vendredi 15 février 2019, 09:39

Walking football, la marche à suivre

  • Le walking football connaît un succès croissant depuis son apparition en 2011

  • John McKellar est le fondateur et l'entraîneur de l'un des clubs les plus populaires du "football en marchant"

  • Il explique les raisons de l'engouement pour ce sport

La vie impose des limites aux capacités physiques, et donc à la pratique du football. Si chacun se souvient de la joie éprouvée à taper ses premiers ballons et si beaucoup ont continué à jouer à l'âge adulte, combien de quinquagénaires enfilent encore des crampons ?

Le walking football change la donne. Finis les joueurs devenus trop lents pour les compétitions : désormais, le football ralentit pour leur permettre de vivre leur passion. Ce concept fait de plus en plus d'adeptes.

Fondateur et entraîneur du club anglais de walking football BayCity Strollers, John McKellar explique le phénomène. "À nos débuts en 2014, le walking football n'existait que depuis deux ou trois ans et quelque 80 clubs s'étaient créés en Angleterre. À présent, on en compte plus de 1000. De nombreux tournois internationaux sont organisés aujourd'hui, surtout en Europe. Notre discipline a connu un essor spectaculaire, qui n'est pas près de faiblir."

Les règles du walking football

  • Équipes de 5, 6 ou 7 joueurs

  • Interdiction de courir, avec ou sans le ballon

  • Interdiction de faire des tacles glissés et limitation au maximum des contacts physiques

  • Interdiction de jouer un ballon au-dessus de la tête

Le football faisait partie intégrante de la vie de McKellar bien avant qu'il ne s'intéresse à la variante "marchée". Ancien joueur aspirant au sein du club de Gillingham, il est aujourd'hui entraîneur et il exerce ses talents auprès de Charlton Athletic. Il gère également des clubs et des stages de football dans des écoles du sud de l'Angleterre.

Bien que baignant dans le sport roi, c'est en regardant la télévision qu'il a découvert le walking football.

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"Tout est parti d'un spot publicitaire diffusé par la Barclays Bank il y a quelques années", se souvient-il. "J'ai trouvé l'idée géniale et j'ai eu envie de m'y essayer. Je ne suis pas près d'oublier ma première séance avec les BayCity Strollers en octobre 2014. Il y avait du vent, il pleuvait, c'était une soirée épouvantable. Dix minutes avant le début, j'étais tout seul. Au moment où j'allais ranger les ballons et les cônes, les gars ont commencé à arriver."

"Je leur ai dit : 'Bon, vu le temps, on a deux possibilités. Soit on va prendre un verre et on remet l'entraînement à la semaine prochaine, soit on joue'", raconte-t-il encore. "Ils ont décidé de jouer. C'est comme ça qu'on a commencé. Deux autres personnes nous ont rejoints la semaine suivante et la troupe s'est étoffée petit à petit. Aujourd'hui, nous avons plus de 40 adhérents."

Le club des BayCity Strollers, dont le membre le plus âgé, Trevor, a 73 ans est l'une des brillantes réussites du walking football. Plusieurs joueurs font des essais pour la sélection anglaise. L'équipe a récemment été saluée à la mi-temps du match West Ham - Liverpool, pour avoir remporté un tournoi au stade des Hammers de Londres.

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Diverses motivations

Les performances sur le terrain ne figurent cependant pas en tête des motifs d'adhésion au club. "Certains cherchent juste à se maintenir en forme, d'autres veulent revenir au football. Parfois, ils viennent pour des raisons de santé", poursuit McKellar. "Par exemple, nous avons inscrit notre première membre féminine l'an dernier. Son médecin lui avait conseillé de faire de l'exercice pour reprendre le contrôle de son diabète. Lors d'une récente visite médicale, on lui a annoncé que son problème était résolu. Elle a réussi à maîtriser sa glycémie grâce au walking football."

La socialisation et l'intégration dans un groupe jouent souvent un rôle tout aussi important. L'équipe a noué des liens de camaraderie très forts. C'est un moyen idéal pour rompre l'isolement, surtout dans le cas des personnes seules. Certains joueurs souffrant de problèmes de santé mentale ont également retiré d'énormes bénéfices de leur participation au walking football.

"Les bienfaits du football ne se limitent pas aux joies du terrain. Nous organisons des soirées quiz et bowling, ainsi que des collectes de fonds caritatives", confirme l'entraîneur. "Ce sport a amené du positif dans la vie de tous les participants", conclut-il.