Sur le plan comptable, les fins de campagnes qualificatives semblent plutôt réussir à Andorre, avec une victoire et un match nul à domicile pour conclure la compétition préliminaire pour Russie 2018, deux points lors de la Ligue des Nations de l’UEFA et quatre pour le compte des qualifications pour l’UEFA EURO avec, en prime, une cinquième place arrachée sur le fil à la Moldavie. Légende du football andorran, Koldo Álvarez a pris la tête des Tricolors en 2010. S’il a déjà vu passer quatre présidents et disputé plusieurs compétitions préliminaires, son ambition reste aussi affirmée qu’au premier jour. "J’ai su conserver cette envie de progresser et d’apprendre. Les quatre présidents que j’ai côtoyés nous ont tous fait confiance et ont approuvé nos méthodes. Je ne suis que la face visible d’un groupe qui travaille sans relâche dans cette optique", assure-t-il au micro de FIFA.com. Le retour de la compétition préliminaire pour Qatar 2022 ne fait que renforcer cette quête de progrès pour le petit pays situé au cœur des Pyrénées, entre l’Espagne et la France. "Chaque jour, nous souhaitons devenir plus forts et plus compétitifs que la veille. Évidemment, je mentirais si je vous disais que les points ne sont pas un objectif."

Versée dans un Groupe I relevé avec notamment l’Angleterre, la Pologne et la Hongrie, Andorre s’est logiquement incliné lors de ses trois premières sorties dans la compétition préliminaire, qui a débuté en mars dernier.

Malgré tout, Koldo Álvarez se veut optimiste. "Nous sommes très critiques avec nous-mêmes. Nous visionnons beaucoup nos matches dans le but de nous perfectionner. Nous avons proposé d’excellentes phases de jeu contre l’Albanie ou encore en première période face à la Hongrie. Nous en tirons tous les points positifs et devons faire durer ces temps forts sur le terrain. Notre marge de progression reste énorme." La venue de Saint-Marin le 2 septembre s’annonce comme un rendez-vous capital. "C’est peut-être notre rencontre la plus abordable. Nous avons beaucoup de respect pour cette équipe, qui sort de deux matches nuls et connaît une bonne dynamique. C’est une date que nous avons tous entourée en rouge dans notre agenda. Nous ferons tout pour marquer des points." Le développement de la sélection passera inévitablement par l’obtention de points lors de ces qualifications. "C’est très important. Nous devons faire en sorte que marquer des points devienne une habitude. Nous l’avons fait durant cinq campagnes successives et ce n’est pas le fruit du hasard. Il y a beaucoup de travail derrière tout ça", souligne le technicien de 51 ans.

Le sélectionneur des Tricolors est une figure emblématique du football national. Depuis son arrivée au FC Andorra en 1994 comme gardien, Koldo Álvarez a été nommé meilleur joueur andorran des 50 dernières années par la Fédération en 2003. "Beaucoup de travail est fait au quotidien pour développer le football, qui s’est énormément professionnalisé depuis 2010. Les clubs sont mieux constitués et disposent de nutritionnistes ou encore de préparateurs physiques plus compétents. L’approche des matches a également changé, avec un grand désir de progrès", affirme-t-il au sujet du football andorran. L’influence de Koldo Álvarez dans son développement va au-delà de l’effectif senior. "Nous visons à créer un modèle de jeu en fonction de nos performances et des axes d’amélioration", explique-t-il. "Je peux tout à fait accompagner les groupes des catégories inférieures et seconder le sélectionneur. J’en suis ravi et cela me permet de découvrir les jeunes joueurs", ajoute l’ancien portier.

Tout cela serait impossible sans un engagement indéfectible de la fédération et Koldo Álvarez en est conscient. "Ils misent sur l’amélioration des infrastructures et privilégient des aspects clés", assure-t-il. "Les clubs doivent comprendre que si nous parvenons à améliorer le niveau des entraîneurs et du championnat, et que la sélection U-21 maintient une certaine régularité, cela se répercutera sur notre base." Koldo Álvarez en fait d’ailleurs une priorité. "Nous devons maintenir cet équilibre entre expérience et jeunesse qui nous réussit bien", souligne-t-il, en rêvant d’une éventuelle participation d’Andorre à une phase finale mondiale ou européenne. "Nous, et surtout les jeunes, devons continuer de rêver, tout en gardant les pieds sur terre. Notre travail sera décisif", conclut-il.