Son : "J'ai toujours rêvé d'affronter l'Allemagne"

Lorsque Son Heungmin fait son entrée sur le terrain, la République de Corée mène déjà 4:0 face aux Fidji. Deux minutes plus tard, l'attaquant de Tottenham Hotspur inscrit à son tour son nom au tableau d'affichage et porte par la même occasion la marque à 5:0. Au coup de sifflet final, les Asiatiques s'imposent sur un score sans appel (8:0).

Dimanche, les Guerriers Taeguk disputeront leur deuxième match, contre l'Allemagne. FIFA.coma rencontré l'ex-joueur du Bayer Leverkusen, aujourd'hui à Tottenham Hotspur, pour évoquer le caractère particulier de cette affiche, ses anciens coéquipiers et ses espoirs de médaille.

Son Heungmin, quel regard portez-vous sur ce premier match ? En première mi-temps, nous avons éprouvé quelques difficultés car les Fidjiens défendaient à dix. Dans ces conditions, il est difficile de marquer. Heureusement, nous avons ouvert le score avant la pause. Ensuite, nous nous sommes procuré des espaces et des occasions. Pour autant, je ne suis pas totalement satisfait de notre performance. Je sais que nous pouvons faire encore mieux.

Votre prochain adversaire n'est autre que l'Allemagne. Vous avez longtemps joué en Bundesliga. Ce duel revêt-il une importance particulière à vos yeux ? Ce sera une occasion un peu spéciale pour moi. Je connais personnellement quelques internationaux, comme Julian Brandt et Lars Bender. Nous avons joué ensemble et je suis impatient de les retrouver. J'ai toujours rêvé d'affronter l'Allemagne avec l'équipe nationale.

Votre expérience de la Bundesliga peut-elle constituer un atout supplémentaire dimanche ? C'est difficile à dire. Les Allemands sont très forts. Les meilleurs évoluent en Bundesliga, dans un championnat extrêmement relevé. J'ai eu la chance d'y passer plusieurs années et j'ai beaucoup appris là-bas. Je vais discuter avec mes coéquipiers afin de leur prodiguer quelques conseils qui les aideront à aborder ce match dans les meilleures conditions.

Vous avez aussi porté les couleurs d'Hambourg. Horst Hrubesch, le sélectionneur allemand, est une légende vivante du HSV. Allez-vous le saluer ? Pourquoi pas ? C'est vrai que les supporters l'apprécient énormément. J'ai vécu de très bons moments à Hambourg. Je n'oublierai jamais ce club, ni ses fans. Hambourg est un peu ma ville d'adoption.

Le sélectionneur de la République de Corée, Uli Stielike, est lui aussi allemand. Quel rôle joue-t-il dans la montée en puissance de votre équipe ? Sa présence est essentielle. Nous voulions absolument travailler avec un technicien européen. L'arrivée d'un entraîneur germanophone m'a tout de suite semblé intéressante. Avec Uli Stielike, nous avons progressé sur le plan tactique et dans de nombreux autres domaines. Pour nous et notamment pour moi, il joue un rôle très important dans l'évolution de l'équipe nationale.

Vous avez réalisé des prouesses durant la dernière Coupe d'Asie. On attend donc désormais beaucoup de vous. Comment gérez-vous la pression ? C'est plutôt une bonne chose. Si on parle autant de moi, c'est parce que j'ai livré de bonnes performances en Bundesliga et en Ligue des champions. Je regrette seulement de ne pas avoir encore étoffé mon palmarès. En tout cas, on compte beaucoup sur moi. Ça ne me dérange pas. Si on me met la pression, c'est parce que j'ai du talent. Ça me plaît.

Quel rôle jouez-vous dans le groupe sud-coréen ?  Je ne suis pas le doyen du groupe, mais je fais partie des plus expérimentés. Je suis là pour encadrer et rassembler mes coéquipiers. Bref, pour m'assurer que tout va bien (rires). Je suis ce qu'on appelle un cadre.

Que représente pour vous le fait de participer aux Jeux Olympiques ? C'est très important. Je voulais absolument être du voyage. J'ai déjà participé à la Coupe du Monde et à deux Coupes d'Asie, mais les Jeux Olympiques manquaient encore à mon tableau de chasse. En plus, notre sélectionneur olympique Shin Taeyong est l'une de mes idoles. Je l'ai connu quand j'étais encore très jeune. Nous en avons un peu parlé tous les deux. Lui aussi voulait absolument que je sois du voyage. Ceci dit, je ne suis pas venu pour m'amuser ; je suis là pour gagner. Ça ne sera pas facile, mais nous allons tout faire pour ramener une médaille en Corée du Sud.