mardi 12 juillet 2016, 06:11

Fabiano, 35 ans et toujours brillant

Luís Fabiano est, sans conteste, l’un des buteurs brésiliens les plus réguliers depuis le début du siècle. L’attaquant auriverde a en effet inscrit 99 buts lors de ses deux passages à São Paulo et frappé à 72 reprises en 149 apparitions avec le Séville FC, en Espagne. Il faut ajouter à ce bilan 28 réalisations en 45 matches internationaux sous le célèbre maillot auriverde. Son efficacité est telle que la Fédération Internationale de l’Histoire et des Statistiques du Football (IFFHS) l’a désigné comme le deuxième Brésilien le plus prolifique du 21ème siècle. Malgré ses 35 ans, le puissant avant-centre n’a encore rien perdu de ses talents de finisseur : il est actuellement le meilleur buteur de la deuxième division chinoise, ayant déjà trouvé le chemin des filets à 13 reprises pour sa première saison au Tianjin Songjiang.

De nombreuses récompenses individuelles et collectives ont évidemment jalonné sa carrière. Fabiano a notamment remporté la Coupe de l’UEFA 2006 avec Séville et la Coupe des Confédérations de la FIFA, Afrique du Sud 2009 avec le Brésil, terminant au passage meilleur buteur de la compétition après avoir trompé à cinq reprises les portiers adverses. Habitué à enfiler les buts et les succès, il garde cependant au fond de lui une plaie toujours béante : la défaite contre les Pays-Bas en quart de finale de la Coupe du Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010™.

Le Brésil abordait le tournoi avec quelques convictions après son succès l’année précédente en Coupe des Confédérations, au même endroit. Une confiance renforcée par un parcours sans faute, jusque-là, avant d’affronter les Néerlandais. Dominatrice en première période, la Seleção a logiquement pris les devants, avant que le match ne bascule soudainement au retour des vestiaires en faveur des Oranje, finalement victorieux 2:1 grâce à un doublé de Wesley Sneijder.

"Le football est plein de surprises", confie Fabiano à FIFA.com à propos de cette rencontre. "Nous avions une très belle équipe en 2010 en Afrique du Sud. Nous étions soudés et ambitieux. Les gens attendaient beaucoup de nous et nous pensions pouvoir nous montrer à la hauteur. Nous avons enchaîné les succès jusqu’à ce quart de finale contre les Pays-Bas", poursuit-il. "Nous leur avons été supérieurs en première mi-temps, la victoire ne pouvait pas nous échapper. Mais nous avons perdu de façon inexplicable. Les Néerlandais n’ont pas eu beaucoup d’occasions au cours de ce match, mais ils ont été réalistes en marquant deux fois. C’est le football. On ne peut rien prévoir à l’avance. Tout se joue sur le terrain."

Le Brésil a vécu quatre ans plus tard un nouveau traumatisme, sur ses terres. Qualifié pour le dernier carré sans avoir perdu un match, il faisait figure de favori, à domicile, pour atteindre la finale et remporter sa sixième Coupe du Monde. L’Allemagne a cependant infligé à David Luiz, Fred et consorts une humiliation (7:1) aussi mémorable qu’inattendue. "C’est difficile à comprendre", témoigne Fabiano. "En Coupe du Monde, les résultats dépassent parfois l’entendement. C’est une compétition à part, qui ne ressemble à aucune autre, que ce soit la Copa América ou les campagnes de qualification, car vous affrontez les meilleures équipes de la planète. La moindre petite erreur peut vous être fatale. C’est ça, la Coupe du Monde."

Le secret de la formation Alors que le Brésil a échoué récemment à sortir de la phase de groupes de la Copa América Centenario, beaucoup se demandent au pays ce qu’il faut changer afin de retrouver un rang acceptable sur la scène internationale. Selon Fabiano, le rachat brésilien passe avant tout par un retour aux politiques de formation des jeunes. "Nos succès ont souvent été attribués par le passé à notre formidable réservoir de talents chez les jeunes", explique le joueur. "Nous avions un projet solide, avec des infrastructures à la disposition de tous. Même les enfants issues de familles défavorisées avaient l'opportunité de rejoindre un centre d’entraînement ou une école de football s’ils montraient de quoi ils étaient capables. De nombreux jeunes talents pourraient éclore à nouveau si nous revenions à ces principes."

Fabiano prodigue d’ailleurs le même conseil à sa nouvelle terre d’adoption. La RP Chine, deuxième économie mondiale, a l’ambition de jouer un rôle plus conséquent dans la discipline. "Tout est réuni pour que la Chine devienne un grand pays de football", estime Fabiano avant de conclure : "Ils disposent de la plus large population au monde et n’ont rien à envier aux autres en termes de passion et d’investissement. Mais pour arriver au sommet, il faut commencer à la base en prenant soin de former les jeunes."