samedi 03 juin 2017, 03:29

Gonçalves, le nouveau 7 du Portugal

  • Diogo Gonçalves est le numéro 7 de l'équipe U-20 du Portugal

  • L'ailier du Benfica B brille particulièrement depuis le début de République de Corée 2017

  • "C’est évidemment un numéro légendaire pour la sélection portugaise, mais je n’ai pas le sentiment d’avoir plus de responsabilités en le portant" assure-t-il

Il est des pays où certains numéros ont une forte valeur symbolique à travers le monde, comme le 10 du Brésil et de l'Argentine. Ce sont des numéros lourds à porter, qui ne sont pas attribués au premier venu. Au Portugal, depuis le début du siècle, le numéro le plus emblématique est le 7, celui des deux illustres ailiers que sont Luis Figo et Cristiano Ronaldo. Pèsera-t-il lui aussi sur les épaules de la nouvelle génération ?

"C’est évidemment un numéro légendaire pour la sélection portugaise, mais je n’ai pas le sentiment d’avoir plus de responsabilités en le portant", lance tout naturellement Diogo Gonçalves à FIFA.com, quelques heures avant d’affronter l’Uruguay en quart de finale de la Coupe du Monde U-20 de la FIFA, République de Corée 2017.

"Je comprends ce qu’il signifie dans le monde du football parce que c’est le numéro de Cristiano Ronaldo, le meilleur joueur de la planète, mais je ne pense pas à ça", poursuit le jeune Portugais. "Ça ne m’influence d’aucune façon, ni positive ni négative. C’est avant tout une question de mental. Ce qui compte, c’est le joueur, pas le numéro qu’il a dans le dos."

Gonçalves est en train de montrer sur les terrains coréens que non seulement le numéro 7 ne constitue nullement un poids, mais qu’il est également digne de le porter. À 20 ans, le joueur de l’équipe B du Benfica est l’un des plus incisifs de sa sélection et s’inscrit dans la plus pure tradition des ailiers portugais, alliant rapidité, maîtrise technique et capacité à éliminer son opposant direct. "Je n’hésite jamais à dribbler", souligne ce droitier, qui évolue sur le flanc gauche. "J’ai toujours aimé rentrer dans le jeu et armer un tir ou offrir une passe décisive."

Auteurs de deux buts chacun, Gonçalves et son équipier Xadas sont les meilleurs artilleurs du Portugal, qui aura bien besoin d'eux face à la défense uruguayenne. Cette dernière, comme son homologue vénézuélienne, n’a en effet toujours pas encaissé le moindre but.

"On doit rester nous-mêmes et former un bloc soudé pour pouvoir faire la différence", ajoute Diogo. "Soigner la circulation de balle, s’appliquer dans les combinaisons et rester vigilant en défense, parce que l’Uruguay est redoutable. Ce sera un match difficile, pour nous comme pour eux. Ce sera très disputé, cela va se jouer sur des détails. Je crois aussi que l’expérience sera un élément déterminant."

Force et détermination Gonçalves n’accorde cependant pas trop d’importance au fait que certains joueurs uruguayens évoluent en première division : "Ça ne change rien, je ne crois pas qu’on doive se focaliser là-dessus. Nous jouons aussi chez les professionnels. D’accord, ce n’est pas en première division, mais ça reste tout de même un championnat professionnel. L’important, c’est d’avoir de bons joueurs pour livrer une rencontre qui promet d’être compliquée."

En huitième de finale, le match face à la République de Corée s’annonçait lui aussi compliqué pour les Portugais, qui avaient éprouvé toutes les peines du monde à convertir leurs occasions pendant la phase de groupes. Ils sont pourtant parvenus à prendre le dessus. "Il fallait que l’on trouve où ça coinçait et qu’on corrige le tir", explique le numéro 7. "Nous avons su être efficaces contre la Corée et ce fut la clé du match."

Le jeune homme estime plus globalement qu'ils doivent, afin de concrétiser leurs occasions, "être plus concentrés et montrer plus de caractère". Lui semble en tout cas avoir du tempérament à revendre, sans quoi il n’aurait sans doute pas quitté Almodôvar, un petit village de 3 000 habitants au sud du Portugal, pour débarquer à Lisbonne à seulement 12 ans.

"Cela a été difficile, parce que j’ai dû quitter ma famille, mes amis et partir loin de chez moi", admet-il. "Mais ma détermination a été plus forte. J’ai toujours voulu devenir footballeur, j’ai toujours gardé ce rêve dans un coin de ma tête. Et ça a fait la différence."