mercredi 21 mars 2018, 06:27

Les bienfaits des USA pour les Matildas

  • Le nombre de représentantes australiennes en NWSL a atteint la dizaine

  • Les Matildas profitent de l’expérience américaine pour France 2019

  • Le mois prochain, cinq billets pour France 2019 seront distribués en Asie

"Les joueuses australiennes sont très convoitées à l’heure actuelle, chose que l’on n’aurait pas imaginée il y a même cinq ans", se félicité l’entraîneur d’Orlando Pride, Tom Sermanni, ancien sélectionneur des États-Unis et de l’Australie.

Samedi 24 mars, l’une des affiches de la première journée de la NWSL verra le Pride de Sermanni accueillir les néophytes de Utah Royals devant son bouillant public. Cette saison encore, les Australiennes composeront le plus gros contingent de joueuses étrangères du championnat, abstraction faite des Canadiennes, qui disposent d’un quota de places réservées à chaque édition.

Avec dix représentantes en NWSL, l’Australie pointe largement devant le Brésil, qui en compte sept. Pourtant, en tentant l’aventure américaine il y a une vingtaine d’années, les anciennes stars des Matildas Cheryl Salisbury et Julie Murray n’étaient pas considérées comme les pionnières d’une nouvelle tendance. Plutôt comme des joueuses en quête d’une parenthèse exotique.

L’Australie a vu sa cote monter au cours des dix dernières années, au cours desquelles Sermanni a mené la sélection féminine à deux quarts de finale de Coupe du Monde Féminine de la FIFA™.

L’an dernier, les Matildas ont franchi un palier supplémentaire en signant une série de huit victoires, dont certaines aux dépens de nations de haut rang. Grâce à des succès face aux championnes du monde en titre américaines, aux vice-championnes du monde japonaises, aux Brésiliennes, aux Chinoises et aux Norvégiennes, les Aussies se sont hissées à un quatrième rang inédit pour elles dans le Classement mondial féminin de la FIFA/Coca-Cola.

Sermanni perçoit une différence dans la façon dont les joueuses australiennes sont considérées depuis quelques temps. "Jusqu’à l’an dernier, je crois que les gens ont sous-estimé ce qu’apportent les Australiennes en termes de qualité de jeu", confie Tom Sermanni à FIFA.com. "Tout cela change lorsqu’ils commencent à travailler avec elles. Les joueuses australiennes peuvent apporter ce facteur X. Ce championnat est physique, rapide et compétitif. Elles ont un peu de tout ça, mais c’est en termes de qualité technique qu’elles apportent une réelle plusvalue."

Si les Australiennes sont bien implantées dans la NWSL, le nombre de représentantes entre 2014 et la saison dernière est resté inchangé. Ce qui a changé, c’est l’impact des Aussies. Lors de la dernière édition, les Steph Catley, Alanna Kennedy, Hayley Raso et autres Samanta Kerr ont ainsi disputé pratiquement tous les matches dans leurs clubs respectifs. Deuxième étrangère à décrocher le titre de meilleure joueuse du championnat, Kerr incarne le nouveau statut des Australiennes dans la ligue américaine.

Pour la co-capitaine australienne, Clare Polkinghorne, la progression de l’équipe au cours des dernières années tient à plusieurs facteurs, parmi lesquels la maturation naturelle des joueuses et l’expérience engrangée lors des rencontres internationales, mais aussi les bienfaits du championnat américain.

"Lors de mon passage à Portland, j’ai évolué au sein d’un club très professionnel", souligne Polkinghorne à FIFA.com. "Grâce à toute la structure organisationnelle, les joueuses peuvent se concentrer à 100 % sur le football et sur leur progression personnelle."

Il y a quatre ans, seules deux Australiennes comptaient au moins 20 apparitions en NWSL et seule une petite poignée d’internationales affichaient une expérience à l’étranger. Aujourd’hui, c’est pratiquement tout l’effectif qui évolue en terres lointaines pendant l’essentiel de l’année. À 17 ans, l’arrière latérale des Matildas Ellie Carpenter ne fait pas exception à la règle. Cette année, elle pourrait devenir la plus jeune joueuse de la NWSL puisqu’elle s’est engagée avec Portland Thorns, tenant du titre.

En quoi la NWSL se distingue-t-elle des autres championnats ? "C’est un championnat d’élite qui exige de jouer 24 matches de très haut niveau, très disputés", décrit Sermanni. "Les entraînements sont durs et intenses. Ici, on ne fait rien en dilettante. Du coup, cela met les joueuses directement dans le bain du professionnalisme. La particularité de la NWSL, c’est qu’il n’y a pas de matches faciles, ce qui n’est pas le cas de nombreux autres championnats, où il existe un fossé dans le haut et le bas du classement."

Qualifications pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, France 2019™ obligent, les clubs de NWSL devront se passer de leurs internationales australiennes lors des premières journées de la saison. Finalistes de la Coupe d’Asie Féminine de l’AFC 2014, les Matildas entendent bien monter sur la première marche le 20 avril en Jordanie.

Pas question, toutefois, de se détourner de l’objectif principal, qui est d’assurer la qualification pour France 2019. Les huit équipes en lice se disputeront les cinq sésames en jeu, l’Australie ayant été versée dans le même groupe que le Japon, la République de Corée et le Viêt-Nam.