mardi 04 avril 2017, 13:12

Gluščević, le grand défi d’une petite île

  • Le Serbe Dejan Gluščević est le sélectionneur de l’équipe U-20 du Vanuatu depuis le 24 février 2017

  • Avant de devenir entraîneur, Gluščević était joueur. Il a notamment été élu joueur de l’Année 1995 en Indonésie.

  • Gluščević et le Vanuatu vont participer à leur première compétition FIFA à l’occasion de République de Corée 2017

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  • *Dejan Gluščević est un homme de challenge. Il suffit de jeter un œil sur les deux photos qui ornent la page Twitter du technicien serbe, sélectionneur de l’équipe U-20 de Vanuatu pour s’en convaincre. L’une le représente -petit- au milieu de la pelouse d’un stade gigantesque, l’autre en train d’escalader à mains nues un grand mur de pierres. L’ancien joueur professionnel aime les challenges, et un immense l’attend justement en mai 2017 à l’occasion de la Coupe du Monde U-20 de la FIFA, République de Corée 2017.

Pour la première fois, le Vanuatu et lui vont en effet participer à une compétition FIFA. Si le pays sait depuis quelques mois qu’il sera présent à ce grand rendez-vous, Gluščević, lui, ne s’y prépare que depuis le 24 février 2017, date de sa nomination. "Je crois être la bonne personne pour ce poste", prévient au micro de FIFA.com, cet ancien attaquant reconverti entraîneur en 2002. "Je sais’ m'adapter et utiliser différentes méthodes d’entraînement selon les besoins d‘une équipe."

"Vu mon CV, mes antécédents, mes diverses expériences dans différentes parties du globe, et mes preuves faites dans cette catégorie d’âge, je pense être capable de contribuer au succès de ce pays sur la scène internationale," ajoute-il, après des aventures significatives au Canada à Singapour. "J’ai d’ailleurs eu l’opportunité d’entraîner un grand nombre de joueurs qui ont participé à une Coupe du Monde U-20 de la FIFA, qu’il s’agisse de Canadiens en 2007, ou plus récemment de Serbes, victorieux de la dernière Coupe du Monde, en 2015."

Nous allons faire notre première apparition dans une Coupe du Monde. Rien que pour cela, nous devons nous considérés comme  'petits'. Mais en termes d’envie, de fierté et d’amour pour le pays, Vanuatu a tout d’un grand

.Un objectif de taille Avec des ogres tels que l’Allemagne, le Mexique et le Venezuela, Vanuatu fait figure de Petit Poucet dans un Groupe B relevé. Les Océaniens auront du mal à atteindre la deuxième phase de groupes, où l’attendent potentiellement des équipes du calibre de la France, de l’Argentine, ou du Portugal… Mais Gluščević a fixé un but précis à ses ouailles : "Ce tournoi sera l’occasion de montrer au monde entier de quoi Vanuatu est capable sur un terrain. Il s’agira de représenter à la fois le pays et la famille océanienne du football avec fierté et d’emporter le respect de l’ensemble de la communauté du football". . La grande force Si la défaite 5:0 en finale des qualifications de l’OFC face à la Nouvelle-Zélande a été lourde et a laissé apparaître quelques limites à l'équipe du Vanuatu, cette dernière avait fait preuve d’une certaine rigueur défensive lors de la compétition préliminaire, en ne concédant que deux buts en quatre matches. C’est là sans doute la qualité principale de ce groupe, même si le coach préfère, lui, mettre en avant "le relationnel et l’esprit d’unité qui anime son équipe. Les garçons ont grandi ensemble à la Vanuatu Academy Programme. Ils se connaissent par cœur, et cela pourrait bien les aider," note le Serbe et de promettre : "Notre programme d’entraînement devrait par ailleurs améliorer leur performance globale et leur lecture du jeu."

. De hautes sources d’inspirations L’Islande lors de l’UEFA EURO 2016, Jamaïque et Trinité-et-Tobago aux Coupes du Monde de la FIFA 1998 et 2006 respectivement, Tahiti à la Coupe des Confédérations de la FIFA 2013 sont autant d’exemples de "petites" îles qui ont su s’inviter à la table des grands et que le Vanuatu pourra prendre pour modèle en Corée. "Si l’on regarde plus près de nous, ce que Fidji a été capable de réaliser ces trois dernières années est aussi très inspirant" note Gluščević. "Le fait de se qualifier ainsi pour une Coupe du Monde, puis de réussir dans la foulée à se qualifier pour le Tournoi Olympique de football est matière à donner de l’espoir à un pays comme le Vanuatu, qui rêve que pareille opportunité se présente."

. Un rendez-vous géant Si le défi de sortir des poules paraît colossal pour le Vanuatu, l’exploit de s’être qualifié pour le tournoi est tout aussi immense pour ce petit pays. La performance a déclenché une vague d’enthousiasme sans précédent sur l’île. Les 300 000 habitants que compte la nation seront de toute évidence derrière la sélection dès le 20 mai, date de l’entrée de Vanuatu face au Mexique, à Daejeon.

"Cela fait donc près de 85 ans que l’île attend l’opportunité de montrer ses talents sur la scène internationale", souligne le coach pour conclure. "Je peux assurer que les défis que le Vanuatu doit relever sont autrement plus difficiles en comparaison à ceux dont font face d’autres pays.  Etre capable de surmonter des obstacles au point de se qualifier pour une Coupe du Monde est quelque chose d’extraordinaire. Les Vanuatais vivent et respirent football. Pour les joueurs qui ont réussi, les premiers, le tour de force de qualifier leur pays pour une coupe du monde, c’est quelque chose qui les marquera à jamais."

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