Yasmeen Khair, ambition et représentation

"C'est un grand honneur et je suis très fière de faire partie des ambassadeurs de la compétition", commentait Yasmeen Khair après avoir été choisie parmi les ambassadeurs de la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA, Jordanie 2016. Célèbre en Jordanie depuis son enfance pour ses prouesses en gymnastique, elle est ensuite devenue une des meilleures joueuses de la sélection féminine jordanienne. Elle considère que son rôle est double : promouvoir cette compétition internationale, qui est un événement unique pour la Jordanie, et augmenter la popularité du football féminin.

"Depuis que la Jordanie a eu l'honneur d'être choisie pour accueillir la Coupe du Monde Féminine U-17 2016, j'ai cherché à contribuer de n'importe quelle manière au succès de cet événement", affirme-t-elle à FIFA.com. "J'ai donc été très heureuse d'être choisie comme ambassadrice et j'ai commencé à songer aux missions que je pourrais accomplir jusqu'au début de la compétition. En fait, je considère cela comme une mission patriotique. Ma motivation sera la même que dans les salles de gymnastique ou sur les terrains de foot".

Yasmeen Khair a été une des plus jeunes championnes de gymnastique et elle a été surnommée le Papillon grâce à sa polyvalence. Elle faisait preuve de précision dans les mouvements au sol, de vitesse au cheval d'arçon et d'élégance sur la poutre, ce qui lui a permis de décrocher de nombreuses médailles. "Petite, j'adorais la gymnastique et le football. J'ai dû choisir la gymnastique", se souvient-elle. "Personne ne pensait que je m'imposerais si vite mais j'ai toujours visé les podiums. Avec du travail et des efforts, j'ai atteint mon objectif. J'ai participé à de nombreuses compétitions et je suis fière d'avoir remporté de nombreuses médailles d'or aux Jeux arabes. Elles sont toujours accrochées dans ma chambre et me donnent chaque jour de la motivation".

Vers la passion du football Le football féminin n'était alors pas encore pratiqué de manière officielle en Jordanie, mais après sa retraite e gymnaste à l'âge de 17 ans, Yasmeen a pris la décision de jouer au football. "Ce n'était pas un choix difficile ni étrange. Les gens qui me connaissent savent que j'adore le football depuis mon enfance. Je tapais dans le ballon avec les garçons chez moi", raconte-t-elle. "Quand j'ai arrêté la gymnastique, je me suis donc consacrée à ma passion et j'ai fait partie de la première sélection féminine jordanienne. À la surprise générale, nous avons remporté le premier Championnat d'Asie occidentale et cette victoire a été un tremplin".

Yasmeen a été un des piliers de l'équipe et a disputé trois phases de qualification pour la Coupe d'Asie et a qualifié son pays pour l'édition 2014. "C'était une aventure extraordinaire. Nous sommes parties de rien et nous avons gravi les échelons grâce à notre détermination", détaille-t-elle. "Nous avons posé les premières pierres du football féminin en Jordanie. Nous étions la première équipe, puis les clubs se sont développés et les compétitions nationales ont été créées. Nous possédons désormais un dispositif complet pour développer ce sport".

Yasmeen et ses partenaires de la sélection ne sont pas parvenues à se qualifier pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ jusqu'à présent, mais elles ont tout de même disputé la dernière Coupe d'Asie, où elles se sont heurtées au Japon, champion du monde, à l'Australie et au Viêt-Nam. Elles ont tiré les leçons de leur échec et espèrent être en lice pour décrocher un des sésames pour France 2019 à la prochaine Coupe d'Asie. "Beaucoup considèrent cette expérience comme un échec. Elle l'est si on regarde les résultats, mais nous n'avons pas fait que participer", estime Khair. "Nous avons joué face aux Japonaises, championnes du monde, et qui ont atteint la finale à Canada 2015. Nous avons donné le maximum face à l'Australie et au Viêt-Nam, qui sont des équipes expérimentées. Nous aurons peut-être besoin davantage de temps et de travail mais cela est normal car au football, il faut toujours travailler aux niveaux individuel et collectif. Il faut continuer ainsi et l'avenir sera glorieux."

Le football n'est pas qu'un jeu Le rôle d'ambassadrice de Yasmeen Khair y jouera sans doute un rôle. Elle a la détermination de quelqu'un qui s'apprête à rentrer sur le terrain, mais elle s'apprête simplement à organiser des réunions avec les jeunes filles des écoles, lycées et universités. "Je suis impatiente de transmettre mon expérience. Je sais qu'elles ont déjà entendu parler de nous, mais elles ne savent en général pas tout ce que le football nous a apporté", annonce-t-elle. "En tant qu'ambassadrice, je vais aller les voir et leur montrer que le football n'est pas qu'un jeu, et qu'il ne se limite pas aux hommes. Nous avons été capables de taper dans le ballon et d'obtenir des succès. Ce ballon peut nous permettre d'exprimer nos talents et le message que je veux faire passer à chaque jeune fille est 'Oui, tu peux le faire'. Si tu aimes le sport en général et le football en particulier, ne laisse pas la peur te barrer la route".

"Nous allons d'abord soutenir cette compétition et l'équipe nationale U-17", ajoute-t-elle, à propos de la compétition elle-même. "Il faut aller dans les stades et suivre chaque match. Cette expérience sera magnifique. Je n'oublie pas les filles de la sélection, qui vont vivre cette aventure unique. J'aurais tellement aimé participer à un tel événement, mais leur tour est venu et j'espère que la chance sera avec elles."

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