nous sommes toujours ensemble. Je suis vraiment très heureuse d’avoir intégré la Seleçao et de participer à cette phase de transition.

Ary Borges scores a goal at the FIFA U-20 Women’s World Cup France 2018™

La Coupe du Monde Féminine de la FIFA fait-elle partie des compétitions qui vous font rêver ? Oui, évidemment. Mais il faut se concentrer sur des objectifs à court terme. La Copa América arrive et si nous voulons être du voyage en Australie et en Nouvelle-Zélande, il va falloir faire bonne figure. Mais j’aurais le sentiment de réaliser un autre de mes rêves, si je pouvais participer à la Coupe du Monde avec la Seleçao. Palmeiras a recruté sept joueuses, dont Bea Zaneratto and Andressinha. Quel regard portez-vous sur cette campagne de recrutement ? Nous étions déjà très bien armées, mais nous nous sommes renforcées. C’est une grosse saison qui s’annonce. Il y a la Copa Libertadores, le Brasileiro, le Paulista... Le calendrier va être chargé et nous avions besoin de renforts. Nous avons signé de grandes joueuses, qui vont vraiment élever le niveau général de l’équipe. Nous avons l’intention de jouer d’autres finales dans les mois à venir et j'espère que nous remporterons d’autres titres.

En 2021, Corinthians s’était adjugé les trois compétitions que vous avez mentionnées. Il restent en outre sur une victoire face à Palmeiras en Supercoupe du Brésil. Votre équipe a-t-elle les moyens de défendre son titre ? Ce sont deux équipes redoutables mais le football est imprévisible. Corinthians ne manque pas de talent. Nous le savons et nous travaillons dur pour les surpasser. Nous avons bien recruté. Je pense sincèrement que nous sommes plus fortes que l’an dernier. Il y aura forcément une phase de transition, mais nous allons tout donner pour y arriver. Qu’avez-vous pensé du parcours de Palmeiras en Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, EAU 2021™ ? J’étais la première supportrice du club ! Nous sommes tous très fiers de ce que les joueurs ont accompli. Ils ont donné du fil à retordre à Chelsea, qui est pourtant une grande équipe. Ils ont fait honneur à ce maillot. Nous sommes passés tout près de la victoire. Ils ont livré un match extraordinaire. Ce jour-là, nous étions tous fiers d’être supporters de Palmeiras.

Êtes-vous fière de votre parcours, compte tenu de vos origines ? Oui. Je suis très fière de moi. Je ne m’imaginais pas atteindre un tel niveau, quand j’avais dix ans. Je vis de ma passion. Je porte les couleurs d'un grand club et je fais partie de la Seleçao. Le mot "fierté" correspond assez bien à ce que je ressens. Je réalise mes rêves, les uns après les autres. Qui est selon vous la meilleure joueuse du monde à l’heure actuelle ? La solution de facilité, ce serait de répondre : Marta. C’est ma coéquipière et une joueuse de très grand talent. Mais beaucoup d’autres joueuses collectionnent les exploits, en ce moment. La numéro un ?Viviane Miedema. Elle fait encore une super saison. Aujourd’hui, je voterais pour elle.