mardi 23 octobre 2018, 21:23

Navarro, un rêve sur la voie dorée

  • Troisième Coupe du Monde à 17 ans

  • L'argent à la Coupe du Monde U-20 et l'or à l'EURO U-17 cette année

  • La Rojita est l'une des favorites pour Uruguay 2018

90 km séparent Yecla d'Alicante, dans le sud-est de l'Espagne. Un trajet qu'Eva Navarro et son père parcourent quatre fois par semaine depuis quatre ans. "Nous connaissons très bien le chemin", plaisante la capitaine de l'Espagne U-17 au micro de FIFA.com.

Des heures et des heures de voiture pour s'entraîner avec ce qui a été son équipe jusqu'à cette saison : le Sporting Plaza de Argel, qui évolue en deuxième division. "Je fais mes devoirs et j'apprends mes leçons en voiture." Ils rentrent souvent aux alentours de minuit, ce qui laisse juste assez de temps pour se reposer et être au lycée le lendemain matin à 8 heures.

Mais tous ces sacrifices et ces kilomètres ne sont pas faits en vain. Si dès l'âge de 15 ans Eva disputait en Jordanie la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA 2016, où elle a marqué 3 buts et remporté la médaille de bronze, cette année 2018 est bien partie pour être "son" année.

L'année 2018 d'Eva Navarro

  • Mai : elle inscrit 2 buts en finale de l'EURO U-17, contribuant ainsi au sacre de la Rojita.

  • Juillet : elle signe au Levante UD, l'un des grands clubs de la Liga espagnole féminine.

  • Août : Eva et ses coéquipières atteignent la finale de la Coupe du Monde U-20 en France. Elle prend part à tous les matches disputés par la Rojita dans le tournoi.

  • Novembre : le 13, coup d'envoi de la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA en Uruguay.

"Sur une échelle de 1 à 10, j'aborde la Coupe du Monde en Uruguay avec un 10 pour ce qui est de l'ambition. On a vraiment hâte d'y être maintenant." Eva arbore un sourire qui la caractérise presque autant que la vitesse et l'habileté qu'elle démontre sur le terrain.

Eva Navarro en quelques repères

  • Née le 1er janvier 2001. Ailière droite.

  • Elle a deux frères, dont l'aîné joue au Yeclano, en 3ème division espagnole.

  • Quand elle était plus jeune, elle évoluait dans 3 équipes à la fois : une de football à 7, une de futsal masculin et une de futsal féminin.

  • Elle est internationale espagnole depuis l'âge de 14 ans.

  • Ses modèles sont Andrés Iniesta et Sonia Bermúdez, sa coéquipière à Levante.

  • Son "défaut" principal à corriger : "Tous mes entraîneurs me le disent : Je dois me créer un peu plus d'occasions et plus prendre ma chance devant le but". L'un de ses buts en finale de l'EURO a quand même été élu troisième plus beau but de la compétition par l'UEFA.

Son habileté n'enlève rien à ce qui reste son grand objectif pour conclure cette année 2018. "En Jordanie, c'était le bronze, en France c'était l'argent... et en Uruguay, ça doit être l'or", affirme-t-elle avec conviction. "Nous y allons avec beaucoup de motivation, mais aussi avec un peu de pression car notre groupe ne va pas être facile et n'importe quelle équipe peut nous compliquer la tâche. Beaucoup de gens nous donnent favorites, mais nous gardons la tête froide.

Des sélections de jeunes aux seniors

Eva retrouve son sérieux et revient sur son rôle important avec la U-17 espagnole : en plus d'être l'une des capitaines de l'équipe, elle vivra en Uruguay sa troisième Coupe du Monde, ce qui ne va pas sans responsabilités. Mais elle se dit prête. "La Coupe du Monde U-20 m'a permis de beaucoup apprendre sur le plan footballistique et personnel et je crois que je peux beaucoup apporter à l'équipe." Elle n'est pas la seule. Catalina Coll et Claudia Pina étaient également avec Eva en France et seront deux autres rouages essentiels de cette prometteuse Rojita.

"C'est à nous d'exploiter notre expérience et d'insuffler à l'équipe l'esprit qui fera qu'elle ne renoncera jamais." Cela signifie notamment de raconter aux coéquipières à quoi ressemble une Coupe du Monde et d'apaiser les nerfs le moment venu. "Certaines nous ont demandé à quoi ça ressemblait, parce que beaucoup n'ont jamais participé à une Coupe du Monde. Elles ont la nervosité avant d'aborder cette compétition et elles posent plein de questions."

codvyauz3dvcro7fimxg.jpg

Eva utilise sa propre expérience. "Quand j'ai participé à la Coupe du Monde en Jordanie avec la sélection U-17, j'étais l'une des plus jeunes et je ne m'attendais pas à jouer autant de minutes. Aujourd'hui, je leur dis de travailler et de donner le meilleur d'elles-mêmes à chaque match et à chaque entraînement, car celles qui ne jouent pas beaucoup peuvent être amenées à entrer en jeu à n'importe quel moment et à faire la différence sur un match."

Le Mondial en Uruguay va bientôt commencer et le rêve peut encore se réaliser. "Quand l'année 2018 a commencé, je voulais tout gagner…" Pour l'instant, ce n'est toujours qu'un rêve, mais Eva peut encore boucler l'année 2018 dans la peau d'une championne du monde.