mercredi 23 novembre 2016, 08:13

Karadeniz a Kazan dans la peau et dans le sang

Pour un joueur resté fidèle à son club formateur, la perspective de s'installer à l'étranger peut représenter un véritable défi. Le milieu de terrain Gokdeniz Karadeniz a représenté la Turquie à 50 reprises. Il a défendu les couleurs de Trabzonspor jusqu'à l'âge de 28 ans, avant de partir tenter sa chance à l'étranger. Avec le recul, sa décision de rejoindre Rubin Kazan s'est révélée des plus judicieuses.

"J'ai passé dix ans à Trabzonspor", explique l'intéressé à FIFA.com. "Dans ces conditions, ce n'est pas facile de partir à la conquête d'un autre pays, avec un climat très différent. Heureusement, il existe aussi de nombreux points communs entre la Turquie et Kazan. Je suis musulman et cette religion est très pratiquée ici. On y trouve d'ailleurs de très belles mosquées. Kazan est une ville unique, qui ne ressemble à aucune autre en Russie." ** **

Le 26 novembre prochain, le tirage au sort officiel de la Coupe des Confédérations de la FIFA 2017 aura lieu à Kazan. La plus grande agglomération du Tatarstan se présente comme la ville la plus cosmopolite du pays. L'islam et le christianisme y occupent une place importante, ce qui se traduit par la présence de mosquées et d'églises orthodoxes pratiquement côte à côte. "Cette ville possède une riche histoire", poursuit Karadeniz. "J'aime bien me promener près des monuments historiques ou faire un tour à l'intérieur de la mosquée Qolsarif. Kazan compte quelques restaurants ouzbeks, géorgiens et azerbaïdjanais très agréables. Quand j'ai besoin de me détendre, je préfère les endroits calmes. La campagne autour de la ville est idéale de ce point de vue. Ces huit dernières années, cette cité exceptionnelle est devenue mon nouveau foyer."

Il lui a fallu du temps, mais Karadeniz est aujourd'hui un véritable enfant du pays. Le Turc de 36 ans a récemment intégré une liste des 50 personnalités les plus célèbres installées à Kazan. Il a tissé des liens si forts avec sa ville d'adoption qu'il s'est fait tatouer le nom du club sur le bras. "J'ai vécu mes plus belles années de footballeur à Kazan", confirme Karadeniz. "J'ai gagné des trophées en Turquie, mais c'est ici que j'ai découvert ce que signifie vraiment un titre de champion. Je ne suis plus un simple joueur ; je suis devenu un supporter à part entière. C'est pour ça que j'ai décidé de me faire ce tatouage. Je voulais que Rubin reste à jamais dans mon cœur et sur ma peau. J'ai même décidé de me faire tatouer tous les titres que j'ai remportés avec Rubin."

Karadeniz a débarqué au Tatarstan en 2008, alors que le club s'apprêtait à entrer dans une nouvelle ère. Rubin a remporté la Premier League russe en 2008, avant de rééditer l'exploit l'année suivante. La ville s'est soudain prise de passion pour les grandes soirées européennes, une période qui a connu son point culminant lors d'une victoire (2:1) sur le FC Barcelone au Camp Nou en Ligue des champions de l'UEFA 2009/10. Ce jour-là Karadeniz a lui-même inscrit le but de la victoire. "Kazan est une ville très sportive", décrit-il. "Au début, j'avais le sentiment que les gens s'intéressaient davantage au club de hockey sur glace, les Ak Bars. Il y avait davantage de monde à la patinoire qu'au stade. Mais quand les victoires ont commencé à se succéder et que nous sommes partis à la conquête de l'Europe, les choses ont changé. Je crois qu'aujourd'hui, Rubin compte plus de supporters."

Un parfum de Coupe du Monde Au fil des années, Kazan a réussi à attirer des joueurs venus des quatre coins du monde : le milieu de terrain équatorien Christian Noboa, les Argentins Cristian Ansaldi et Alejandro Dominguez, le défenseur italien Salvatore Bocchetti ou encore l'attaquant nigérian Obafemi Martins, pour ne citer qu'eux. "Je serais bien incapable d'en choisir un", lance Karadeniz, le sourire aux lèvres. "Ils ont tous énormément de talent et on ressent une grande excitation à évoluer au milieu de tous ces champions."

Prochainement, Kazan accueillera quatre matches de la Coupe des Confédérations 2017, puis six rencontres de la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™. Karadeniz connaît bien le Festival des Champions pour avoir pris part à l'édition 2003, un tournoi au cours duquel il avait marqué contre la France et le Brésil. "J'ai signé 140 buts dans ma carrière, ce qui n'est pas si mal si l'on tient compte du fait que je n'ai pas toujours eu un rôle très offensif. Si je devais choisir mes dix réalisations les plus importantes, les buts inscrits en Coupe des Confédérations figureraient certainement en bonne place", assure-t-il.

Karadeniz attend avec impatience que ses concitoyens puissent eux aussi goûter aux joies de la Coupe des Confédérations. "C'était une occasion très particulière pour moi car je n'avais jamais disputé de tournoi avec l'équipe nationale. J'avais 23 ans et j'étais très impressionné par le contexte. J'ai eu le sentiment de disputer une Coupe du Monde !", confie-t-il. "C'est un vrai festival. Quelle chance de vivre ça à Kazan ! Toute la ville va pouvoir assister à des rencontres de très haut niveau. Pour les organisateurs, la Coupe des Confédérations joue aussi un rôle important dans la perspective de la Coupe du Monde. Je suis certain que Kazan saura se montrer à la hauteur de l'événement !"