mardi 10 mars 2020, 06:18

McCormick, changement de discipline pour un rêve olympique

  • Jenna McCormick a évolué au plus haut niveau dans deux sports l’an dernier

  • La défenseuse centrale espère porter les couleurs de l’Australie aux JO 2020

  • France 2019 l’a incitée à remettre l’ouvrage sur le métier

Quand Jenna McCormick était à l’école, les débuts de récréations suivaient toujours le même rituel : deux garçons en uniforme scolaire composaient les équipes et le premier nom à sortir était invariablement celui de Jenna. Début 2019, le nom de McCormick était encore à l'honneur à l’Adelaide Oval lorsqu’elle a remporté le championnat national de football australien avec Adelaide Crows devant 50 000 spectateurs. Cette rencontre a établi ce qui était, jusqu’à cette semaine, le record national d’affluence pour un événement sportif féminin.

Jenna reconnaît avoir eu "la chair de poule" en voyant le nombre de spectateurs s’afficher sur l’écran géant. Sa carrière dans le football australien, le sport le plus populaire du pays, semblait alors toute tracée.

Sauf qu’en novembre dernier, on retrouvait McCormick sous les couleurs des Matildas. Placée en défense centrale pour ses débuts internationaux, son sang-froid masquait son bouillonnement intérieur, la joueuse de 25 ans reconnaissant qu’elle était aux bords des larmes après cette rencontre face au Chili.

Joueuse plutôt discrète en W-League depuis ses débuts en 2012, elle a été sur le point de tout laisser tomber il y a deux ans. Mais, en quatre sélections depuis ses débuts en novembre, elle peut désormais rêver d’une participation aux Jeux Olympiques. L’Australie a fait un grand pas vers le Tournoi Olympique de Football féminin, Tokyo 2020 en l’emportant 5-0 face au Viêt-Nam à l’aller de la double confrontation qualificative. Il lui restera à finir le travail ce mercredi au Viêt-Nam.

La sensation d'avoir progressé

Il y a quatre ans, McCormick a suivi le parcours des Matildas aux Jeux Olympiques de Rio, sans même espérer un jour évoluer sur cette scène réservée à l’élite."Je suivais les filles mais jamais je n’aurais imaginé me retrouver à leur place un jour car pour être honnête, je ne me trouvais pas au niveau", raconte l’intéressée au micro de FIFA.com. "Ce n’était pas dans mes plans. Ces deux dernières années, je me voyais atteindre le haut niveau, un point c’est tout. Mais j’ai la sensation d’avoir progressé. Le fait d’avoir été dans le groupe ces six derniers mois m’a bien aidée."

Contrairement à nombre de ses anciennes coéquipières dans l’Australian Rules, - le football australien - McCormick vient d’une famille 100 % "soccer". Son père Brian était une figure du club de football local à Mount Gambier et la Jenna a découvert le ballon rond à l’âge de deux ans.

Le déclic

Malgré son lien naturel avec le football, Jenna a failli couper le cordon suite à une expérience malheureuse en Norvège couplée aux sirènes du sport national australien. "Ça a été un sacré casse-tête. Début 2018, j’étais convaincue que j’allais uniquement jouer à l’AFL (l’Australian Rules) et à ce moment-là, ça m’allait très bien", raconte-t-elle. "Entre le moment où j’ai eu envie d’arrêter, celui où j’ai senti la passion du jeu revenir, puis celui où je me suis dit que je voulais aller plus loin, tout est allé assez vite."

Le fait de suivre le beau parcours des Matildas à la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, France 2019™ a également joué le rôle de déclic. "Le "travail n’était pas fini", comme le dit McCormick. "Suivre la Coupe du Monde Féminine m’a motivée à faire le choix entre les deux sports et ça m’a menée là où je suis aujourd’hui."

"J’avais les Jeux Olympiques en tête, et c’est une chose pour laquelle je veux me battre. J’ai fait des sacrifices pour en arriver là et je veux faire partie du groupe lorsqu’il sera annoncé", conclut-elle.