Verevou, retour vers le futur

Il y a quasiment un an jour pour jour, Iosefo Verevou écrivait l’une des plus belles pages de l’histoire du football fidjien. Les hommes de Frank Farina disputaient alors leur premier match de Coupe du Monde U-20 de la FIFA 2015, Nouvelle-Zélande 2015 quand à la 48ème minute, Setareki Hughes a déposé le ballon sur la tête de son ami pour ce qui restera à jamais le premier but fidjien en phase finale d'un tournoi FIFA.

"Ce but a tout simplement changé ma vie", raconte l’attaquant fidjien au micro de FIFA.com. "Question football, mon pays n’était pas tellement connu sur la scène internationale. Cette réalisation a permis que les projecteurs se braquent un peu sur nous. C’est un grand honneur d’avoir été à l’origine de cela. Et à titre personnel, ce but m’a donné beaucoup de confiance. Combien peuvent se targuer d’avoir marqué un jour dans un grand tournoi international de football ?"

C’est vrai... Cest 'un exploit qu’a réalisé le pensionnaire de Rewa ce jour-là. Une performance d’autant plus grande que l’adversaire n’était pas n’importe qui : l’Allemagne. Une Nationalmannschat qui, hasard du Tirage au sort, retrouvera les Fidji, dans la dernière journée de la phase de groupes du Tournoi de Football Masculin, Rio 2016, ce 10 août à Belo Horizonte.  "Plus que de la crainte, c’est de la joie qui m’anime à l’idée de les retrouver. D’abord parce que cette équipe réveille évidemment de fantastiques souvenirs chez moi. Et puis tout simplement parce que c’est une grande équipe, et je ne suis pas sûr que j’aurai à nouveau la chance de la rencontrer un jour", souligne Verevou, avant d’évoquer ses chances de victoire face à l’ogre européen : "Elles sont minces, mais le football a ceci d’incroyable que tout peut arriver dans un match".

L'expérience fait la différence C’est vrai… Peu auraient imaginé que cette équipe fidjienne puisse dominer le Mexique, dernier médaillé d’or, à la mi-temps lors de sa dernière sortie à Rio de 2016. Peu auraient également pensé que cette même équipe puisse tenir tête à la République de Corée, dernière médaillée de bronze, lors du match inaugural. C’est pourtant bien ce qui s’est passé à Salvador. Mais les deuxièmes mi-temps ont ensuite eu raison du petit poucet fidjien : "C’est tout simplement l’expérience qui fait la différence", tente d'expliquer l'attaquant. "Nous nous sommes très bien préparés pour cette compétition, et même si je pense que le fossé entre les grandes nations du football et nous se réduit, il existe encore une frontière entre eux et nous. C’est aussi la frontière qui existe entre le football amateur et le football professionnel".

Mais pas question que cet écart de niveau influe sur le moral des troupes fidjiennes. Et ce ne sont pas deux lourdes défaites (8:0 et 5:1) qui pourraient transformer le rêve olympique en cauchemar : "Être ici, au Brésil, pour des Jeux Olympiques, c’est inimaginable ! Je vis un rêve éveillé", assure-t-il. "Je mesure vraiment la chance que j’ai d’être ici et l’opportunité unique d’affronter les plus grandes équipes du monde."

Unique, vraiment ? "Jamais deux sans trois", dit le dicton… Et vu les progrès récents du football fidjien, on pourrait revoir prochainement, sur la scène internationale, une troisième affiche Allemagne-Fidji. Et un nouveau but de Verevou face à elle ce 10 août ? "Je ne peux pas promettre de marquer un autre but à l’Allemagne, c’est impossible", note-t-il avant de conclure : "Par contre, je peux jurer que je donnerai le maximum pour faire la meilleure prestation possible et faire au mieux la fierté de mon pays". Pour ça, le contrat est déjà rempli.