samedi 30 juin 2018, 21:06

Festival de la Fondation FIFA : le football peut changer des vies

  • Un tournoi sur la place Rouge de Moscou en point d’orgue de dix jours de festivités

  • Le fair-play au cœur des préoccupations des 48 ONG participantes

  • Les jeunes leaders repartiront avec des souvenirs inoubliables

Pour certaines personnes, la pratique du football est un accomplissement en soi. Il suffit par exemple de voir Abu Sesey, amputé de la jambe droite à l’âge de cinq ans à cause d’un conflit en Sierra Leone. Sesey est l’un des nombreux acteurs du Festival de la Fondation FIFA qui a eu lieu toute la semaine à Moscou. Vendredi, les participants ont pu prendre part à un tournoi organisé sur la place Rouge.

"J’aime le football. Quand je joue, je me sens en paix. J’ai l’impression de n’avoir jamais été amputé. Sur le terrain, on a le sentiment d’être tous égaux", explique le jeune homme de 16 ans, originaire de Freetown.

L’histoire d’Abu Sesey est unique, mais fait écho à un thème commun à plupart des jeunes présents à Moscou : le football a le pouvoir d’unir, de motiver et de changer des vies.

"Le football est bien plus qu’un simple sport. C’est un outil fantastique qui contribue à rendre le monde meilleur", rappelle Federico Addiechi. Le chef du département Développement Durable et Diversité de la FIFA s’est exprimé dans le cadre du festival, qui a rassemblé 48 organisations non gouvernementales issues de 38 pays. En marge du football, les participants ont également pu suivre un programme de leadership.

Pendant dix jours, plusieurs FIFA Legends ont assisté au Festival de la Fondation FIFA : Karina LeBlanc (Canada), Roberto Carlos (Brésil), Christian Karembeu (France), Stipe Pletikosa (Croatie) et Dimitry Sennikov (Russie), entre autres. "C’est l’occasion pour la FIFA de saluer les organisations qu’elle soutient au quotidien depuis des années et qui utilisent le football pour s’attaquer à des questions sociales. Pour ces jeunes gens, choisis en raison de leur potentiel et de leur engagement au service du progrès social, cet événement représente une formidable opportunité", poursuit Addiechi.

Faire tomber les barrières Fatuma Adan était présente, à la tête d’une délégation de l’initiative Horn of Africa Development. L’avocate kényane et militante pour la paix peut témoigner du pouvoir du football. Témoin d’un conflit tribal dans son enfance, elle a lancé le programme Shoot to score, not to kill (“Tirer pour marquer, pas pour tuer”) afin de briser le cercle vicieux de la violence dans le nord du Kenya.

"Il faut remplacer les AK47 par un ballon", explique-t-elle. "Il y a une formation qui va avec le championnat. Après les matches, on discute autour des thèmes de la violence et de l’égalité des sexes. Le football facilite le dialogue avec les jeunes. Il permet de créer un lien qui transcende la couleur, la tribu, l’ethnie et la religion."

Adan a joué un rôle essentiel dans l’accès des jeunes filles au football. Parallèlement, elle s’est appliquée à mettre en premier ligne des sujets tabous, comme la mutilation des organes génitaux féminins (FGM). "Les femmes musulmanes ne jouent pas souvent au football. Dans ma jeunesse, les jeunes filles n’avaient pas le droit de pratiquer un sport, à cause de la culture et de la religion. En tant que femme musulmane, je voulais ouvrir des portes pour d’autres. Nous travaillons également à briser la loi du silence autour de questions dont nous n’avons le droit de parler. La FGM est illégale, mais des drames ont lieu tous les jours, dans l’ombre. Grâce au football, nous pouvons aborder ces sujets. Nous avons déjà brisé le silence ; maintenant, nous voulons mettre un terme à ces pratiques", poursuit Adan.

Un rêve devenu réalité Comme beaucoup d’autres jeunes joueuses, Amreen Taj n’avait jamais quitté son pays avant de venir à Moscou. Originaire de Bangalore, en Inde, elle a voyagé avec la fondation Dream a Dream, qui aide les jeunes issus de milieux défavorisés à surmonter l’adversité pour s’épanouir.

"C’était la première fois que je montais dans un avion. Je n’arrive pas à croire que je suis en Russie. Je suis tellement heureuse d’être là", confie la jeune fille. "Esprit d'équipe, égalité et célébration", voilà comment Taj résume football3, la méthodologie conçue par streetfootballworld, qui fait office de fil conducteur à l’ensemble du festival. Avec football3, les équipes mixtes définissent les règles, avant d’entamer la partie. Elles se retrouvent après le coup de sifflet final pour réfléchir ensemble sur leur attitude. Les buts et les points attribués pour le fair-play sont additionnés afin d'obtenir le score final. Tout ceci contribue à changer des vies, partout dans le monde.

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