mercredi 23 novembre 2016, 00:49

Les jumelles Cascarino à la loupe

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Delphine en attaque, Estelle en défense. Les soeurs Cascarino sont aussi éloignées sur le terrain que proches dans la vie. Jumelles dizygotes, elles partagent presque tout. Depuis leur enfance en région lyonnaise en passant par toutes les catégories de jeunes de l'équipe de France jusqu'à cette aventure en Papouasie-Nouvelle-Guinée, où elles s'apprêtent à affronter l'Allemagne en quart de finale de la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA.

FIFA.com a rencontré les deux Françaises après la victoire contre la Nouvelle-Zélande (2:0) et afin d'essayer de mieux cerner les particularités de chacune.

Delphine entre ombre et lumièreSi les Bleuettes sont encore en course, elle le doivent en grande partie à Delphine, buteuse contre le Ghana, passeuse décisive contre la Nouvelle-Zélande et élue deux fois Joueuse Live Your Goals du Match en trois sorties. Pourtant, la Lyonnaise n'apprécie pas particulièrement les feux de la rampe. "Je n'aime pas trop les interviews", confiait-elle timidement à FIFA.com à l'issue du premier match des Françaises. Même chose sur le pré, où la numéro 7 fait avant tout parler sa justesse technique pour enflammer les défenses.

En faire beaucoup sans en faire trop. Voilà une problématique de virtuose que Delphine, du haut de ses 19 ans, semble avoir déjà résolue si on en juge par la pertinence de ses choix en attaque. Même si sa sœur estime qu'elle pourrait opter plus souvent pour la solution individuelle. "Delphine est trop gentille parfois. Elle fait la passe alors qu'elle pourrait tirer", glisse affectueusement celle qui décrit sa sœur comme "juste et impartiale".

Estelle, combativité et maturitéEt timide aussi. En tous cas plus qu'Estelle dont le regard et la voix sont plus assurés au micro. Et partout ailleurs, selon Delphine : "Estelle est drôle, beaucoup plus que moi (rires). Et sur le terrain, elle est très combative". Une qualité qui a poussé ses entraîneurs à la faire progressivement reculer sur le terrain, elle qui jouait plus jeune en attaque, aux côtés de sa frangine.

Sa force de caractère s'est d'ailleurs exprimée l'été dernier avec sa décision de quitter le cocon familial et l'Olympique lyonnais - dont elle a intégré le centre de formation en 2009 avec sa sœur - pour rejoindre Juvisy et gagner ainsi du temps de jeu. "Je suis la seule enfant à la maison, c'est un peu vide sans toi ! Je m'ennuie un peu je t'avoue", lui glisse pudiquement Delphine, toute heureuse d'être à ses côtés après avoir remporté la Coupe du Monde Féminine U-17 en 2012 sans sa sœur.

ÉtincellesMais si le sélectionneur Gilles Eyquem en a fait deux piliers de son équipe, ce n'est pas pour réunir la famille mais bien parce qu'il est conscient des incroyables qualités des jumelles. "Estelle est une bagarreuse, une hargneuse, elle a un caractère plus affirmé. Delphine, elle, est plus dans la finesse et dans la technique. Elles ont en commun leur gentillesse, leur générosité et leur discrétion", résume-t-il. "Ce sont deux joueuses comme les autres, bien intégrées au groupe. Elles ne sont pas systématiquement ensemble et ont d’ailleurs deux caractères totalement différents", poursuit le technicien.

Et ça fait parfois des étincelles, à en croire Estelle : "On s'engueule tout le temps ! Le problème c'est qu'on aime bien avoir raison, l'une comme l'autre. Et vu qu'on est tout le temps ensemble… Mais ça ne dure jamais longtemps. On se dit les choses et dix minutes après, c'est oublié".

Faire des étincelles sans mettre le mettre le feu, voilà peut-être le secret de ces deux éléments moteurs de la machine bleue.