mercredi 21 septembre 2016, 05:26

Conde, passeur de bonne énergie

Les yeux dans les yeux, les mains sur les épaules des voisins les plus proches et un cœur qui bat à 100 à l'heure, le rituel est toujours le même avant d'entrer dans le feu de l'action pour les joueurs de la Thaïlande. Ils sont en mission sous le commandement d'un homme : Miguel Conde. L'Espagnol est connu dans le monde du futsal pour sa science tactique. Il a pourtant emmené ses troupes à la Coupe du Monde de Futsal de la FIFA, Colombie 2016 avec une autre arme.

"Je veux créer une connexion émotionnelle entre les joueurs pour une cause qui les dépasse. Il faut jouer pour soi, mais surtout pour les autres. Il y a tant de personnes qui croient et rêvent à travers eux", lance au micro de FIFA.com celui qui a pris les rênes thaïlandais deux mois avant l'épreuve mondiale avec l'espoir de reproduire l'exploit crée quatre plus tôt chez eux, une place en huitième de finale de l'épreuve mondiale. Plus rien ne sera plus jamais comme avant pour le futsal au pays depuis. Il y aura un avant et un après 2012.

Deux fois champions d'Asie durant son aventure de près de sept ans au Japon, Conde n'a pas eu le temps d'imposer sa griffe technique sur le jeu de ses nouveaux protégés, c'est dans la tête qu'il a voulu imposer sa révolution. "Je voulais changer les mentalités. Mes joueurs sont parfois très émotionnels. J'ai vite compris que je devais diriger au mieux cette énergie", explique-t-il avant de détailler sa méthode. "Ce cercle énergétique en début de match est essentiel pour moi. Il constitue un élément de mon approche. Le toucher est le meilleur moyen de se transmettre une bonne énergie. C'est comme ça que l'on connecte nos cœurs et nos esprits."

Pas "juste" une Coupe du Monde Une prestation de la Thaïlande, c'est la garantie de voir un spectacle particulier sur le banc de touche. Hyper-stimulé, l'instructeur Futsal FIFA passe une partie des échanges dos au match à partager ses observations tactiques avec ses joueurs. Le tout avec une gestuelle professorale et expressive qui dépasse la barrière de la langue. "Ils sont toujours très à l'écoute même si la tactique se joue surtout à l'hôtel selon moi, le reste cela se joue dans la tête. Je parle toujours de la famille avant un match. On partage des histoires personnelles pour créer du lien afin de se surpasser", prend-il le soin de préciser.

La recette a déjà porté ses fruits. Après une défaite la tête haute contre la Russie (4:6), les Thaïlandais ont étonné leur monde en enchaînant deux succès contre Cuba (8:5) et l’Égypte (1:2). Six points en phase de groupes qui permettent de signer une première dans l'histoire de la compétition, malgré cinq participations au compteur. "Ils ont écrit l'histoire, ils le méritent. C'est simplement la juste conséquence de leur travail", insiste le technicien espagnol.

Les Thaïlandais ont décroché le droit d'écrire encore un nouveau chapitre sur leur relation avec l'épreuve mondiale contre l’Azerbaïdjan en huitième de finale ce 22 septembre à Medellin, qui leur a déjà si bien réussi. "Cette Coupe du Monde ne doit pas être 'juste' une Coupe du Monde. On doit en faire quelque chose de spécial", dévoile-t-il avec l'enthousiasme qui lui colle à la peau. "Je veux mettre la conviction dans la tête de mes joueurs que tout est possible. Ils ne doivent pas avoir la moindre limite", conclut-il le sourire aux lèvres en imaginant la bonne énergie qu'une nouvelle performance transmettrait à tout un peuple.