vendredi 11 septembre 2020, 07:01

Le Kaiser a 75 ans

  • Franz Beckenbauer fête ce vendredi ses 75 ans

  • Le Kaiser a remporté la Coupe du Monde en tant que joueur puis sélectionneur

  • Beckenbauer est capitaine honoraire de l’équipe d’Allemagne

Franz Beckenbauer a apporté une contribution énorme au football allemand, que ce soit en tant que joueur ou en tant qu’entraîneur. Il a été, en son temps, l’un des meilleurs libéros au monde. Son élégance et son charisme lui ont valu d’être surnommé le Kaiser ("l’Empereur").

Après avoir gagné pratiquement tous les titres possibles et imaginables avec le Bayern Munich, il a porté les couleurs du New York Cosmos et du Hambourg SV. Mais c’est sans doute sous la tunique noire et blanche de l’équipe de RFA qu'il a connu ses plus grandes heures.

Dès sa première participation à la Coupe du Monde de la FIFA™, en 1966, il mène son équipe en finale. Quatre ans plus tard au Mexique, il participe au "match du siècle" lors d’une demi-finale épique, remportée in extremis par l’Italie. Quelques jours plus tard, l’Allemagne de l’Ouest termine le tournoi à la troisième place. En 1974, c’est en tant que capitaine qu'il offre à son pays sa deuxième couronne mondiale, vingt ans après le Miracle de Berne.

Au terme d'une carrière de joueur exceptionnelle, il entreprend une nouvelle ascension, cette fois comme entraîneur, et soulève à nouveau le Trophée suprême. Devenu sélectionneur, il profite de la Coupe du Monde 1990 en Italie pour ajouter une troisième étoile au maillot de l’Allemagne. Il reste le seul homme à ce jour, avec Didier Deschamps et Mario Zagallo, à avoir remporté la plus prestigieuse des compétitions comme joueur et comme entraîneur.

En outre, le Kaiser n’avait pas la langue dans sa poche. Certaines de ses déclarations font aujourd'hui partie du folklore du football allemand, que tout supporter qui se respecte se doit de connaître. Günter Netzer, son coéquipier en équipe d’Allemagne, disait de lui : "Il était le meilleur footballeur de son époque, le meilleur des époques passées et le meilleur des époques à venir". Mais il est temps de laisser la parole au héros du jour lui-même et de nous pencher sur sept citations inoubliables, avant de revenir en détail sur cinq actions qui ont marqué l’histoire de la Coupe du Monde.

Sept bons mots du Kaiser

"Lothar [Matthäus] et moi, nous avions souvent des points de vue différents. Mais au bout du compte, j’ai toujours tenu bon. Heureusement ! Les résultats parlent d’eux-mêmes."

  • Sa relation avec Lothar Matthäus

"Le beau jeu et les coups de génie, ce n’est pas pour nous. L’Allemand doit travailler dur pour réussir."

  • Sa vision du football allemand

"Il y a un certain nombre de matches qui auraient été plus à leur place dans un square."

  • Son avis sans concession sur la qualité des matches de France 1998

"J’adresse mes regrets au reste du monde, mais je pense que cette équipe sera imbattable dans les années à venir."

  • Au lendemain du triomphe de l’Allemagne en finale d’Italie 1990

"Johan [Cruyff] était le meilleur footballeur ; mais moi, je suis champion du monde."

  • Son jugement sans appel sur Johan Cruyff

"J’entends souvent dire que le football est une drogue. Je ne suis pas d’accord : le football est une passion. Je ne suis pas ‘accro’ au football. En revanche, j’aime le football."

  • Son rapport au football

"Il me faut deux secondes pour faire ma valise. Je peux me battre pour ma vie, pas pour un emploi"

  • Son rapport au travail

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Cinq moments de légende

Des débuts grand format

Coupe du Monde 1966 : Beckenbauer s’offre un doublé contre la Suisse, dès sa première apparition en Coupe du Monde. La RFA s'impose 5-0, grâce notamment à son libéro, qui signe le troisième et le quatrième but de la partie. Ces deux réalisations illustrent parfaitement son extraordinaire qualité technique, ainsi que son élégance naturelle. Sur le premier, il met la défense adverse hors de position sur un une-deux parfaitement maîtrisé, avant de glisser le ballon hors de portée du gardien suisse. Le deuxième vient conclure une extraordinaire action individuelle, entamée au niveau de la ligne médiane.

Le "but de Wembley"

Coupe du Monde 1966 : À 20 ans, Beckenbauer devient vice-champion du monde à Wembley. Aligné au poste de milieu de terrain défensif, il ne peut empêcher la défaite des siens en finale face au pays hôte et assiste impuissant au fameux "but de Wembley".

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Le Kaiser vacille, mais ne tombe pas

Coupe du Monde 1970 : Malgré une épaule démise à la 65ème minute de la demi-finale contre l’Italie, Beckenbauer tient bon. Son bras pris dans une écharpe de fortune est devenu le symbole de ce choc de légende entre ces deux géants du football européen. La Mannschaft s’incline finalement 4-3 après 120 minutes de jeu, mais montera tout de même sur la troisième marche du podium.

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Prophète en son pays

Coupe du Monde 1974 : En tant que libéro, Beckenbauer mène son pays au titre suprême lors de la Coupe du Monde 1974, organisée en RFA. Vainqueur (2-1) des Pays-Bas en finale, le Kaiser est le premier à soulever le Trophée de la Coupe du Monde au stade olympique de Munich, pour la plus grande joie des supporters allemands.

Le chef-d’œuvre de Beckenbauer

Coupe du Monde 1990 : Quelques minutes après le coup de sifflet final, on peut voir Beckenbauer marcher, seul, sur le terrain du stade olympique de Rome, perdu dans ses pensées. Il porte un pantalon clair, une veste sombre... et une médaille de champion du monde. Mario Zagallo était jusqu'alors le seul à avoir remporté le titre suprême comme joueur puis comme entraîneur.

Beckenbauer 1990