samedi 10 novembre 2018, 08:07

Gisseli, maillot jaune et rouge à lèvres

• Luizao et Gisseli croient dans les chances du Brésil • L'arrière gauche a vécu un parcours du combattant pour se faire une place • Le sélectionneur prône la préparation mentale et la camaraderie

"C'est un vrai bulldozer", confie Luizao à FIFA.com à propos de son arrière gauche. Loin de l'image massive et rébarbative évoquée par cette description, Gisseli est un petit gabarit d'1m52, qui "ne va jamais nulle part sans mettre de rouge à lèvres, y compris sur le terrain", révèle son entraîneur brésilien en riant.

Sa réputation lui vient de sa combativité. Tacleuse redoutable, elle est aussi d'une ténacité au marquage qui fait le cauchemar des ailiers. Elle jouit en outre d'une personnalité chaleureuse et attachante. "C'est une joueuse talentueuse et une grande compétitrice", poursuit Luizao. "Elle mène la vie dure à ses adversaires. Et c'est une excellente coéquipière. Elle est extravertie, toujours souriante et de bonne humeur. Elle a une bonne influence sur le groupe."

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Gisseli s'est battue contre vents et marées pour se faire une place à la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA. "Le football féminin n'était pas vraiment populaire dans ma région", raconte-t-elle à FIFA.com. "Je ne savais même pas qu'il existait des sélections féminines juniors. Je jouais au futsal. Il était impossible pour une fille d'intégrer une équipe de football à onze au Tocantins. En regardant la Coupe du Monde 2014, je me suis dit : un jour, j'y arriverai."

En 2015, à tout juste 13 ans, elle a quitté sa famille pour faire carrière dans le football, ce que certains chez elle ont qualifié de folie. Sans même avoir de point de chute, elle s'est rendue d'abord au nord dans l'État du Maranhão, puis a mis le cap sur São Paulo, à 2 500 km au sud, avant de parcourir 900 km pour aller dans le sud-ouest, à Santa Catarina, où elle porte aujourd'hui le maillot de Chapocoense.

Après ce périple, un simple déplacement en Uruguay n'était pas fait pour effrayer la jeune fille de 17 ans, qui ne craint qu'une chose : oublier son produit de maquillage préféré. "Je ne vais nulle part sans mon rouge à lèvres !", confirme-t-elle en riant. "Je le change souvent et j'en mets même pour jouer."

Elle en portera donc lors de l'entrée en lice du Brésil face au Japon le 13 novembre. Restées aux portes de Costa Rica 2014, les Canarinhas ont fait merveille depuis la nomination de Luizao au poste de sélectionneur il y a trois ans. Sous sa houlette, elles ont remporté le Championnat Féminin U-17 de la CONMEBOL en mars et soulevé la Coupe U-17 des BRICS en juillet.

L'ancien milieu se distingue non seulement par sa philosophie, axée sur la camaraderie et la psychologie, mais aussi par son discours. Ainsi, contrairement à la plupart de ses pairs, il ne minimise pas les chances de son équipe, bien que le Brésil n'ait jamais gagné de match à élimination directe dans ce tournoi.

"J'ai confiance", souligne-t-il. "Nous nous préparons depuis l'an dernier. Nous avons suivi le Japon et le Mexique. Nous sommes même allés affronter les Sud-Africaines sur leurs terres. Nous étudions toujours les caractéristiques de nos adversaires. Je crois beaucoup dans la préparation psychologique et nous avons travaillé dur là-dessus."

"Il y a beaucoup de bonnes équipes. Notre adversaire direct pour le titre sera le Japon", ajoute Gisseli. "Mais comme toutes mes coéquipières, je crois que nous pouvons gagner la Coupe du Monde. Nous irons chercher la victoire", annonce-t-elle.