Federico Addiechi, responsable du développement durable de la FIFA, a réitéré la détermination de l'instance dirigeante du football mondial à rendre le beau jeu plus durable, tout en admettant que "la route serait longue".

S'exprimant à l'occasion du Forum public 2023 de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Genève, en Suisse, M. Addiechi a souligné les progrès accomplis lors des récents tournois de la FIFA et le nombre croissant de normes de durabilité intégrées dans les procédures de candidature à l'accueil des compétitions.

Malgré ces avancées positives, il a prévenu qu'il restait encore beaucoup à faire. La FIFA entend réduire de moitié ses émissions de carbone d'ici 2030 et atteindre zéro émission nette à l'horizon 2040, conformément à sa Stratégie pour le climat adoptée en 2021 dans la droite ligne de l'Accord-cadre pour le sport au service de l'action climatique des Nations unies.

Nous ne sommes pas au bout de la route. On n'est jamais là où on aimerait être ou là où on devrait être en matière de développement durable. Nous sommes toujours en chemin, a-t-il déclaré pendant le séminaire "Sport, Commerce et Développement durable".

Les effets du changement climatique vont longtemps se faire sentir sur notre sport et sur la société. En tant qu'instance dirigeante du football mondial, nous avons une double responsabilité : rendre notre sport plus résilient afin de surmonter les effets du changement climatique et nous efforcer d'atténuer l'impact de nos activités sur l'environnement. Cette mission est ancrée dans notre Stratégie pour le climat. Il sera extrêmement difficile de diminuer de moitié nos émissions de carbone d'ici 2030. Toutefois, la FIFA s'y est engagée et nous travaillons avec humilité, mais détermination à faire face à l'ampleur du défi." Les candidats à l'organisation des Coupes du Monde de la FIFA 2018 et 2022™ avaient déjà dû intégrer plusieurs normes de durabilité, notamment la certification de construction verte des stades. Cette innovation avait été demandée aux pays hôtes potentiels, à la suite de sa mise en œuvre volontaire à Brésil 2014.

M. Addiechi a noté que Qatar 2022 s'était appuyé sur la vaste expérience engrangée au fil des ans par la FIFA en termes de durabilité des grandes compétitions sportives. La stratégie ambitieuse du tournoi en la matière a permis aux organisateurs de réaliser des progrès majeurs dans plusieurs domaines, dont la réduction de la consommation d'énergie, la gestion des déchets et le recyclage à l'intérieur des enceintes, ainsi que la certification durable de la conception, la construction et l'exploitation des stades. "Nous avons atteint des objectifs de recyclage et de compostage impensables auparavant au Qatar, avec 77 % de déchets recyclés, réutilisés ou compostés. Comparé au pourcentage moyen de recyclage dans le pays, c'est un énorme pas en avant".

Il a également mis en lumière d'autres "héritages positifs de la Coupe du Monde 2022", tel le programme d'accessibilité salué par les supporters handicapés ou à mobilité réduite. De même, le mécanisme de réclamation mis en place pour faciliter le signalement des cas de violation des droits humains et des travailleurs fait désormais partie intégrante des normes imposées par la FIFA aux futurs pays hôtes.

"Les résultats obtenus lors de la mise en œuvre de notre stratégie de développement durable en amont de Qatar 2022 ont donné lieu à de nouvelles avancées et normes pour les Coupes du Monde de la FIFA™ suivantes. Chaque tournoi de la FIFA est l'occasion de tirer des enseignements du passé pour améliorer l'avenir".