jeudi 01 septembre 2022, 12:00

Collina : "La VAR est l’un des plus grands changements dans l’histoire du football"

  • Le 1er septembre marque le sixième anniversaire de la première utilisation de la VAR dans un match international

  • Elle a notamment été utilisée pendant la Coupe du Monde de la FIFA 2018™

  • Au Qatar, une technologie semi-automatique fera sa première apparition

Je me souviens très bien de cette journée. C’était historique. À l’époque, je ne travaillais pas officiellement pour la FIFA. J’étais venu à Bari avec des collègues pour assister au match Italie--France, mais aussi et surtout pour voir l’assistance vidéo à l’arbitrage en action pour la première fois dans une rencontre internationale. Nous étions tous très intrigués et, je peux bien l’avouer, un peu nerveux aussi. C’était une grande première. J'ai passé la soirée dans une petite camionnette à l’extérieur du stade, en compagnie du Président de la FIFA, Gianni Infantino. C’est là qu’était installée la partie technique du dispositif. J’ai donc montré à Gianni comment tout ça fonctionnait. Que de chemin parcouru depuis !

FIFA First "offline" VAR test in Bari - 09-Jan, 2016

C'était le 1er septembre 2016. Au cours des six années suivantes, la VAR n’a pas "tué le football", comme certains l’annonçaient. Elle a naturellement trouvé sa place, au point qu’il est aujourd'hui difficile d'imaginer le football sans elle. Je me rappelle encore de nos premières discussions sur cette technologie, qui devait empêcher les erreurs cruciales sur le terrain. Le sujet a été abordé pour la première fois en 2014 à Belfast, lors d’une réunion de l’IFAB. Sur le moment, tout ça semblait un peu irréel. Mais en l’espace de deux ans, nous sommes passés d’un simple concept à une application concrète dans un match de haut niveau. Tout s’est bien passé, ce soir-là à Bari. Je me souviens que l’une des premières décisions de l’arbitre, Bjorn Kuipers, a bénéficié de l’expertise de la VAR. Malgré tout, nous n’avions que deux ans avant la Coupe du Monde 2018 pour affiner la mise en place. C’était un sacré défi.

Quelques pays seulement étaient familiers de cette technologie et, de ce fait, les arbitres capables de l’utiliser n’étaient pas très nombreux. Le Département de l'Arbitrage de la FIFA et le Département de l’Innovation et de la Technologie ont travaillé très dur. Finalement, la VAR a remporté un franc succès en Russie. C’était la meilleure réponse à apporter à tous ceux qui doutaient de son efficacité. Gianni et moi avons toujours cru dans cette technologie. Nous pensions qu’elle contribuerait à rendre les résultats plus justes. La suite nous a donné raison. Pour autant, nous ne nous sommes pas reposés sur nos lauriers.

La VAR est sans aucun doute l’un des plus grands changements de l’histoire du football. Il a donc fallu un peu de temps pour que chacun puisse en prendre la mesure et s’y habituer. Ces dernières années, nous avons donc accompagné les joueurs, les entraîneurs, les supporters et les journalistes pour les aider à mieux comprendre cette technologie et la façon dont nous l’utilisons. Aujourd’hui, partout dans le monde, les gens ont appris à connaître la VAR. Ils acceptent d’autant mieux les résultats qu’ils connaissent les procédures. Bien entendu, on peut toujours faire mieux. Nous en sommes conscients. Nous savons, par exemple, que certaines décisions prennent encore trop de temps ; nous devons accélérer la procédure. C’est dans cette optique que nous utiliserons la technologie semi-automatique de hors-jeu (SAOT) en conjonction avec la VAR et les arbitres pendant la Coupe du Monde au Qatar.

Cette innovation devrait accélérer la prise de décision, réduire les temps de vérification, notamment en cas de but litigieux. Les arbitres vidéo recevront automatiquement les images de chaque hors-jeu. Nous diffuserons également des images à la télévision et dans le stade, afin que les supporters comprennent chacune de ces décisions. Cette technologie va contribuer à améliorer les résultats de la VAR, grâce aux "ballons connectés", qui indiquent le moment exact du contact, et au système de suivi des joueurs, qui détermine la position de chaque acteur. Conformément à la Vision du Président 2020-2023, la FIFA continue de mettre la technologie au service des arbitres pour rendre notre sport toujours plus juste et plus transparent.

Le perfectionnement et le développement sont deux sujets très importants à nos yeux. C’est la raison pour laquelle nous réfléchissons toujours à de nouvelles applications. Par exemple, l’utilisation d’une "VAR allégée", un système moins gourmand en caméras et plus adapté aux championnats et aux compétitions plus modestes. Dans les mois à venir, nous essaierons de continuer à diffuser la VAR dans le monde. Des tests sont actuellement en cours. Les premiers résultats sont encourageants. Nous réfléchissons à une solution plus simple et moins coûteuse. Notre objectif reste inchangé : permettre à davantage d’associations membres d’accéder à la technologie. La VAR devient de plus en plus mondiale, grâce à la centaine d’associations membres et d’organisateurs de compétitions qui l’utilisent aujourd’hui. Nous avons parcouru un long chemin depuis cette soirée passée une petite camionnette à Bari, il y a six ans. Nous pouvons être fiers du travail réalisé par la FIFA autour de la mise en œuvre de la VAR.

Arbitres assistants vidéo

Quatre techniciens vidéo sont chargés de sélectionner et fournir les meilleures images.

Arbitre assistant vidéo

Le VAR surveille la caméra principale sur le moniteur supérieur et vérifie ou examine les incidents sur le moniteur quadruple. Il est chargé de diriger l'équipe VAR et de communiquer avec l'arbitre sur le terrain de jeu.