samedi 07 novembre 2020, 06:24

Mette et les Requins parmi les gros poissons

  • Djibouti a réalisé d’énormes progrès depuis l’arrivée de Julien Mette

  • Le capitaine des Requins de la Mer Rouge ne trait pas d'éloges à son sujet

  • Daoud Waiss se livre sur son sélectionneur et les qualifications pour Qatar 2022

"De la rigueur, du beau jeu, de l’intelligence, de l'élégance, de la fierté, du travail et de l’engagement". C’est par ces mots que le capitaine de Djibouti, Daoud Waiss, décrit l'action de son sélectionneur Julien Mette. Il faut dire que le Français multiplie les exploits depuis son arrivée à la tête des Requins de la Mer Rouge, l’an dernier.

"Il est jeune et ambitieux. Il ne s’est pas contenté de changer notre façon de jouer ; il a aussi fait bouger les mentalités. Désormais, nous avons foi en nous-mêmes. La façon dont il prépare ses séances d’entraînement n’a rien à voir avec ce que nous avons connu par le passé, que ce soit au niveau théorique ou pratique," poursuit-il. "C’est la première fois que nous avons un sélectionneur qui nous propose une philosophie sur mesure."

Avant l’arrivée de Julien Mette, Djibouti avait pris la mauvaise habitude d’enchaîner les défaites. L’équipe nationale a par ailleurs dû purger une suspension de deux ans. "J’ai commencé par exposer ma philosophie, ainsi que la nature des relations que je souhaitais entretenir avec les joueurs. J’ai également dû faire évoluer les mentalités en les invitant à se fixer des objectifs réalistes" explique Mette. "À force d’accumuler les revers, les joueurs en étaient venus à considérer la défaite comme inévitable. Je me suis donc attaché, dans un premier temps, à les remettre en confiance."

Une révolution sur le banc

"Je me suis basé sur des programmes hebdomadaires, à raison de deux séances par jour. Djibouti ne possède pas de centres de formation. J’ai donc dû introduire des séances vidéo et éducatives car les joueurs ne connaissaient pas certains principes de base. J’ai également insisté sur la passion et le patriotisme car nous représentons un pays", détaille-t-il. "Je leur ai montré des images de l’équipe du Chili, mais aussi des vidéos de Lorenzo Insigne et José Callejon à Naples pour leur prouver qu'il n’est pas nécessaire d’être imposant physiquement pour bien jouer. Nous avons essayé d’améliorer leur placement sur le terrain. Enfin, nous avons renouvelé la moitié du groupe."

Ici, les gabarits plus petits n’étaient pas très appréciés ; moi, je pense au contraire que ça peut être un avantage et je veux que mes joueurs partagent cette conviction
Julien Mette

Parmi les grands

Ce travail de fond a porté ses fruits et, pour la deuxième fois de son histoire, Djibouti a validé son billet pour le deuxième tour des qualifications africaines pour la Coupe du Monde, après avoir éliminé l'Eswatini. "En 2015, cette équipe nous avait battus 6-0. J’étais sûr que nos adversaires allaient nous sous-estimer. Nous avons étudié leur jeu à fond. J’ai constaté qu’ils utilisaient toujours la même formation et les mêmes joueurs, ce qui m’a facilité les choses. Nous avons montré que nous étions désormais capables de surmonter des situations difficiles en déplacement, surtout lorsqu’ils se sont mis à presser très haut."

Désormais, le deuxième tour des qualifications pointe à l’horizon. "Nous sommes l’équipe la moins forte du groupe", prévient Mette lorsqu’on l’interroge sur les chances de Djibouti. "Nous connaissons tous nos adversaires. L’Algérie et le Burkina Faso ont plusieurs internationaux expatriés en Europe et même le Niger nous devance largement au classement mondial. Je ne veux pas me fixer d’objectifs mais tous les matches se gagnent sur le terrain et je sais qu’en football, tout est possible."

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