samedi 17 décembre 2022, 14:00

Les experts analysent les finalistes et la compétition

Le rideau s’apprête à tomber sur la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022, avec le match pour la troisième place entre la Croatie et le Maroc ce 17 décembre, et la grande finale entre l’Argentine et la France le lendemain. Avant cette conclusion du tournoi sur le terrain, le Groupe d’Étude Technique de la FIFA (TSG) a livré les siennes lors d’un point presse qui s’est tenu à Doha. Arsène Wenger, Directeur du Développement du Football Mondial de la FIFA, était accompagné de Jürgen Klinsmann, ancien attaquant de l’Allemagne et ancien sélectionneur de la Nationalmannschaft et des États-Unis, pour présenter les observations du TSG et leurs analyses du parcours des deux finalistes.

"C'était, en termes de qualité, un tournoi exceptionnel. Dans l'ensemble, je pense que c'est très intéressant et très prometteur aussi", a confié Wenger en introduction, soutenu dans la foulée par Klinsmann : "Ce fut une expérience merveilleuse, une Coupe du Monde FIFA organisée à la perfection. Évidemment, quand vous avez la chance d'être si près de tous les stades, c'est exceptionnel. Pour nous, c'était très intense et nous pouvons maintenant donner quelques réflexions et quelques idées aux fédérations du monde entier sur ce qu'il faut regarder, ce qu'il faut rechercher à l'avenir sur la base de ce que nous avons vu au Qatar."

FIFA.com fait un gros plan sur plusieurs enseignements-clés qu’ils ont présentés à la presse.

Compacité

Arsène Wenger : "Globalement, en comparaison avec 2018, ce que nous avons vu, c'est que les blocs intermédiaires et la compacité dans les zones axiales étaient la façon dominante de jouer et de défendre. Cela peut être dû au fait que la ligne défensive s'est déplacée un peu plus haut, mais aussi au fait que la compacité en phase défensive était très importante."

Buts sur des centres

Il y a eu moins de centres en jeu ouvert (13,5 en 2022, contre 14,3 en 2018), mais plus de buts sur des centres (45 en 2022 contre 24 en 2018) : 21 buts de plus, soit une augmentation de 83 %. Jürgen Klinsmann : "Quand les équipes sont si compactes au milieu et qu'elles défendent beaucoup plus intensément, il est très difficile de trouver les attaquants ou les numéros 9 par le milieu. Par conséquent, les joueurs offensifs essaient de sortir sur les ailes, ils essaient de trouver de l'espace près de la ligne de touche, et d’adresser des centres. Mais vous avez besoin d'un numéro 9 pour terminer les actions. Donc cela devient crucial d’avoir des joueurs dans la surface capables de conclure et de marquer des buts. Ce n'est pas par hasard que nous avons la France et l'Argentine en finale, car elles ont des joueurs pour finir les actions venant des côtés."

Former des numéros 9

Jürgen Klinsmann : "Je pense qu'en ce qui concerne la formation des entraîneurs à l'échelle mondiale et le développement des joueurs, il sera nécessaire à l'avenir de développer à nouveau des attaquants avec les qualités pour finir les actions : être clinique dans la surface, se concentrer sur ce qui compte vraiment. Je pense qu'il y aura une tendance à rechercher des bons finisseurs dans la formation des jeunes comme dans les ligues tout autour du monde. Il y aura un besoin de numéros 9 à l'avenir."

Le parcours des finalistes

Arsène Wenger : "Une chose qui était importante dans le tournoi était de trouver rapidement le onze le mieux équilibré. Certains entraîneurs ont mis un peu plus de temps que d'autres, et pour certains, cela a éé fatal. Mais je dirais que la France et l'Argentine sont deux équipes qui apprennent vite. Surtout l’Argentine parce qu’elle était dans une situation très difficile après le premier match. Ce n'est jamais facile d'atteindre la finale quand on perd le premier match du tournoi, mais ils ont réussi à le faire. Cela signifie qu'ils sont solides mentalement, et aussi que leur entraîneur a rapidement trouvé le bon équilibre dans l'équipe lors du deuxième match."

Les clés de la finale

Jürgen Klinsmann : "Nous avons maintenant deux équipes qui ont une approche similaire. Ils n'hésitent pas à laisser à l'adversaire un peu plus de possession. Ils réagissent extrêmement bien à ce qui se passe devant eux, puis ils contre attaquent avec une vitesse explosive, car ils ont des joueurs de qualité individuelle. On retrouve cette qualité chez Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé, Antoine Griezmann d'un côté ; et Lionel Messi et Julián Álvarez, qui a grandi pendant ce tournoi et a déjà marqué quatre buts alors que beaucoup d'entre nous ne l'auraient probablement pas cité dans le onze de départ quand vous avez Ángel Di María ou Lautaro Martínez assis sur le banc. Ce sera donc une finale passionnante car on se demande quelle équipe sortira la première pour prendre le plus de risques."

Arsène Wenger : "Deux joueurs sont sous pression pour livrer une performance spéciale en finale. Ce sont Mbappé du côté français et Messi, certainement plus que jamais, pour offrir quelque chose de spécial à l'Argentine. Mais deux joueurs très importants des deux côtés ont été Olivier Giroud, qui n'était pas censé être là au début du tournoi, et de l'autre côté, Álvarez qui a également fait sa place pendant le tournoi. Tous les deux ont été très, très influents et auront certainement un rôle important à jouer. Mais eux-mêmes ne s'attendaient peut-être pas, au début de la compétition, à jouer ce rôle."

Argentina v Croatia: Semi Final - FIFA World Cup Qatar 2022

Vous pouvez retrouver l’intégralité du point presse du TSG dans la vidéo ci-dessous.