Umtiti, sacré mois de juillet...

"C’est un sacré mois de juillet, j’espère que ça va continuer comme ça". C’est sur ces mots que le défenseur de la France Samuel Umtiti a quitté le Stade Vélodrome, ce jeudi 8 juillet, après avoir signé une "sacrée" performance face à l’Allemagne. Mais si le mois de juillet est si "sacré" pour Umtiti, c’est parce qu’en à peine huit jours, le natif de Yaoundé, au Cameroun, a honoré sa première cape en Bleu face à l’Islande, signé dans l’un des plus grands clubs du monde -le FC Barcelone- et grandement contribué à qualifier les Tricolores pour la finale de "leur" UEFA EURO 2016.

"Je le vis bien. Je ne me prends pas trop la tête", souligne l’ancien lyonnais, lorsqu’est évoquée cette jolie succession événements. "Je ne me pose pas trop de questions, en règle générale. Je vis au jour le jour. Je profite de ce qu’il se passe, parce qu’honnêtement, je ne pensais pas être présent aujourd’hui", prend-il soin d’ajouter dans un grand sourire.

Peu le pensaient. Il y a encore quelques semaines, le défenseur central lyonnais ne faisait partie que des réservistes de la liste de Didier Deschamps appelée à disputer cette compétition. Les forfaits de Raphaël Varane et de Jérémy Mathieu et la suspension de Mamadou Sakho lui ont finalement ouvert les portes de la sélection sans lui promettre une place de titulaire. La suspension d’Adil Rami et le manque de forme d’Eliaquim Mangala ont finalement catapulté l’ancien Lyonnais en défense centrale au côté de l’inamovible Laurent Koscielny à l’heure d’affronter l’Islande, en quart de finale.

"Beaucoup ont eu l’air étonné de le voir être titularisé en charnière centrale face à l’Islande. Et certains ont été mitigés sur sa première sortie… Mais ce n’était pas évident d’honorer une première cape dans un match aussi important. Je trouve qu’il l’a fait de façon très sobre, sans prendre de risques, sans se livrer, et globalement sans faire d’erreurs", analyse au micro de FIFA.com l’ancien gardien de but international Joël Bats, victorieux de l’EURO 84, et membre d’un staff de l’Olympique lyonnais qui a littéralement vu grandir Umiti.

Car jusqu’à ce transfert au Barça, la carrière du défenseur central ne se résumait qu’à un seul maillot : celui de l’OL. Il en a porté toutes les tailles, de toutes les équipes de jeunes, jusqu’à la plus grande que requiert son mètre 80 dans l’effectif professionnel. Arrivé en France à l’âge de deux ans, Gone dès ses huit, "Sam" comme il est affectueusement appelé par ses supporteurs était déjà, à 19 ans, victorieux d’une Coupe de France et titulaire en Ligue des champions de l’UEFA. La passe de trois En équipe de France, son parcours est similaire. Après avoir évolué dans toutes les catégories d’âge de la sélection et remporté la Coupe du Monde U-20 de la FIFA, Turquie 2013 aux côtés de Paul Pogba, il intègre les A en 2016 et signe deux matches pleins face à l’Islande - 100% de passes réussies - et face l’Allemagne, championne du monde. "Ce deuxième match a montré qu’il avait une grande maturité pour son âge. Il a fait un match parfait selon moi. Il a été à la hauteur de l’événement et à la hauteur de ses camarades d’équipe", souligne Bats.

"Je me suis bien senti, tout simplement. J’ai essayé d’être serein encore une fois et de jouer sur mes qualités, comme je sais le faire en club. Il faut élever son niveau dans ce genre de match, ça me fait franchir des paliers. Jouer à côté de ces joueurs, ce n’est pas compliqué. On s’adapte facilement", constate, lui, Umtiti. "Au fur et à mesure du match, je me sentais mieux. Après, ce n’est pas facile pour mon deuxième match, de jouer une demi-finale d’un Euro."

Jamais deux sans trois… Selon toute vraisemblance, Samuel Umtiti devrait être aligné pour la troisième fois, en finale face au Portugal d’un Cristiano Ronaldo qu’il devrait croiser plus souvent l’année prochaine en Liga.  En vue, un troisième sacre à domicile pour la France dans une compétition majeure, après l’EURO 84 et la Coupe du Monde de la FIFA 1998. Sacré mois de juillet...