lundi 18 mai 2020, 05:00

Theerathon, l'Éléphant de Guerre part en conquête

  • Theerathon Bunmathan collectionne les exploits en club et en sélection

  • Le latéral thaïlandais est entré dans l’histoire la saison dernière

  • Il veut qualifier la Thaïlande pour sa première Coupe du Monde

Theerathon Bunmathan est entré dans l’histoire en devenant le premier Thaïlandais à remporter la J-League. Cet exploit lui a ouvert de nouveaux horizons, et il court désormais après une autre première : qualifier les Éléphants de Guerre pour la Coupe du Monde de la FIFA.

En club comme en sélection, le latéral gauche adroit techniquement est systématiquement en charge des coups de pied arrêtés. D’un gabarit modeste, Theerathon possède a réussi à se faire une place chez l’un des nouveaux ténors de la J-League, Yokohama F Marinos. Son profil offensif a plu à l’ancien sélectionneur australien Ange Postecoglou, qui a fait de l’international thaïlandais l’une de ses premières recrues. Le pari n’a pas tardé à se révéler payant : dès sa deuxième saison au Japon, Theerathon a offert un titre à son nouveau club, qui n’avait rien gagné depuis 15 ans.

Le Thaïlandais a été repéré lors d'un passage en prêt à Vissel Kobe, alors qu’il évoluait aux côtés de Lukas Podolski et d’Andrés Iniesta. Auparavant, il portait les couleurs de Muangthong United, l’un des poids lourds du championnat de Thaïlande. À la surprise générale, le nouveau venu a réalisé une saison pleine, au point d’éclipser les nombreux Brésiliens de J-League. Lors de l’ultime journée de la saison 2019, Theerathon s’est illustré en signant un but et une passe décisive au cours du match qui a scellé le sacre de Yokohama.

Prendre de la hauteur

Depuis les années 1980, plusieurs joueurs thaïlandais ont tenté leur chance au Japon et aujourd'hui, plusieurs internationaux évoluent en J-League. L’attaquant Teerasil Dangda a posé ses valises à Shimizu S-Pulse, tandis que le milieu de terrain Chanathip Songkrasin a rejoint Consadole Sapporo, le club de Hokkaido. "J’ai toujours rêvé de jouer en J.League", assure Theerathon au micro de FIFA.com. "Je m’étais dit que, si je quittais un jour la Thaïlande, ce serait pour partir au Japon. C’est un championnat qui m’attire davantage que la Super League chinoise ou la A-League australienne. Ce que j’ai vécu au ici m’a amené à me remettre en question. J’ai appris à être toujours plus ambitieux. Il m’a fallu deux ou trois mois pour m’adapter aux exigences de la J-League, à la culture japonaise et au climat."

Pour sa première expérience à l’étranger, il a dans un premier temps pris de la hauteur pour suivre les matches. Il s’installait tout en haut des tribunes afin de comprendre ce qu'on attendait de lui au niveau du placement. "J’ai aussi pu mieux cerner l’organisation offensive et défensive. J’avais besoin de ces informations pour réussir ma transition", précise-t-il. "Les Thaïlandais ont tout à fait leur place en J-League. Il y aura certainement des opportunités à l’avenir, mais il faut que les jeunes comprennent que ce sera dur et qu’il faudra surmonter certaines difficultés. Une bonne technique ne suffit pas."

Une dernière chance

Depuis une dizaine d’années, le football thaïlandais a le vent en poupe. L’an dernier, l’équipe nationale a atteint les huitièmes de finale de la Coupe d’Asie de l’AFC, ce qui ne lui était plus arrivé depuis 47 ans. Les Éléphants de Guerre se sont même offert le luxe de prendre l’avantage, avant de s’incliner face à la RP Chine. L’Australie, vétéran de la Coupe du Monde 2018, a dû puiser dans ses réserves pour arracher le nul (2-2) à Bangkok avant de valider son ticket pour Russie 2018. La Thaïlande s’était qualifiée pour le Tour 3, en devançant notamment l’Irak, ancien champion d’Asie.

Theerathon et ses coéquipiers espèrent renouveler l’exploit dans les qualifications pour Qatar 2022. Ils occupent actuellement la troisième place d’un Groupe G qui n’a pas encore livré tous ses enseignements. Avec respectivement une et trois longueurs de retard sur la Malaisie et le Viêt-Nam, tous les espoirs sont permis. "La Thaïlande progresse petit à petit, notamment grâce à certains joueurs qui, comme moi, évoluent dans des championnats compétitifs à l’étranger", admet le défenseur de 30 ans. "Pour aller plus loin, nous devons disposer d’un effectif de qualité. Qatar 2022 représente ma dernière chance de participer à une Coupe du Monde, donc il faut aller chercher chaque victoire pour que la Thaïlande obtienne les résultats qu’elle mérite", conclut-il.