mardi 27 novembre 2018, 14:14

Un atelier où l'éthique et le ludique vont de pair

  • Uruguay 2018 a accueilli la troisième édition des ateliers d'éthique

  • L'activité a bénéficié à toutes les participantes au tournoi

  • L'audiovisuel, un support de base pour se divertir et apprendre

Toute personne qui offense quelqu'un avec un commentaire sur sa race, sa couleur, sa langue, sa religion ou son origine sera suspendue pendant ____ matches.

"Ils l'ont dit dans la vidéo : 5 matches", s'exclame Michell Lugo, avant de choisir cette option sur la tablette. La case est cochée en vert, ce qui confirme que la réponse est correcte. Les quatre coéquipières de la capitaine colombienne célèbrent la chose comme si leur partenaire venait de marquer. La scène s'est répétée à plusieurs reprises lors des Ateliers d'Éthique de la FIFA, qui ont réuni du 10 au 15 novembre les 16 équipes engagées dans la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA, Uruguay 2018.

L'objectif : parler du racisme et de la discrimination ; du harcèlement et de l'égalité des sexes ; des cadeaux, des pots-de-vin et de la corruption. Autant de sujets cruciaux pour des jeunes joueuses qui font leurs premiers pas sur la scène internationale. Sujets cruciaux, mais traités de façon ludique.

"Le concept est de combiner le plaisir avec le sérieux de l'éthique", explique Laura Dijak, Juriste experte en éthique à la FIFA et membre de l'équipe chargée d'animer les 16 ateliers organisés sur les trois sites du tournoi. "Nous cherchons une manière correcte d'aborder les problèmes, avec de nouveaux outils tels que les tablettes et les présentations interactives, en utilisant le côté compétitif des joueuses, qui cherchent toujours être les meilleures et en l'occurrence à devenir 'championnes de l'éthique'. Ça a bien fonctionné", ajoute Dijak.

Le jeu

  • Chaque sélection est divisée en équipe de 5 ou 6 personnes parmi les joueuses

  • Les participantes débattent puis répondent à des questions à choix multiples concernant les présentations et des aspects qui s'appliquent au football féminin

  • Une bonne réponse du premier coup rapporte 3 points, et 1 point à la deuxième tentative

  • Les deux équipes qui totalisent le plus grand nombre de points jouent "la finale" : le défi consiste à essayer de placer un ballon de la tête à l'intérieur d'une boîte, avec l'aide d'une FIFA Legend. L'équipe qui réussit le plus grand nombre de fois est déclarée vainqueur

Il y a un temps pour tout dans le salon. C'est l'occasion par exemple de se familiariser avec l'outil d'alerte en ligne BKMS, mais aussi de réfléchir et de discuter. "L'atelier a été incroyable, très interactif, et c'est ce que l'on recherchait. Ça nous a intéressées de bout en bout. Les informations étaient claires et précises. Nous avons suivi avec beaucoup d'attention et c'était même très plaisant", explique Jordyn Huitema, la capitaine du Canada. "Personnellement, je crois que l'égalité des sexes est l'une des questions les plus importantes. Il y a eu beaucoup de progrès ces dernières années, mais pas suffisamment."

La Colombienne Michell Lugo acquiesce : "J'ai l'impression que nous sommes dans une lutte quotidienne pour l'équité. Il est clair pour nous que tout cela est lié aux résultats. Nous devons donner pour recevoir, et c'est ce que nous nous efforçons de faire".

Colombia team is seen during the Ethics Workshop in Montevideo

Veronica Boquete, dans son rôle de FIFA Legend, fait le tour des groupes et les aide. Elle s'entretient ensuite avec les filles, qui sont surprises d'apprendre que l'Espagnole a joué un rôle déterminant pour qu'il y ait des équipes féminines dans le jeu vidéo de la FIFA. "Mon rôle dans l'atelier est celui d'une joueuse expérimentée qui parle à de plus jeunes joueuses de son vécu et de sujets importants pour moi et pour la FIFA. J'aurais aimé pouvoir bénéficier de ce genre d'accompagnement quand j'avais leur âge, mais à l'époque il n'y avait pas de Coupe du Monde U-17", confie-t-elle à FIFA.com.

"Il est essentiel d'aborder ces thèmes maintenant, c'est-à-dire au début de leur parcours. Parce que comme je leur ai dit pendant l'atelier, elles ont une responsabilité par rapport à l'avenir, qui sera de laisser le football féminin dans une meilleure situation que ce qu'elles ont trouvé au départ."

La journée se termine dans la bonne humeur. Parmi les prix, il y a des cartons jaunes et des cartons rouges, que les joueuses utilisent pour s'amuser, sans toutefois perdre de vue l'essentiel, à savoir être prêtes à faire ce qu'il faut, quand il le faut.

Le saviez-vous ?

L'Atelier d'Éthique a débuté en tant que projet pilote avec sept sélections lors de la Coupe du Monde U-17 de la FIFA, Inde 2017, et s'est poursuivi avec 15 équipes à la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, France 2018. Uruguay 2018 est le premier tournoi où l'atelier a réuni toutes les nations participantes.