samedi 22 octobre 2016, 02:04

Nagano se console avec le gros lot

Fuka Nagano, la capitaine du Japon, pensait que son aventure en Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA s'était achevée sur une défaite face à la RDP Corée en finale, aux tirs au but. En séchant ses larmes, elle n'imaginait pas que son histoire allait s'offrir un somptueux épilogue.

Lauréate de l'épreuve en 2014, la milieu de terrain était déjà entrée dans l'histoire du tournoi en devenant la première joueuse à disputer deux finales de cette compétition. Pour couronner le tout, elle a également été désignée meilleure joueuse de Jordanie 2016. Si cette récompense paraît largement méritée au vu de ses performances, elle a également eu un effet inattendu. Il faut dire que Nagano ne s'attendait pas du tout à cette conclusion, comme elle le confie à FIFA.com.

"Je ne pensais qu'à soulever le trophée et à mener mes coéquipières à la victoire, comme tout capitaine qui se respecte. Je n'aurais jamais osé rêver du Ballon d'Or. Je ne pensais pas un instant le remporter", assure-t-elle. "Cela dit, c'est une récompense qui signifie beaucoup pour moi. Je me suis un peu laissée submerger par mes émotions au coup de sifflet final. Je n'étais pas du tout prête à recevoir de genre de nouvelle. Maintenant que les choses se sont calmées, je me sens extrêmement fière. Je n'ai pas réussi à remporter le titre que je convoitais avec mes partenaires, mais cette récompense doit beaucoup à leur contribution et à la façon dont nous avons joué tout au long du tournoi. Si j'ai fait bonne impression, c'est grâce à mes coéquipières. Je remercie tous les membres de l'équipe : les entraîneurs, les encadrants et les joueuses. Tout le monde a toujours été là pour moi. Sans leur soutien, je n'aurais jamais remporté ce prix."

Nagano a pris le temps d'analyser la situation et de se remettre de ses émotions avant de prononcer ces paroles pleines de modestie. Pourtant, des heures après la finale, elle reste incapable d'expliquer la défaite du Japon. De fait, la capitaine nippone n'avait jusqu'à présent connu que la victoire en Coupe du Monde Féminine U-17. Avant cette finale, elle avait remporté les 11 matches auxquels elle avait pris part. Au cours de cette séquence, le Japon a inscrit 40 buts et n'en a encaissé que trois. Mais ces Petites Nadeshiko à qui rien ne résiste ont trouvé face à elles une RDP Corée intraitable.

Après 90 minutes improductives, la rencontre avait besoin d'une héroïne malheureuse pour basculer. Rio Kanekatsu a dû endosser ce rôle peu enviable. "J'ai parlé à Rio et je lui ai dit que ce n'était pas de sa faute", poursuit Nagano. "Je le pense sincèrement. Nous n'avons pas perdu à cause des tirs au but ; nous avons échoué parce que nous n'avons pas su faire la différence pendant le temps réglementaire. Toute l'équipe en porte la responsabilité. Nous n'avons pas fait ce qu'il fallait pendant 90 minutes. Quand tout se joue aux penalties, c'est uniquement une question de chance."

Nagano se montre un peu sévère en blâmant l'ensemble de l'équipe. Le Japon a dominé les débats tout au long d'une rencontre de très haut niveau. Les sélectionneurs des deux équipes ont d'ailleurs adressé leurs félicitations aux Petites Nadeshiko pour leur performance. À la lumière des paroles de son entraîneur Naoki Kusunose, qui juge les prestations de son équipe "très satisfaisantes", Nagano porte un regard plus conciliant sur son expérience.

"Nous n'avons pas eu beaucoup de chance. Nous avions échoué face à la Corée du Nord en Championnat d'Asie, mais ce match était complètement différent", estime-t-elle. "Nous avons beaucoup progressé depuis, et nous avons livré quelques belles performances. Ça n'a pas suffi pour enlever le titre et nous en sommes toutes très tristes. Je pense tout de même que nous pouvons être fières du jeu que nous avons produit. Nous n'avons pas soulevé le trophée, mais nous avons donné une bonne image du football japonais. Nous nous sommes présentées comme une équipe qui pratique un jeu de qualité et qui respecte ses adversaires. Je crois que le public a adhéré à nos valeurs."

C'est le moins que l'on puisse dire. Si les Japonaises en général et Nagano en particulier continuent d'afficher les mêmes ambitions dans le jeu, sa belle histoire ne fait peut-être que commencer.