Dans un pays où le basketball est roi, meilleure équipe en Afrique avec onze titres d’Afrobasket, le futsal angolais se fait une place et entre dans la cour des grands. Les Palancas Negras s’apprêtent à disputer la Coupe du Monde de Futsal de la FIFA, Lituanie 2021 pour la première fois de leur histoire. Nommé tout récemment à la tête de la sélection nationale, Rui Sampaio a hérité de la qualification assurée par son prédécesseur. Comme partout en Afrique, le football est presque une religion dans ce pays de l’Afrique centrale où grands et petits s’amusent avec un ballon dans les rues. Depuis quelques années, une autre discipline s’est installée subrepticement dans le paysage sportif. "Le futsal est né en Angola seulement en 2004 et il a vu son développement prendre des proportions étonnantes à partir de 2008, par étapes mais dans des conditions laborieuses", raconte Sampaio au micro de FIFA.com. "Il a fallu beaucoup de travail et d’abnégation pour atteindre en 2019 un tel niveau qui nous a permis cette historique qualification."

L'importance de la formation

Réussir un tel exploit n’est pas un hasard. Ce résultat est le fruit de multiples efforts sur et en dehors des terrains pour développer la discipline et susciter plus d’intérêt auprès des licenciés. "Un très grand projet a été mis en place pour le développement du futsal masculin et féminin à travers l’organisation de plusieurs événements, comme des championnats provinciaux dans les catégories des moins de 9 ans et des seniors, des championnats de clubs et aussi la Coupe d’Angola", détaille le sélectionneur. Le stratège des Palancas Negras souligne l’importance de la formation qui, selon lui, pourrait être le moteur de l’évolution du Futsal en Afrique. "Seuls certains pays du continent ont de bonnes équipes comme le Maroc ou encore l’Égypte. Ce déséquilibre s’explique par le manque d’investissement dans la formation des entraîneurs, des managers et des arbitres", regrette Sampaio, qui rappelle tout de même le potentiel de son équipe. "L’Angola est en mesure de devenir une grande puissance du futsal sur le continent et pourquoi pas au niveau international."

Tirer le meilleur de cette Coupe du Monde L’Angola aura bien besoin de ses talents dès le 12 septembre en Lituanie. Dans un groupe E bien relevé, les Antipoles Noires vont défier l’Espagne, double championne en 2000 et 2004, le Paraguay, qui a atteint les quarts de finale lors de l’édition 2016 en Colombie, et le Japon qui participe à son quatrième tournoi mondial. Des adversaires qui n’effrayent pas l'Angolais de 55 ans. "Je n’ai peur d’aucune équipe, au contraire, nous allons jouer au même niveau, et nous avons l’intention de ne pas nous laisser malmener", annonce-t-il. "Il n’y a plus d’équipes faibles. Nous jouerons les trois matches de la première phase pour faire découvrir la qualité du futsal angolais et celui de tout le continent africain", assure-t-il. Les Angolais se préparent au Portugal où ils ont disputé quatre matches contre le Portugal, le Costa Rica, l’Ouzbékistan et le Venezuela avant de s’envoler pour la Lituanie. Rui Sampaio parle d’une préparation compliquée, mais espère en avoir tiré le meilleur. "La situation sanitaire nous a beaucoup affectés financièrement, mais nous considérons avoir réussi la meilleure préparation possible. Ce programme peut nous permettre d’atteindre nos objectifs", estime-t-il. Rui Sampaio a pris les commandes de la sélection angolaise en février dernier. S’il est impatient de disputer sa première compétition mondiale, il voudrait surtout tirer le meilleur de cette Coupe du Monde pour la suite. "Participer à cette compétition nous permettra de progresser encore plus et, surtout, de former un groupe solide et compétitif pour 2024. C’est notre priorité", conclut-il.