Le trône d'Afrique penche entre Nord et Sud

Depuis l'introduction de la phase de groupes en Ligue des champions de la CAF il y a 19 ans, on a vu trois fois seulement une équipe d'Afrique australe atteindre la finale. Bientôt quatre, puisque les demi-finales mettront aux prises respectivement deux formations d'Afrique du Nord et deux clubs venus du sud du continent. Le 16 septembre, les Égyptiens de Zamalek recevront à Alexandrie les Marocains du Wydad Casablanca, tandis que Mamelodi Sundowns, champion d'Afrique du Sud en titre, se rend à Ndola le lendemain pour défier les Zambiens de Zesco United.

Deuxième club le plus titré de la compétition avec cinq sacres, Zamalek a terminé deuxième de son groupe derrière les Sundowns. Le club du Caire retrouve le Wydad, emmené par l'entraîneur gallois John Toshack. L'ancien buteur vedette de Liverpool, qui a notamment dirigé le Real Madrid et la sélection galloise, est pour l'instant satisfait de son expérience africaine. "Honnêtement, si nous remportons la Ligue des champions, cette période restera comme l'une des plus riches de ma carrière. On a dû s'adapter à tellement de choses", explique-t-il avant d'évoquer ses projets d'avenir. "Si les choses tournent mal, et cela reste une possibilité, je ne suis pas certain d'avoir la patience de tout recommencer. On fera le point à l'issue de cette demi-finale."

Son homologue de Zamalek, Moemen Soliman, a été confirmé à son poste il y a un mois seulement. En un rien de temps, le successeur de Mohamed Helmy a non seulement hissé les Chevaliers blancs jusqu'au dernier carré de l'épreuve continentale, mais il a aussi ajouté une Coupe d'Égypte au palmarès du club. Mais face au Wydad, Zamalek devra évoluer sans véritable arrière gauche suite à la blessure d'Ali Fathi et aux départs de Mohamed Adel Gomaa et Hamada Tolba. Les Égyptiens n'avaient inscrit qu'un seul latéral gauche sur leur liste pour la Ligue des champions. Un optimisme qu'ils paient aujourd'hui au prix fort.

Les Sundowns brillent de nouveau Les joueurs du Wydad sont bien conscients de la tâche qui les attend, notamment le jeune Reda Hajhouj. Auteur de six buts dans cette compétition, l'attaquant de Casablanca décrit cette rencontre comme une finale avant l'heure. "J'aurais préféré éviter Zamalek à ce stade de la compétition. Cette demi-finale aura la saveur d'une finale", estime-t-il au micro de FIFA.com.

Si les finales 100 % nord-africaines sont monnaie courante en Ligue des champions de la CAF, aucune n'a encore opposé deux clubs d'Afrique australe. L'entraîneur de Mamelodi Sundowns, Pitso Mosimane, espère en tout cas que so équipe y sera. Elle n'a d'ailleurs rien à perdre, après s'être extirpée d'un groupe relevé et d'avoir été repêchée par la CAF, suite à son élimination par l'AS Vita Club en vertu des buts à l'extérieur. "Regardez donc notre poule. Il y avait Zamalek, quintuple champion d'Afrique, l'ES Sétif et Enyimba, titrés deux fois chacun. Nous étions les Petits poucets. Tout le monde nous voyait finir en queue de peloton, mais on a terminé premiers du groupe avec une journée d'avance", rappelle-t-il fièrement.

Face à Zesco, Mosimane devra se passer de son attaquant colombien Leonardo Castro, qui s'est blessé en championnat. "Nous avons beaucoup de joueurs indisponibles et certains ont été transférés. J'espère malgré tout que mon équipe sera à la hauteur de l'événement", annonce-t-il.