lundi 04 avril 2022, 08:48

2 juillet 2010 : El Loco, entre coup de folie et coup de génie

  • Le 2 juillet 2010, l'Uruguay a battu le Ghana en quart de finale d'Afrique du Sud 2010

  • D'une Panenka, Sebastian Abreu a inscrit le tir au but de la victoire en 2010

  • Les deux équipes se retrouvent en phase de groupes de Qatar 2022

L'Uruguay et le Ghana se retrouvent dans le Groupe H de la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022™. Il y a 12 ans, cette rencontre a donné lieu à l'un des plus grands moments de la Coupe du Monde de la FIFA™ 2010.

Sebastian Abreu tient au bout du pied le retour de l'Uruguay en demi-finale pour la première fois depuis 40 ans. En face, le Ghana est à un cheveu d'entrer dans l'histoire. Dans les tribunes du Soccer City de Johannesburg, le public à majorité africaine manifeste bruyamment son soutien aux Black Stars et son espoir de voir El Loco échouer.

Bien des joueurs auraient craqué sous la pression. D'autres auraient opté pour la sécurité en décochant un tir en force à ras de terre dans le coin du filet. Abreu a choisi l'audace et dans un tonnerre de vuvuzelas, il a imposé sa loi d'une insolente pichenette.

Ce pari insensé, qui risquait de l'exposer à la colère d'un pays tout entier en cas d'échec, est typique de l'excentrique attaquant charrúa, à en croire ses coéquipiers.

"Il n'en est pas à sa première extravagance, nous y sommes habitués", assure ainsi le capitaine uruguayen Diego Lugano. "Il est aussi fou qu'intelligent. Il étudie l'équipe adverse et les gardiens. Il est courageux et brillant."

El Loco refuse pourtant d'expliquer sa décision par un grain de folie. Il rappelle la célèbre Panenka qui a marqué la finale d'Allemagne 2006. "Quel adjectif avez-vous utilisé pour décrire le penalty de Zidane ? Fou ? Non, magique. Alors pourquoi pas pour moi ?", interroge-t-il. "J'ai observé le gardien et j'ai remarqué qu'il plongeait avant que le tireur frappe le ballon", confie-t-il à FIFA.com. "Comme une place en demi-finale était en jeu, je me suis douté qu'il ne resterait pas immobile. On est tellement chargé d'adrénaline dans ces moments-là, qu'on vise un côté ou l'autre. J'ai frappé en pleine confiance."

Son appréciation lucide de la situation et son évaluation correcte des intentions de Richard Kingson lui ont valu de chaleureux compliments du sélectionneur à l'issue du match. "Je ne parlerais pas de coup de folie. Pour moi, il a montré sa classe et son talent. Ceux qui le critiquent n'auraient tout simplement pas eu le courage d'en faire autant", commente Oscar Tabarez.