mercredi 08 mars 2017, 07:23

Samoura : "Nous plaçons les femmes au centre de notre action"

Ce lundi 6 mars 2017, deux jours avant la Journée internationale de la femme, la FIFA a organisé sa troisième Conférence pour l'Égalité et l'Inclusion. Première femme à occuper le poste de Secrétaire générale de la FIFA, Fatma Samoura a clôturé l'événement, qui se tenait au Siège de la FIFA, par un vibrant discours.

"En tant qu'instance dirigeante du sport le plus populaire de la planète, nous représentons des millions de gens, indépendamment de leur genre, de leurs origines, de leur statut social ou de leurs convictions religieuses. Nous devons êtres humains, point final", a déclaré l'ancienne coordinatrice du système des Nations Unies, qui est née au Sénégal. "Il n'y a pas d'alternative à la diversité. Non seulement parce que, moralement, c'est le bon choix, mais aussi parce qu'elle recèle une grande richesse. Les participants à cette conférence en sont la preuve. C'est une belle image de ce à quoi le monde pourrait ressembler, et de ce que le football peut et devrait représenter. Mais pour ce faire, nous avons besoin d'actions et non de mots."

Après l'événement, la Secrétaire Générale a développe au micro de FIFA.com ses points de vue sur les femmes dans le football et le rôle que la FIFA peut jouer pour lutter contre les inégalités.

Mme Samoura, pourquoi les événements de ce type sont-ils importants ? Car le fait de les organiser est la bonne chose à faire. Nous sommes dans un monde composé d'hommes et de femmes. Aucune société ne peut s'épanouir en mettant à l'écart 50 % de sa population. Le football est un sport d'une portée mondiale qui peut rassembler les hommes et les femmes. Donc pour la FIFA, le fait d'organiser cette conférence montre que nous adhérons à la réforme et plaçons les femmes au centre de tout ce que nous faisons dans le football. L'égalité entre les sexes consiste à autonomiser les femmes et à leur donner la parole, tout en disant au reste du monde qu'une société conservatrice ne constitue pas la marche à suivre lorsque l'on veut promouvoir le sport.

Comment évaluez-vous les progrès de la FIFA dans la promotion du football féminin ? Nous avons commencé à planter des graines. Ce à quoi nous avons assisté lors de la dernière Coupe du Monde Féminine de la FIFA au Canada et l'enthousiasme suscité par la prochaine Coupe du Monde en France me donnent l'impression que le football est vraiment l'outil pertinent pour le changement social. Toute société qui essaye de mettre en oeuvre des changements durables pour un monde plus inclusif peut le faire encore plus avec le football. Avec le football, nous pouvons réaliser de plus grandes choses dans un temps record.

Vous considérez-vous comme un modèle dans ce processus ? Ma nomination au poste de Secrétaire Générale de la FIFA montre que le monde du football accueille la diversité au plus haut niveau de sa hiérarchie. Mais soyons clairs : ma seule nomination ne suffira pas à modifier la perception qu'ont la majorité des gens, à savoir que le football est un sport dominé par les hommes. Nous devons assister au même type de changements au niveau des confédérations, des associations membres et des communautés. En donnant aux jeunes filles la possibilité de pratiquer le football, on leur offre l'opportunité, à terme, de saisir leur chance ou de faire carrière dans le football. Il est évident que je me sens privilégiée d'occuper mon poste de numéro deux à la FIFA. J'espère seulement que mon exemple va inspirer d'autres championnats, confédérations et associations membres.

Quelle est votre principal ressenti au sortir de cette conférence, avant la Journée internationale de la femme ? J'ai été agréablement surprise par l'enthousiasme chez les gens qui ont participé. Tant les hommes que les femmes se sont investis dans ce thème, ce qui montre que le développement du football féminin n'est pas seulement un problème pour les femmes en général, mais un problème que la société doit prendre à bras-le-corps. Nous avons entendu des histoires exaltantes, dans lesquelles le football a permis aux gens de remédier à des dysfonctionnements au sein de la société, parfois à leurs propres dépens. Cela a montré que les femmes peuvent envoyer un message au reste du monde par le biais du sport.