samedi 07 mai 2016, 12:13

Spencer annonce un décollage imminent de l'e-football

La victoire de Mohamad Al-Bacha sur Sean Allen dans les arrêts de jeu de la finale 2016 marquera à jamais l'histoire de la FIFA Interactive World Cup. Spencer Owen, l'un des chefs de file de la culture naissante de l'e-sport et de la communauté interactive FIFA, est probablement le mieux placé pour en parler.

"Dément. C'est sans doute le plus grand moment de toute l'histoire de la compétition", a résumé Owen au micro de FIFA.comà l'issue du tournoi. "Je n'avais jamais rien vu de pareil jusqu'ici et des finales, j'en ai vu quelques-unes ! Le match aurait été superbe même sans les deux derniers buts. En plus, l'ambiance et le public étaient au rendez-vous. C'était vraiment génial !"

Owen est surtout connu pour sa chaîne YouTube Spencer FC, sur laquelle il commente et accueille des manifestations de sport virtuel, notamment liées à FIFA. Il a récemment fondé sa propre équipe d'e-sport, qu'il a baptisée Game Academy, et il s'est mis en quête des meilleurs gamers FIFA pour le représenter dans les tournois à venir. Lors de la FIWC 2016, il a endossé le rôle de commentateur aux côtés de l'ex-défenseur américain Alexi Lalas. Il n'a pas caché sa surprise devant la victoire d'Al-Bacha.

"Je savais qu'il y avait un autre Danois, mais je me suis principalement intéressé à l'ancien vainqueur August Rosenmeier. Deux Danois ont remporté la finale, c'est super pour leur pays. Mais je ne savais rien à son sujet. À ma connaissance, personne ne l'avait donné gagnant et son nom ne figurait pas parmi les favoris."

Tout porte à croire que le nom d'Al-Bacha figurera désormais sur les tablettes des fans d'e-sport.

Franchir un nouveau palier À en juger par l'ambiance électrique qui régnait dans l'Apollo Theater, le football virtuel, s'il est bien géré, est appelé à connaître de plus en plus de succès.

"C'est un très bon début, ils ont franchi une étape", se réjouit Owen. "Nous devons organiser des tournois plus réguliers et les doter de prix plus importants pour pouvoir rivaliser avec d'autres sports. Vous avez vu le public aujourd'hui : les gens ont encouragé des joueurs qu'ils n'avaient jamais rencontrés jusqu'à ce soir. Ils ont simplement décidé de les soutenir par esprit sportif."

"Le football virtuel doit se construire un vrai public de supporters, à l'égal d'autres sports. Le football traditionnel peut l'y aider : si les clubs achètent des joueurs, leurs fans suivront. Mais nous aurons également besoin du soutien de l'ensemble du secteur."

(Grande nouvelle qui me rend encore plus enthousiaste avec FIFA eSports !)

Le football a une histoire et les supporters ont leur club dans le sang. Que faut-il faire pour susciter une telle fidélité envers l'e-football ? "C'est principalement aux clubs de lui créer une histoire", estime Owen. "De plus, il faut non seulement attirer les fans de football traditionnel, mais aussi ceux de sports électroniques. Des millions de gens s'intéressent aux e-sports, mais ils ne savent pas nécessairement qu'il existe des compétitions FIFA. Une fois qu'ils connaîtront le jeu et ses différents niveaux, je crois que le football virtuel décollera."

Un festival de buts Des inconditionnels du ballon rond éprouvent un certain scepticisme vis-à-vis de l'e-football et s'interrogent sur sa place dans les sports de compétition. Owen a la ferme intention de dissiper tous les doutes et idées fausses en la matière. "Certains pensent que les matches sont ennuyeux parce que les joueurs sont très bons en défense. C'est absurde et totalement faux.

"D'autres prétendent que le jeu présente des irrégularités incompatibles avec un sport de compétition. En football, il y a des millions de choses qui peuvent déraper. C'est pareil pour FIFA ! De temps en temps, le gardien commet une faute, comme cela arrive dans la vraie vie", remarque-t-il. "Il y a statistiques incroyables. En République de Corée, les compétitions d'e-sport remplissent des stades de 80 000 personnes toutes les semaines. Les Coréens font bien les choses, ils se sont déjà constitué un public. Nous y arriverons aussi, mais on peut accélérer le mouvement. Tout est déjà en place."

Owen souhaite que les fans voient le football virtuel comme un prolongement du sport roi et qu'aucun clivage ne se crée entre les deux mondes. "Nous ne voulons pas nous poser en rival du football et prêcher l'e-sport au détriment du vrai jeu."

"Pour moi, on n'est pas nul parce qu'on joue sur une console et non sur un terrain", avance Spencer. "C'est une extension du beau jeu. l n'est pas question de remplacer le ballon par les manettes, mais je crois que le football virtuel et son pendant traditionnel se complètent", conclut-il.

(Le finaliste de la FIWC 2016 Sean Allen est devenu le premier joueur virtuel d'e-football à signer dans un club professionnel au Royaume-Uni)** **