Il faut remonter à l’année 1954 et à la Coupe du Monde de la FIFA™ organisée sur ses terres pour trouver trace de la Suisse en quarts de finale de l’épreuve suprême. En ce 26 juin, ce n’est pas un match comme les autres qui oppose de pays hôte à l’Autriche, au Stade Olympique de la Pontaise de Lausanne.

En effet, le thermomètre indique 40°C, une chaleur extrême qui ne facilite pas la vie des joueurs sur le terrain. Victime d’une insolation dès le début de la partie, le gardien autrichien Kurt Schmied passera le reste de la partie à tituber entre ses poteaux. Malheureusement, le règlement de l’époque n’autorise pas les remplacements, ce qui le contraint à tenir sa place jusqu’au bout.

Malgré la chaleur, c’est une véritable pluie de buts qui s’abat sur les deux équipes. La Suisse mène un temps 3-0, avant de s’écrouler et de rentrer aux vestiaires avec un but de retard (5-4). Neuf buts en une mi-temps, voilà qui n’est pas banal, d’autant que les huit premiers ont été inscrits entre la 16e et la 34e minute de jeu, soit en moins de 20 minutes. Au coup de sifflet final, les Autrichiens s’imposent 7-5. En dépit de cette démonstration de force, ils achèvent leur parcours au tour suivant, battus par la RFA.

Avec 12 réalisations, la "fournaise de Lausanne" reste à ce jour le match le plus prolifique de l’histoire de la Coupe du Monde. Depuis, la Suisse n’a plus jamais atteint ce niveau. La Nati s’est, certes, qualifiée quatre fois pour les huitièmes de finale, mais elle n’a pas été en mesure d’aller plus loin. Elle est toutefois passée tout près de l’exploit lors d’Allemagne 2006, ne cédant qu’aux tirs au but face à l’Ukraine. Ironie du sort, elle quitte la compétition... sans avoir encaissé le moindre but. Seize ans plus tard, le gardien Pascal Zuberbühler détient donc toujours le record du plus petit nombre de buts encaissés sur une édition de la Coupe du Monde.

Au Qatar, la Suisse retrouvera pratiquement les mêmes adversaires qu’il y a quatre ans, en Russie. À l’époque, elle s’était adjugée la deuxième place d’un groupe où figuraient le Brésil, la Serbie et le Costa Rica, avant d’être sortie sans ménagement pas la Suède en huitièmes de finale. La Seleção et les Orlovi seront, eux aussi, présents au Qatar en novembre ; seule la présence du Cameroun viendra modifier, dans une certaine mesure, les données de ce premier tour.

Dans ces conditions, quels sont les éléments qui peuvent faire espérer une qualification de la Suisse pour les quarts de finale, 68 après son échec contre l’Autriche ? Trois éléments, au moins, plaident en faveur des confédérés.

Yann Sommer est devenu incontournable en sélection. Déjà en 2018, le gardien du Borussia Mönchengladbach s’était imposé comme l’un des meilleurs joueurs de son équipe. Depuis, il n’a concédé que deux buts en huit matches de qualification pour Qatar 2022.

Si elle n’a plus dépassé les huitièmes de finale depuis bien longtemps, la Nati présente un bilan tout à fait honorable en phase finale. Sur ses quatre dernières participations, elle a disputé 15 matches au total. Au cours de cette séquence, elle n’a été battue que trois fois dans le temps réglementaire.

Les Suisses n’ont perdu que deux de leurs 21 derniers matches, signant onze victoires au passage. Ces défaites sont intervenues face à l’Italie, durant l’UEFA EURO 2020, puis contre l’Angleterre, à l’occasion d'un match amical disputé en mars. Ils sont en outre restés invaincus tout au long de la compétition préliminaire de Qatar 2022, reléguant l’Italie à la deuxième place.