vendredi 01 avril 2016, 06:40

Stajcic, de l'enseignement à l'aboutissement

"Une équipe championne battra toujours une équipe de champions." L'ascension météorique de l'Australie, qui vient d'accéder pour la première fois de son histoire au Top 5 du Classement féminin mondial FIFA/Coca-Cola, le confirme. Pour autant, on aurait tort d'en conclure que les Matildas ne comptent aucune personnalité marquante dans leurs rangs. L'Australie est le pays qui compte le plus de représentantes en NWSL américaine, exception faite des autres nations d'Amérique du Nord. Au cours des 18 derniers mois, Elise Kellond-Knight et Katrina Gorry ont figuré parmi les nominées pour les récompenses individuelles de l'AFC. La seconde a même été élue meilleure joueuse du continent en 2014.

Alen Stajcic accompagne certaines de ses internationales depuis l'enfance et a bâti un groupe animé par un esprit collectif solide, ce qui s'et rapidement traduit par d'excellents résultats. Battues de peu par le Japon en finale de la Coupe d'Asie Féminine de l'AFC 2014, les Matildas ont atteint les quarts de finale de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™. Plus récemment, elles ont validé leur billet pour le Tournoi Olympique de Football Féminin, Rio 2016 après un parcours remarquable lors des préliminaires asiatiques.

"Tout le monde sait qu'un groupe uni donne une équipe plus soudée et de meilleurs résultats", explique Stajcic à FIFA.com. "Mais nous cherchons aussi à fournir à chaque joueuse les moyens d'exploiter pleinement son potentiel. C'est un aspect important de notre travail. Nous voulons faire en sorte que chaque internationale évolue à son meilleur niveau technique, tactique, physique et mental. Nous avons réalisé beaucoup de choses sur le terrain, mais nous avons travaillé encore davantage en coulisses."

Ancien enseignant, Stajcic a eu l'occasion de diriger plusieurs futures internationales lors de son passage dans une section sport-études d'élite à Sydney. Une demi-douzaine de joueuses de renom ont fait leurs gammes sous ses ordres, dont Kyah Simon, Chloe Logarzo, Teigen Allen et Caitlin Cooper. À cette expérience, il convient d'ajouter une dizaine d'années à écumer les bancs de touche du championnat national et un passage à la tête de la sélection U-20. Avant même d'être nommé sélectionneur de l'équipe d'Australie féminine en 2014, notre homme connaissait donc parfaitement son effectif. "J'ai connu Chloe Logarzo quand elle avait 11 ou 12 ans. Elle était minuscule et devait peser 20 kilos toute mouillée !", se souvient-il. "C'est très gratifiant de voir une joueuse comme elle progresser au fil des ans dans cet environnement. Elle a parcouru un chemin extraordinaire !"

Concentrées sur Rio Le grand public aura une nouvelle occasion de mesurer les progrès réalisés par l'Australie dès le mois d'août, à l'occasion du Tournoi Olympique de Football Féminin. Compte tenu de l'énorme place occupée par l'olympisme dans le pays, les Matildas risquent fort de se retrouver au centre de l'attention.

Afin de soutenir son développement et de bien préparer l'échéance, l'équipe nationale a fait appel à d'anciennes internationales, de grands athlètes et de célèbres olympiens. "Nous avons cherché à comprendre les raisons de leur succès", raconte Stajcic. "C'était à la fois intéressant et motivant. Nous avons étudié leur façon de procéder pour voir ce qui pourrait fonctionner avec notre équipe."

Les Matildas sont depuis longtemps considérées comme des adversaires coriaces. À en croire Stajcic, cet état d'esprit n'a pas changé. "Nos joueuses ont l'habitude de défier les pronostics. Collectivement, le groupe a envie de progresser et de gagner le respect des autres équipes. Maintenant que cette attitude commence à payer, l'importance de ces qualités psychologiques apparaît clairement," conclut-il.