mercredi 30 novembre 2022, 20:00

Collina : "Nous avons demandé aux arbitres de calculer plus précisément le temps additionnel"

  • Le Président de la Commission des Arbitres de la FIFA explique les raisons de l’augmentation du temps additionnel lors des matches de Qatar 2022

  • Pour le calculer, les arbitres doivent tenir compte des différentes situations pouvant se produire au cours d’un match de football

  • Le temps de jeu effectif a augmenté, avec une moyenne de près de 59 minutes par match

Lors de la conférence de presse organisée en préambule de la Coupe du Monde de la FIFA, le Président de la Commission des Arbitres de la FIFA, Pierluigi Collina, avait déjà prévenu qu’il fallait compenser le temps perdu à cause des différentes situations survenant au cours d’un match.

L’objectif était d’augmenter le temps de jeu effectif. Or les statistiques des matches analysés à ce jour viennent confirmer que les mesures adoptées vont dans le bon sens.

"Le problème des matches avec un faible temps de jeu effectif, parfois inférieur à 50 minutes, ne date pas d’hier. Les gens veulent voir davantage de jeu, davantage de football. Cela fait des années que l’on demande à la FIFA et à l’IFAB de faire quelque chose là-dessus", souligne Pierluigi Collina.

Ce chantier n’est pas nouveau pour le Président de la Commission des Arbitres de la FIFA, qui en avait déjà fait l’une des priorités de son action depuis la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018. "En Russie, nous avions déjà agi dans ce sens. Nous avions demandé aux arbitres de calculer plus précisément le temps additionnel à disputer à la fin de chaque période", indique-t-il.

La FIFA TEAM ONE, composée des 129 arbitres officiant à Qatar 2022, a donc reçu des consignes claires. "Nous avons fourni à nos arbitres une liste de situations spécifiques qui doivent être prises en compte de façon précise, notamment le temps consacré au traitement des blessures. Ce temps était déjà comptabilisé, mais nous avons constaté que très souvent, les blessures nécessitent plus d’une minute de soins", précise Pierluigi Collina.

Les remplacements, qui peuvent être au nombre de dix sur un match, contre six auparavant, les blessures, les recours à l’assistance vidéo à l’arbitrage ou le temps perdu lors des célébrations de buts sont autant de motifs justifiant une compensation afin d’augmenter le temps de jeu effectif.

Referees Media Day - FIFA World Cup Qatar 2022

Le match de la première journée du Groupe B entre l’Angleterre et la RI Iran a été un cas d’école de toutes ces situations, avec un temps de jeu additionnel cumulé de 23 minutes.

"Il y a eu la blessure du gardien de la RI Iran, qui a été soigné pendant 11 minutes au total, et celle d’un joueur anglais, qui a été soigné pendant trois minutes. Donc 14 des 23 minutes sont attribuables à deux blessures. Et il ne faut pas oublier qu’il y a eu huit buts, avec leurs célébrations, plus une reprise du jeu retardée en raison d’une vérification avec appel à l’assistance vidéo à l’arbitrage et un visionnage des images au bord du terrain. Toutes ces circonstances expliquent pourquoi il y a eu autant de temps additionnel", rappelle l’ancien arbitre italien.

Grâce à l’application de ces nouvelles recommandations, le temps de jeu effectif des matches disputés au cours de la phase de groupes a quasiment atteint une heure, et a même culminé à 67 minutes et demie dans le cas de France - Australie. Cela tient aussi au fait que la moyenne du temps additionnel accordé lors des matches a augmenté pour atteindre dix minutes.

"Si l’on remonte à l’édition en Russie, la moyenne était de six minutes et demie. À l’époque, il y avait six remplacements, contre dix aujourd’hui à la Coupe du Monde 2022, donc en transposant, nous pouvons ajouter une minute supplémentaire. Cela nous donne 7 minutes et demie en Russie et 10 au Qatar. Ce n’est pas un changement radical, mais cela nous permet, jusqu’ici, d’avoir près de 59 minutes de temps de jeu effectif. Nous sommes assez satisfaits de ce résultat", commente Pierluigi Collina.

"Je trouve que c’est positif, surtout si l’on raisonne en pensant au public, aux spectateurs dans le stade. Je n’ai relevé aucune réaction négative chez les gens que je connais. J’estime qu’il est important d’offrir un beau spectacle et un bon moment de divertissement aux spectateurs dans les tribunes et aux téléspectateurs", conclut-il.