mercredi 17 avril 2024, 09:00

La lutte contre le changement climatique au cœur d'un séminaire FIFA sur l'entretien des infrastructures et des installations

  • Un séminaire de deux jours s'est tenu à Port Moresby en présence de 10 membres de l'OFC

  • Le changement climatique est une importante menace qui pèse notamment sur les pays du Pacifique

  • La FIFA et le Forum des îles du Pacifique ont signé un protocole d'accord en avril 2022

Dans le cadre du protocole d'accord entre la FIFA et le Forum des îles du Pacifique, signé en avril 2022, Port Moresby (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a accueilli un séminaire FIFA sur l'entretien des infrastructures et des installations, les 9 et 10 avril 2024.

La nécessité pour les associations membres d'adopter une approche globale et structurelle concernant le développement de leurs infrastructures footballistiques figurait au menu de ce workshop.

Il y était également matière d'élaboration de stratégies d'infrastructure et de plans d'entretien afin de s'assurer que toutes les installations sont adaptées à leur usage et conformes aux attentes du service public en matière de durabilité, inclusivité, accessibilité et protection, notamment.

Le changement climatique est la plus grande menace à laquelle sont confrontés les pays du Pacifique. Selon un rapport de I'Intergovernmental Panel on Climate Change, une augmentation de 1,5 °C submergera 4 % des terres émergées de la planète et aura un impact négatif sur la survie même de la région du Pacifique.

"Notre pays est une nation insulaire qui compte environ 1 000 îles. L'un des défis auxquels notre pays est confronté en ce qui concerne le changement climatique est l'érosion des terres, en raison de l'élévation du niveau de la mer", explique Leonard Paia, directeur général de la Fédération salomonaise de Football. "Beaucoup de nos plages ont disparu, en particulier celles où nous avions l'habitude de construire des terrains de beach soccer pour nos communautés dans les zones rurales, ce qui a vraiment affecté le développement de notre football."

L'Océanie présente le risque de catastrophe le plus élevé, principalement en raison de sa forte exposition aux phénomènes naturels extrêmes et à l'élévation du niveau de la mer. En 2020, les pertes économiques dues aux cyclones et aux inondations dans la région du Pacifique Sud s'élevaient à 1 milliard de dollars environ. De même, les pays insulaires du Pacifique subissent une perte annuelle moyenne de 14,4 % de leur PIB à cause de ces catastrophes.

Ces défis ont un impact sur le développement du football, avec des coûts élevés liés à l'élévation des terrains, au renforcement des toits et des bâtiments, et au choix des matériaux.

Il est fréquent que les nations de cette région subissent des dommages importants au niveau de leurs installations. Des interruptions de championnat en raison des inondations, des raz-de-marée, de l'élévation du niveau de la mer et de l'érosion des terres ont également eu lieu.

La FIFA a collaboré avec les associations membres pour remédier à certains de ces problèmes et depuis 2016, dans le cadre du Programme Forward de la FIFA, a investi un total de 21 millions USD dans le développement d'infrastructures en Océanie, avec des composantes de durabilité et d'accessibilité intégrées dans les conceptions.

Mais des obstacles et les coûts élevés persisteront à moins que des stratégies et des réglementations puissent être mises en œuvre et être pilotées par les différentes fédérations dans leurs pays respectifs. L'objectif du séminaire auquel ont participé les Secrétaires Généraux et les responsables des installations de 11 associations membres de l'Océanie, était de renforcer l'engagement des parties prenantes afin de permettre aux fédérations de tirer parti de tous les soutiens disponibles ; et de maximiser les impacts positifs sur les populations, leur région et l'environnement.

Au cours de ce workshop, la Fédération de football de Vanuatu a fait part de son expérience en matière de partenariat avec le gouvernement. Ce dernier lui a accordé des exonérations fiscales sur les matériaux importés pour le Freshwater Stadium. Ces fonds ont été directement réinvestis dans le projet afin de garantir que des éléments essentiels - tels que le traitement de l'eau, l'électrification solaire et l'accessibilité - puissent être intégrés au stade.

La Fédération tongienne de Football a également coopéré avec l'administration de son pays. Cette collaboration a débouché sur l'accord par lequel ses installations seraient utilisées comme centres d'évacuation en cas de prochaine catastrophe. La Fédération fidjienne de Football a, quant à elle, souligné l'importance de maintenir un cadre et des processus financiers solides afin de garantir que les installations puissent continuer à servir le football et ses parties prenantes.

Les questions de l'entretien des installations et de l'importance de la durabilité et de l'accessibilité ont par ailleurs été abordées. Les mécanismes d'aide mis à la disposition des associations membres par la FIFA, en termes d'experts et de spécialistes, ont également été définis. Les fédérations ont reçu les outils nécessaires pour développer une stratégie solide d'entretien avec un plan opérationnel de maintenance adapté à leurs besoins.

"Nous veillons à ce que toutes les infrastructures de football en Océanie soient conformes à la stratégie climatique de la FIFA et à ce qui était prévu par le protocole d'accord entre la FIFA et le Forum des îles du Pacifique", a déclaré Sanjeevan Balasingam, directeur régional de la division Associations membres de la FIFA pour l’Asie et l’Océanie. "Sans des terrains, sans des stades, sans des centres d'entraînement et sans des sièges, il est impossible de développer le jeu à un niveau optimal."

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