mardi 05 février 2019, 08:03

Beckie veut changer le bronze en or

  • Janine Beckie va disputer sa première Coupe du Monde

  • Elle évoque sa première saison en Angleterre

  • Selon elle, le Canada peut remporter France 2019

L’équipe du Canada qui entame sa préparation pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, France 2019™ s'est mise à l'heure européenne. En effet, plusieurs internationales évoluent chez des poids lourds du continent, à l’image de Lyon, du Paris Saint-Germain ou encore de Manchester City.

Janine Beckie fait partie de ce groupe d'expatriées. L’attaquante de 24 ans, qui frôle la barre des 50 sélections à l’approche de sa première Coupe du Monde Féminine, a quitté le Sky Blue FC (États-Unis) pour rejoindre Manchester City en août 2018. Pour le moment, sa première saison anglaise se déroule sous les meilleurs auspices.

"Ça n’a rien à voir avec ce que j’ai connu aux États-Unis, mais ça me plaît beaucoup", confie la jeune femme dans un entretien accordé à FIFA.com. "Le jeu est très différent. Ça tombe bien, j’étais justement à la recherche d’un environnement qui m’obligerait à me remettre chaque jour en question avant la Coupe du Monde."

"D'autres Canadiennes ont fait le même choix. Kadeisha Buchana et Ashley Lawrence ont pris un gros risque en signant à Lyon et au PSG directement après l’université, mais le pari s’est révélé payant pour elles. Le football féminin canadien a tout à gagner à voir ses internationales faire leurs valises pour l’Europe", assure-t-elle.

Au cas où la perspective de rejoindre l’un des plus grands clubs européens du moment n’aurait pas suffi à la décider, Beckie a également reçu les encouragements de l’une des plus grandes footballeuses de sa génération. Ancienne coéquipière de Beckie à Houston Dash et Sky Blue, Carli Lloyd a elle-même fait un passage en prêt à City. La Canadienne a donc pu profiter de quelques conseils avisés avant son départ.

"Elle ne m’a dit que du bien de ce club", poursuit notre interlocutrice. "Elle n’est pas restée longtemps, mais l’équipe, le style de jeu et la culture du football à Manchester l’ont séduite. Elle m’a chaudement recommandé de tenter ma chance et, aujourd’hui encore, nous sommes toujours en contact."

Le saviez-vous ?

Beckie a marqué 20 secondes après le coup d’envoi lors d’un match du Tournoi Olympique de Football Féminin, Rio 2016

Manchester City est directement impliqué dans la course au titre en FA Women’s Super League. Sur le terrain, Beckie est de tous les combats, mais elle apprécie également de découvrir d’autres façons d’aborder le football.

"Outre la culture, je crois que les aspects physiques et techniques constituent la principale différence. Aux États-Unis, les équipes se concentrent davantage sur les transitions. Ça demande une grosse qualité athlétique. En Europe, le jeu est davantage basé sur la conservation du ballon."

"En Angleterre, même les équipes mal classées essayent de faire le jeu. C’est quelque chose que je trouve très intéressant."

Si Beckie se consacre entièrement à son club pour le moment, son attention devrait petit à petit se reporter sur France 2019. Le Canada a remporté la médaille de bronze lors des deux dernières éditions des Jeux Olympiques. À Rio, Beckie s’est illustrée en marquant trois buts. Pourtant, les Canucks ne sont encore jamais montées sur le podium d'une Coupe du Monde Féminine.

Voilà une anomalie que les protégées de Kenneth Heiner-Moller sont bien décidées à corriger.

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"Nous allons tout faire pour gagner. Nous irons en France avec l’ambition de passer devant tout le monde", affirme Beckie. "Nous avons le talent, les structures, les joueuses, l’encadrement... tous les ingrédients sont réunis. Ces deux médailles de bronze nous ont fait beaucoup de bien. Désormais, les supporters sont à fond derrière nous."

"Nous serons l’équipe la mieux préparée l’été prochain, je vous le garantis. Si vous saviez le travail qu’abattent nos entraîneurs au quotidien, vous aussi, vous en seriez convaincu. Nous avons hâte d’entrer dans le vif du sujet... et de rapporter le trophée à la maison !", sourit la buteuse.

Les adversaires du Canada en France

  • Cameroun : "C’est un peu l’inconnue du groupe, mais je pense que ce sera un match intéressant pour nous."

  • Nouvelle-Zélande : "C’est une équipe qui aime contrôler le milieu de terrain et qui possède de bonnes joueuses. Je pense qu’elle va nous poser des problèmes."

  • Pays-Bas : "Les Néerlandaises seront nos principales rivales. Elles ont gagné l’Euro et elles comptent beaucoup de footballeuses exceptionnelles dans leurs rangs, comme Lieke Martens et Shanice van de Sanden."

Si les Canadiennes veulent entrer dans l’histoire à l’occasion de France 2019, elles auront tout intérêt à profiter des conseils et de la sagesse des expérimentées Diana Matheson et Christine Sinclair, qui totalisent à elles deux 476 sélections. Par ailleurs, l’inusable Sinclair n’est plus qu’à six longueurs du record de buts en équipe nationale établi par l’Américaine Abby Wambach (184 réalisations).

"Diana a dû gérer quelques blessures ces dernières années. Ces ennuis de santé l’ont empêchée de participer aux stages, mais elle reste incontournable. Je ne connais personne qui travaille aussi dur qu’elle. Quand on a la chance d’avoir des coéquipières qui comptent plus de 200 sélections et qu’on n’a jamais disputé une Coupe du Monde, il ne faut pas hésiter à s’appuyer sur elles", affirme Beckie, avant de conclure en évoquant la meilleure buteuse de l'histoire du Canada.

"On ne peut pas vraiment mettre des mots sur tout ce que Christine apporte à cette équipe. Notre capitaine va sûrement devenir la meilleure buteuse internationale de tous les temps. Elle veut finir sa carrière en beauté mais, jusqu’à présent, le Canada n’a que rarement été à la hauteur de ses ambitions."