vendredi 23 juin 2017, 20:24

Osorio se tient au premier plan

  • Le Mexique occupe la première position du Groupe A avec 4 points

  • Un nul offrirait une place en demi-finales au Tri

  • Osorio : "Jouer le nul ? Jamais ! C’est trop risqué !"

De notre envoyé spécial avec le Mexique, Martín Langer

Juan Carlos Osorio est fidèle à ses principes. Après le succès in extremis 2:1 sur la Nouvelle-Zélande, le technicien colombien a été remis en question par la presse mexicaine, surtout en raison de sa décision d’effectuer huit changements par rapport au match contre le Portugal. Pourtant, dans aucune de ses déclarations, il n’a laissé croire qu’il aurait pu se tromper.

À moins de 24 heures du match décisif face à la Russie, le sélectionneur du Mexique a évoqué pour la FIFA cette question ainsi que d’autres aspects liés à la compétition et à son équipe.

Un plan prévu de longue date Avant toute chose, Osorio explique l’origine de cette vaste revue d’effectif. Le Colombien souligne que cela n’a rien à voir avec les circonstances et que le choix s’inscrit dans un projet méticuleusement préparé.

"On en avait parlé il y a six mois quand on a découvert le calendrier", explique-t-il. "Contrairement à une Coupe du Monde, il n’y a que deux jours de repos dans une Coupe des Confédérations. On a analysé à fond le jeu de tous nos adversaires et on a décidé de mettre une première équipe contre le Portugal, puis une autre face à la Nouvelle-Zélande. Reste maintenant à voir ce qui nous convient le mieux contre la Russie".

C’est donc pour atténuer la fatigue et mieux affronter le jeu physique de son adversaire que l’entraîneur d'El Tri a pris cette décision qui a fait couler beaucoup d’encre au Mexique. "On savait qu’avec leur jeu très direct, ils pouvaient nous faire mal et que la dépense physique serait importante. En optant pour cette rotation, nous avons pu donner du repos à une partie de l’équipe, ce qui n’a pas empêché Carlos Salcedo et Héctor Moreno de quitter le terrain sur blessure. Les choses ont été prévues ainsi et, aujourd’hui, 80 % de mes joueurs sont parfaitement frais".

Le moment de vérité Difficile de trouver un technicien plus passionné et méticuleux qu’Osorio. Avec lui, toute conversation tourne rapidement au débat sur les systèmes tactiques, les philosophies de jeu et l’activité sur le terrain. L’homme a des idées arrêtées sur tous les sujets, notamment sur la nécessité d’aller de l’avant.

Pour atteindre les demi-finales de Russie 2017, le Mexique n’a besoin que d’un point face aux organisateurs russes, mais l’idée d’aller chercher le match nul ne rentre pas dans ses plans. "Jouer le nul ? Jamais ! C’est trop risqué ! On va essayer de gagner même si on sait que notre adversaire se trouve dans une position inconfortable. Les Russes jouent normalement en 5-4-1, mais l’obligation de gagner va peut-être les contraindre à revoir leurs plans. Il faut en tenir compte dans notre tactique et dans le choix des joueurs".

La politique de rotation est-elle encore en vigueur ? Ou bien alignera-t-il le onze du premier match ? "On a mis en place un plan il y a six mois et cela nous permet d’avoir le choix sur les hommes", insiste-t-il. "On ne prendra une décision qu’après le dernier entraînement, sachant qu’on enverra sur le terrain l’équipe qui nous semblera la mieux adaptée aux circonstances".

Parmi les circonstances, il y a notamment le fait de jouer contre l’équipe locale et ses dizaines de milliers de supporters. Sentira-t-il la pression ? "Bien au contraire ! C’est génial pour nous de jouer dans un tel cadre. Et puis on doit être capables de montrer notre meilleur niveau sur le terrain adverse. C’est un scénario inhabituel pour nous, parce que même en amical, on a l’habitude d’avoir le public derrière nous. Nous sommes certains que les joueurs seront à la hauteur du défi qui les attend".