vendredi 04 décembre 2020, 08:24

Pfaff, un Diable de gardien

Près de 30 ans ans après l’arrêt de sa carrière, Jean-Marie Pfaff reste une icône en Belgique. A l'occasion de son anniversaire le 4 décembre, FIFA.com revient sur la riche carrière du légendaire gardien de but.

Il le dit avec une pincée d’amertume : "Mon seul regret, c’est d’avoir raccroché les crampons bien trop tôt. Le football est dur, mais tellement beau !" Pendant 17 ans, Jean-Marie Pfaff était sur les terrains le calque de la personnalité attachante affichée une fois les crampons rangés. Passionné, entier, imprévisible, spontané, extraverti : le gardien belge faisait partie de la race des remparts à part. Un show à lui tout seul. Ce n’est pas un hasard d’ailleurs s’il a été le héros d’une télé-réalité flamande pendant plusieurs années…

Mais Pfaff, élu meilleur portier du monde en 1987, c’est aussi un palmarès, 64 sélections avec les Diables Rouges et un strapontin dans l’amphithéâtre de la postérité depuis 2004 et sa présence dans la liste des 125 plus grands footballeurs vivants. "J’espère que mes prestations ont pu apporter quelque chose aux gens, et plus particulièrement aux gardiens", assènait le demi-finaliste de la Coupe du Monde de la FIFA, Mexique 1986. "J’aime être au contact des gens et partager mon enthousiasme. On ne me changera plus", avouait-il à FIFA.com il y a quelques années.

Souvenirs, souvenirs…

"Le poste de gardien de but est un rôle tout à fait à part dans une équipe. Ce n’est pas donné à tout le monde de voir débouler des vagues de gaillards devant vous en étant un peu perdu au milieu d’une si grande cage !", annonce le triple champion d’Allemagne avec le Bayern Munich. La Bavière justement, c’est le cocon de Pfaff, qui y a passé six années inoubliables. "Mon passage du petit Beveren, où j’ai été formé, au grand Bayern, géant européen, reste un de mes meilleurs souvenirs. J’ai découvert un autre monde et acquis une nouvelle dimension." Avec le ténor allemand, le finaliste de l’UEFA EURO 1980, battu 2-1 par la RFA, est sacré trois fois en Bundesliga et glane deux Coupes. "C’était le top. Ces trophées et ces moments de joie sont marqués au fer rouge dans ma mémoire."

Dans le même registre, sa consécration de 1987, la première année où la distinction de meilleur gardien du monde a été créée, est spontanément évoquée par le Flamand quand il s’agit de faire partager ses joies passées. "Cette couronne, c’est une incroyable récompense et une fantastique reconnaissance", commente-t-il avant de mettre sur la table ses souvenirs avec les Diables Rouges.

Comment ne pas parler avec émotion et entrain de son idylle avec une sélection nationale belge qui vit alors ses plus belles heures ? "Mon premier grand souvenir, c’est la Coupe du Monde 1982 en Espagne et ce fameux premier match face à l’Argentine de mon ami Diego Maradona. Sous les yeux du monde entier, et alors qu’on ne nous donnait pas la moindre chance face aux champions du monde en titre, nous l’avons emporté 1-0, grâce à un collectif remarquable et un but d’Erwin Vandenbergh." Quatre ans plus tard, l’Histoire frappe à la porte...

"En 1986, on se hisse en demi-finale du Mondial mexicain. C’est fantastique pour un petit pays comme le nôtre. Nous avons réellement mesuré la portée de notre exploit en revenant au pays. A l’aéroport de Zaventem, une foule immense nous attendait. Nous avons été escortés dans des voitures décapotables jusqu’à la Grand-Place de Bruxelles où une marée humaine noire-jaune-rouge nous a fait un triomphe. Je crois bien avoir signé un autographe sur la poitrine d’une femme qui était un rien euphorique, comme nous !", se rappelle le meilleur joueur du huitième de finale épique face à l’URSS. "Nous avions un seul but commun : aller le plus loin possible dans la compétition pour écrire l’Histoire de la Coupe du Monde", nous livre-t-il quand on lui demande le secret de cette exceptionnelle cuvée belge.

Pour en arriver là…

Après sa glorieuse page allemande, Pfaff est revenu au Plat pays pour disputer une saison sans grand relief au Lierse SK avant une dernière pige en Turquie, à Trabzonspor. Mais le poids des ans pousse le portier belge à raccrocher les crampons pour tenter l’aventure sur le bord du terrain. Mais l’expérience d’entraîneur dans son club formateur de Beveren se solde par un échec qui n’appelle aucun lendemain et pousse Pfaff à se retirer de toute implication quotidienne dans le football.

Tout du moins sur les terrains ! Car c’est ensuite comme ambassadeur de la candidature Pays-Bas-Belgique pour la Coupe du Monde de la FIFA 2018, puis comme expertdu football que l’ancien gardien international avait rencontré FIFA.com. "J’anime régulièrement des conférences destinées aux entreprises sur le thème 'Sport et Business'. Je réponds volontiers à des invitations pour des événements, des inaugurations et autres manifestations publiques ou privées. Et puis, cela fait près de 10 ans que ma famille et moi sommes suivis par les caméras d’une émission très populaire à la télévision flamande !", nous confiait-il en 2010.

Et cela fait près de 30 ans que les amateurs de beau jeu se rappellent ses plus beaux arrêts.

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Jean-Marie Pfaff

Poste: Gardien de but

Clubs : KSK Beveren (1973-1982), Bayern Munich (1982-1988), Lierse SK (1988-1989), Trabzonspor (1989-1990)

Equipe nationale: 64 sélections

Palmarès : 1 championnat de Belgique (1979), 3 championnats d’Allemagne (1985, 1986, 1987), 1 Coupe de Belgique (1978), 2 Coupes d’Allemagne (1984, 1986), demi-finaliste de la Coupe du Monde de la FIFA, Mexique 1986, finaliste de l’UEFA EURO 1980, élu meilleur gardien du monde (1987), élu meilleur gardien européen (1983, 1987), Soulier d’Or (1978)