vendredi 09 février 2024, 11:30

Plus rapide, plus compacte, de meilleures gardiennes : Une Coupe du Monde Féminine de la FIFA reflet d'importants progrès techniques

  • Le Groupe d'Étude Technique de la FIFA disposait, lors de la compétition, d'une équipe de 52 analystes qui examinaient chaque joueuse à chaque match

  • Une préparation physique "totalement différente" de celle d'il y a dix ans

  • Évolution à venir concernant les coups de pied arrêtés

Joueuses, sélectionneurs, supporters, médias : Tout le monde a été conquis par la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2023™. Le nombre d'équipes participantes ayant été élargi de 24 à 32, certains craignaient notamment que l’écart de niveau soit trop important entre les nations les plus expérimentées et celles qui débutaient en Coupe du Monde. Il n’en fut rien.

Le nombre de buts par match a diminué de 9 %, passant de 2,81 en 2015 et 2019 à 2,56 en 2023. Dans le même temps, le nombre de clean sheet a augmenté de 14 % par rapport à 2015 et dix matches se sont achevés sur un score nul et vierge, contre quatre en 2015 et 2019 combinés.

Certes, les 0-0 ne font généralement pas le bonheur des organisateurs ni des spectateurs, mais en l’espèce, pour le Groupe d'Etude Technique de la FIFA et les sélectionneurs, la baisse du nombre de buts est le reflet d’une plus grande compétitivité et des progrès de la discipline à l'échelle mondiale.

"Le jeu est plus rapide, les espaces sont plus restreints, les défenses sont plus compactes, les buts sont moins nombreux, les gardiennes sont meilleures", analyse Jill Ellis, qui a remporté deux fois la Coupe du Monde Féminine de la FIFA en tant que sélectionneuse des États-Unis en 2015 et 2019 et qui est désormais membre du TSG. "Avant, seules trois ou quatre équipes disposaient de joueuses qui sortaient vraiment du lot ; aujourd’hui presque toutes les équipes possèdent dans leur effectif au moins une joueuse de classe mondiale."

On constate également une évolution sur le plan tactique : "Il y a beaucoup plus de flexibilité de la part des équipes. Il y a une plus grande rotation des joueuses, des changements de systèmes… Les coaches font de plus en plus d'ajustements, ce qui témoigne de la polyvalence des joueuses et de la qualité de leur entraînement, mais aussi des progrès des entraîneurs et de leur évolution."

Pour Gemma Grainger, sélectionneuse de la Norvège, ces améliorations sont le reflet des efforts impulsés par la FIFA pour le développement la discipline, dans le cadre notamment de sa Stratégie pour le football féminin élaborée en 2018.

"Lorsque je jouais, je n'aurais jamais pu imaginer que de telles infrastructures puissent voir le jour. Si j'avais 15 ans aujourd'hui, le parcours serait tellement différent", explique-t-elle. "C’est dû à l'investissement de la FIFA et du monde entier dans notre sport et à la professionnalisation. Désormais, vous pouvez être une joueuse professionnelle à plein temps, au niveau des clubs comme au niveau national."

Jitka Klimková, avec qui la Nouvelle-Zélande a empoché sa première victoire en Coupe du Monde Féminine de la FIFA, estime qu'il y a eu une amélioration globale et que les joueuses sont désormais sous les feux de la rampe.

"Il s'agit de prendre des décisions beaucoup plus rapides balle au pied, d'avoir un conditionnement différent", explique Klimková. "La préparation physique des joueuse est totalement différente de celle d'il y a dix ans. Les exigences des matchs sont différentes. La pression est beaucoup plus forte."

"Nous sommes heureuses d'être regardées, de voir des stades pleins, et que nos joueuses soient beaucoup plus suivies aujourd’hui. J’ai constaté, dans chaque compartiment du jeu, des progrès incroyables".

Tony Gustavsson, qui a mené l'Australie à sa première demi-finale, ajoute que la psychologie joue également un rôle important. "C'est un sport qui se joue dans les têtes. Au moment de gagner ou de perdre un match, c'est l'aspect mental qui fait souvent la différence".

Pour ce qui est de l'avenir, Jill Ellis prédit une évolution importante concernant notamment les phases arrêtées. "Toutes les équipes ne disposent pas d’une spécialiste des coups de pied arrêtés et c'est ce qui fait souvent la différence. Je pense que ce secteur de jeu va continuer à évoluer et à se développer", affirme-t-elle.

Et de conclure : "Mais d’autres secteurs sont également appelés à évoluer : je pense à l'intelligence globale des joueuses, la sophistication des mouvements, l'interaction, la rotation des postes… Notre discipline n’a pas fini de muter !"

FWWC Technical Study group Kick-off Media Briefing - FIFA Women's World Cup Australia & New Zealand 2023

Le saviez-vous ?

L'équipe FIFA Football Performance Insights collecte des données pendant un tournoi et collabore avec le Groupe d'Etude Technique pour les analyser et les interpréter. La collecte de données a été appliquée de la même manière, qu'il s'agisse de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2023™, de la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022™ ou des tournois FIFA U-17 et U-20 (masculins et féminins).

Les données permettent aux équipes de faire des comparaisons entre les tournois et entre les différents groupes d'âge et les aident à analyser comment se développe la discipline.

Une équipe de 52 analystes a travaillé sur la collecte de données pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2023. Un analyste a suivi chaque joueuse pendant toute la durée du match et a collecté des données sur chacune de ses actions.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le Training Centre.